Quand j’étais jeune, ma mère m’a beaucoup parlé de Gabrielle Roy, à qui elle vouait un grand respect. Cette écrivaine a été mon premier contact avec la culture québécoise et ma propre histoire, même si elle venait du Manitoba. Ce côté « né pour un petit pain », maladroit, notre espèce de réflexe de colonisés… Je pense à sa description du Montréal crasse pendant la guerre dans Bonheur d’occasion, par exemple. À ses parents invités au bal du gouverneur, mais qui, trop gênés, préfèrent regarder la fête par la fenêtre. Cette autobiographie m’a fait découvrir d’autres facettes de Gabrielle Roy. Elle s’adressait au Québec au complet.