Culture

Charlotte Gainsbourg et Lars Von Trier : cinémaniaques

Pour le controversé cinéaste danois, l’actrice devient Nymphomaniac.

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Le film  Selon le synopsis officiel, c’est l’« histoire débridée et poétique, de la naissance à 50 ans, d’une nymphomane autodiagnostiquée ». Pour Le Nouvel Observateur, il faut plutôt parler d’une « épopée vaginale ». Trouvée blessée dans une ruelle par un vieux célibataire, Joe (Charlotte et, plus jeune, Stacy Martin, mannequin qui fait ici ses débuts au grand écran) lui raconte sa vie, où le sexe laisse peu de place à l’amour, sauf peut-être pour celui qui l’a déflorée. Shia LaBeouf, Uma Thurman et Christian Slater figurent aussi au générique de ce film en deux parties (moins hard que la version originale de 5 heures 30 minutes), qui sortent simultanément le 21 mars au Québec.

Lars von qui ? Provocateur, génie, misogyne, brillant : le cinéaste danois divise autant les foules que les critiques, depuis son premier long métrage, Element of Crime (1984). Pour lui, « un film doit être comme un caillou dans une chaussure ». Ses œuvres sont émaillées de symboles et de métaphores, le plus souvent séparées en chapitres. Il a la réputation d’éprouver ses actrices (après Dancer in the Dark, Björk a juré qu’elle ne jouerait plus jamais dans un film). S’il s’agit d’un dur moment à passer, elles raflent ensuite les récompenses : Björk, Kirsten Dunst (Melancholia) et Charlotte Gainsbourg (Antichrist) ont toutes reçu le prix d’interprétation à Cannes.

Charlotte et Lars Leur relation débute avec Antichrist (2009), où l’actrice s’investit à fond dans ce personnage de mère qui devient folle après la mort de son fils : scènes de masturbation nue en forêt, automutilation, torture et tutti quanti. « Antichrist est un film souvent répugnant, à dessein. C’est aussi un acte de bravoure… », selon le quotidien Le Monde. Le réalisateur la choisit de nouveau pour Melancholia (2011), un film magnifique sur la fin du monde, loin, très loin de l’imagerie pétaradante hollywoodienne. Cette fois, pas l’ombre d’un sein ni le son d’un coït pour l’actrice. Tout le contraire de Nymphomaniac (2013), qui confère le statut de muse courageuse à Charlotte.

Le pour et le contre

En France, où les deux volets sont sortis en salle à un mois d’intervalle, les avis sont partagés (faut-il s’en étonner ?).

« Affligeant de bêtise. » Les Inrocks

« Lars von Trier va, comme à son habitude, secouer le spectateur, l’exaspérer comme l’éblouir. » Studio Ciné Live

« Le scénario semble avoir été rédigé à la va-vite, entre écriture automatique et gueule de bois. » Libération

« [Un film] jamais ennuyant, qui provoque et stimule, sans pourtant être le moindrement bandant. » Hollywood Reporter

gainsbourg-deneuve-400Charlotte et nous

C’est à Montréal que l’actrice, qui n’avait que 13 ans, a joué dans son premier film, Paroles et musique, aux côtés de Catherine Deneuve. Elle était ici encore l’été dernier, pour le tournage de Every Thing Will Be Fine, de Wim Wenders, avec Marie-Josée Croze et James Franco. En 2009, sur son disque IRM, elle a repris Le chat du Café des artistes, de Jean-Pierre Ferland. « Je ne le connaissais pas du tout, a-t-elle dit à Châtelaine à l’époque. Dès que j’ai entendu sa chanson, elle m’a obsédée… »

 

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