Décoration

Créations lumineuses

Monts et Cristaux et Lampi Lampa : deux fabricants de luminaires d’ici qui en mettent plein la vue.


 

Maryline Scaviner, de Monts et Cristaux, crée de somptueux lustres à partir de cristaux, qu’elle colore à la main. Emmanuel Cognée, de Lampi Lampa, fabrique quant à lui des lampes en utilisant des objets aussi inusités qu’un pignon de roue de vélo ou un vieux cendrier. Si le style unique de leurs lampes éblouit à tout coup, aucun de ces deux artisans montréalais n’aurait pu prédire que la création de luminaires deviendrait leur gagne-pain.

« J’ai acheté un jour un lustre dans une brocante, raconte Maryline Scaviner, qui travaillait à l’origine en finances. Je revenais d’un exil de 10 ans en Afrique et je trouvais qu’il manquait de couleur dans le paysage québécois ! J’ai donc teint le lustre en jaune et rouge. » Sa nouvelle trouvaille a eu un tel succès que les gens ont commencé à lui passer des commandes et que, de chaînettes en cristaux, elle a fondé Monts et Cristaux, en 2005.


 


Histoire semblable pour Emmanuel Cognée, qui a créé une première lampe, il y a 10 ans, pour l’anniversaire d’une amie. « J’ai fabriqué cette lampe à partir de couvercles de casseroles et de poignées de robinet, se rappelle celui qui mène parallèlement une carrière de régisseur au théâtre. Lorsque je lui ai offert ce cadeau, la réaction a été telle que je me suis dit que je tenais un bon filon. » Aujourd’hui, bien qu’il amorce une tournée européenne avec le metteur en scène Wajdi Mouawad, Emmanuel avoue que sa carrière de régisseur a été reléguée au second plan et qu’il consacre davantage de temps à Lampi Lampa.


 

L’art de transformer les objets

« Lorsque j’étais gamin, j’allais souvent à la chasse aux trésors dans les dépotoirs », se rappelle Emmanuel Cognée. Encore aujourd’hui, celui-ci ne rechigne pas à fouiller dans les poubelles, à l’occasion, pour dénicher des pièces chromées ou dorées qu’il recycle en les intégrant à ses lampes. « Je trouve ça chouette de redonner une seconde vie à des objets trouvés dans les poubelles », s’exclame-t-il. Nous vous mettons toutefois au défi de deviner l’origine des pièces qui composent les lampes Lampi Lampa ! Il peut aussi bien s’agir d’un ustensile de cuisine chiné dans un marché aux puces ou d’un bout de tuyau acheté dans une quincaillerie.


 


Amalgame d’objets recyclés et détournés de leur utilité première, ces lampes à l’esthétique art déco ont séduit plusieurs restaurateurs et propriétaires de boutiques, qui misent sur ces créations uniques pour illuminer leur décor. C’est notamment le cas du Théâtre de Quat’Sous, qui s’est doté de plusieurs créations de Lampi Lampa, dont un lustre conçu à partir de trois anciens candélabres provenant d’une synagogue qui occupait jadis les lieux. À la boutique Fruits & Passion, sur la rue Saint-Denis, on peut même admirer des lampes construites à partir de bouteilles de bain moussant et de crème pour le corps, qui tiennent davantage de la sculpture que de l’objet utilitaire.


 

Des lustres sur mesure

Quant à Maryline Scaviner, de Monts et Cristaux, elle est passée maître dans l’art de redonner du lustre à… d’anciens lustres ! Son secret : une technique unique qu’elle a développée pour colorer le cristal. Qu’elles soient rouge écarlate, vert bouteille ou même noires, ses créations combinent l’élégance des anciens lustres à un style résolument moderne. Si, au départ, la designer s’appliquait essentiellement à donner une seconde vie à d’anciens lustres, elle s’est bien vite rendue à l’évidence : la demande pour ses créations était telle qu’elle a dû se résoudre à utiliser des matériaux neufs ! Ses clients ne s’en plaignent pas tant, puisqu’ils peuvent désormais lui commander des lustres sur mesure. « Ils choisissent la couleur du cristal, la forme des pendeloques, le type de chaînettes de métal et de perles qui leur plaît, et je me charge ensuite de monter le lustre à la main », explique-t-elle.


 

Maryline Scaviner ne manque toutefois pas d’ajouter son grain de sel à chacune de ses créations. Elle aime particulièrement mélanger les styles en ajoutant, par exemple, des chaînettes de robinet ou des perles en bronze à ses lustres de cristal. « Ce sont des femmes d’un village du Burkina Faso qui créent ces perles pour moi », précise-t-elle, ajoutant que c’est sa manière de contribuer socialement à une cause. Dernièrement, la designer s’est aussi mise à explorer un nouveau matériau : de la maille d’aluminium. Au moment d’écrire ces lignes, elle était justement à la création d’un gigantesque lustre alliant mailles d’aluminium et cristal… Aucun doute que celui-ci, comme tous les autres, vous en mettra plein la vue.

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