Art de vivre

Deux Québécoises au secours des enfants syriens

Parce que les petits réfugiés syriens ont déjà vécu tellement de moments difficiles, Magda Boulos et sa fille Céline mettent l’épaule à la roue pour leur offrir un habit de neige tout neuf. Histoire qu’ils aient un peu moins froid durant leur premier hiver québécois…

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Photo: Jean-François Lemire

Des rouges, des bleus, des oranges, des unis et des imprimés… Une montagne d’habits de neige tout neufs assortis à une flopée de tuques, mitaines, foulards et bottes envahissent le salon. Magda Boulos procède avec minutie : chaque ensemble est glissé dans un sac noué d’un ruban et accompagné d’une carte de souhaits. À l’intention de qui ? D’une quarantaine de gamins de 2 à 14 ans qui ont traversé la mer, l’océan et plusieurs frontières depuis la Syrie ou l’Irak, avant d’échouer tout récemment à Sherbrooke avec leurs parents. Ils ont connu la guerre et la misère, mais jamais encore la rigueur de nos hivers.

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L’élégante retraitée d’origine égyptienne n’agit pas seule. Avec des bénévoles de l’Entraide Bois-de-Boulogne, un organisme qui facilite l’intégration des immigrants et réfugiés du Moyen-Orient au Québec, elle a passé le week-end à écumer les magasins afin de dénicher des vêtements de qualité au meilleur prix. « Ces enfants ont vécu des moments difficiles, rappelle-t-elle. Ils méritent des habits neufs pour s’acclimater au froid. »

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Ce n’est pas la première fois que l’Entraide mène cette initiative baptisée « Mon premier habit de neige ». L’an dernier, une trentaine de familles ayant fui l’Égypte ont pu en bénéficier. Cette année, avec la crise des migrants qui est à l’avant-scène de l’actualité, la question ne se posait pas. La paroisse syriaque orthodoxe Saint-Éphrem de Sherbrooke, qui joue un rôle de premier plan dans l’accueil des réfugiés syriens et irakiens, a fait appel à l’organisme mont­réalais. La distribution des paquets-cadeaux a eu lieu en septembre au sous-sol de l’église. « Les jeunes étaient heureux et les parents touchés, relate Magda. Ils se retrouvent ici sans rien. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est travailler et refaire leur vie. »

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La présidente de l’Entraide, Claudie Ayas, s’attend à devoir répéter l’opération en décembre, avec la prochaine vague de réfugiés. Mais, déjà, les coffres sont vides. Les membres multiplient les activités de financement – tombolas, conférences, cafés-rencontres, sorties culturelles… Le Cabaret de chant-bénéfice pour les enfants de la crise syrienne, tenu en octobre au Lion d’Or, à Montréal, a permis d’amasser jusqu’ici 2 550 $. Céline Boulos, la fille aînée de Magda, s’est chargée de l’organisation. « Je suis très peinée par ce qui se passe en Syrie, dit cette grande brune de 34 ans. Quatre millions de Syriens ont dû quitter leur pays depuis le début de la guerre. Nous, on veut aider les enfants. L’argent recueilli va leur servir directement. » Pour faire un don : indiegogo.com/projects/mon-premier-habit-de-neige#

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