J’ai tout lu de Raymond Carver. Son style est si épuré que certains le surnomment le Tchekhov américain. Ses nouvelles dépeignent l’Amérique profonde à travers l’existence de personnages cabossés par la vie, qui en arrachent avec les problèmes du quotidien : pauvreté, alcoolisme, rêves brisés… Je comprends pourquoi un grand réalisateur comme Robert Altman a voulu l’adapter au cinéma (Short Cuts, 1993), ne serait-ce que pour la manière profondément humaniste dont Carver raconte la détresse des gens ordinaires.