Culture

Émilie Bibeau adore le hockey

Cet hiver, Émilie Bibeau sera Julie dans Ça sent la coupe, un film adapté du roman à succès de Matthieu Simard portant sur le hockey, la nostalgie et les liens qui nous unissent aux autres.

 

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Photo: Maude Chauvin

Nous avons été des centaines de milliers à la découvrir, puis à l’adopter, dans Annie et ses hommes, téléroman diffusé entre 2002 et 2009 à TVA, où elle incarnait la pétillante Rosalie, atteinte d’un handicap intellectuel. Un défi stimulant pour celle qui était sortie du Conservatoire trois années avant d’intégrer l’émission, en 2005. « Certains disaient que ça allait me bloquer et qu’on serait incapable de m’imaginer faire autre chose, me raconte Émilie, attablée devant un thé. Moi, ça ne m’a jamais inquiétée ; j’étais juste dans le bonheur de cette aventure-là. » Une aventure qui – ça se voit et s’entend – a marqué d’une pierre blanche son parcours professionnel et humain. « Un rôle en or, une gang incroyable. J’y ai connu des personnes auxquelles je parle encore toutes les semaines ! »

Le hockey, mais pas seulement

Émilie l’assume : elle est une grande nostalgique. Pas étonnant que le scénario du film Ça sent la coupe l’ait interpellée. « J’adore le hockey. Pour moi, c’est émotif : quand j’étais petite, je l’écoutais avec mon père tous les samedis soirs. » Elle y incarne Julie, qui rompt d’entrée de jeu avec Max, son amoureux de longue date et inconditionnel des Canadiens (Louis-José Houde, « humble, rassembleur, travaillant »). Le motif : une enfilade de petites et grandes déceptions, devine-t-on. « Mon personnage est à un tournant de sa vie. Son chum a des choses à régler avec son passé, il héberge sa sœur tout juste arrivée de Vancouver… et Julie est prise au milieu de tout ça. Elle suit cette pulsion qu’on a souvent, à la mi-trentaine, de se redéfinir, de repenser ses choix. Patrice [Sauvé, le réalisateur] trouvait important de représenter ces filles-là, qui ne sont ni flamboyantes ni excessives, juste normales, avec de réels questionnements. » Une autre rencontre déterminante pour Émilie, qui se souhaite de travailler de nouveau avec lui un jour : « Il adore le jeu d’acteur. La scène où je m’en vais, je pense qu’on l’a faite sept fois, sur tous les tons : en riant, en pleurant… »

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La gang de Ça sent la coupe | Photo: Véro Boncompagni/Les films Séville

Si la frénésie du hockey sert de toile de fond (les scènes sont rythmées par les matchs de la saison 2009-2010), Ça sent la coupe porte surtout « sur les liens qui nous unissent ». Max, sa bande d’amis, sa sœur Nathalie (Julianne Côté) et Julie, qu’il tente de reconquérir, en sont les noyaux. Même le père, mort depuis sept ans, est très présent – un peu trop peut-être, suggérera d’ailleurs Nathalie à son frère, qui s’entête à tenir l’entreprise familiale, une boutique de babioles de hockey. « Il y a quelque chose d’humain, de sincère et de doux dans ce film. L’empathie qu’il porte m’apparaît primordiale “à notre époque” – même si je hais cette expression-là ! » Cette humanité, on la trouvait déjà dans le livre éponyme, paru en 2004 chez Stanké et adapté au cinéma par son auteur. Une véritable mine d’or pour Émilie, qui l’a lu en plus de bénéficier, comme toute l’équipe du film, de la présence quotidienne du scénariste sur le plateau de tournage, ce qui a permis de travailler les scènes en continu, dans un processus très dynamique. « On ne vit jamais ça ! » lance-t-elle avec enthousiasme.

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Émilie à l’époque de Rosalie (Annie et ses hommes)  Photo: Serge Gauvin

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Zéro routine

« Au Québec, on doit collaborer à différents projets pour durer, affirme la comédienne. Mais il y a aussi une part de moi qui s’éclate dans chacun d’eux. J’admire les acteurs curieux, fonceurs. C’est ce que j’aspire à être. Quand une porte s’ouvre, il faut la prendre, et y aller avec tout ce qu’on a à offrir. » Elle cultive donc sa polyvalence en restant fidèle au théâtre, ses premières amours, tout en faisant de la radio, du doublage et de la télévision – en avril, elle commencera le tournage de la saison 2 de L’imposteur (TVA), où elle prend les traits de la belle-sœur contrôlante de Philippe (Marc-André Grondin). « J’aime vraiment la série ; en plus, je retrouve les auteurs d’Annie et ses hommes [Annie Piérard et Bernard Dansereau] ! »

Un métier de rencontres, fait sur mesure pour l’actrice de 36 ans, qui ne chérit pas pour rien cette citation d’Albert Jacquard : « Ce que je suis, ce sont les liens que je tisse avec les autres. »

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Ça sent la coupe, à l’affiche le 24 février.

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