Ma sœur avait la collection complète des Tintin de Hergé et j’ai lu cette bédé vers l’âge de sept ans. Mais c’était un peu trop vieux pour moi. Je ne comprenais pas tout et j’étais terrorisée. Ça parlait d’un pays que je ne connaissais pas, pendant la guerre sino-japonaise. Tintin était méconnaissable dans son habit chinois. On y décrivait l’impression que les Européens avaient de la Chine. Les dessins étaient rouge sang. Et il y avait ce personnage qui disait : « Je vais te couper la tête ! » C’était à la fois beau, mystérieux et épeurant. Le colonialisme de l’histoire, l’ascendant d’un peuple sur un autre, a néanmoins influencé mes choix de lecture par la suite.