Pratique

Guide d’achat : acquérir une voiture neuve

Vous avez décidé de vous offrir une voiture neuve, mais vous ne savez pas par où commencer ? Voici huit conseils pour suivre la bonne voie.

1. Faites votre budget en fonction de vos priorités
Selon Éric Brassard, planificateur financier et auteur du livre Finances au volant – Des réponses claires, des idées nouvelles, il est important de considérer l’importance que vous accordez à votre véhicule par rapport à d’autres dépenses. Une mensualité de 700 $ peut signifier moins de voyages ou moins de repas au restaurant, par exemple.

Ainsi, avant même d’envisager le modèle à acheter, l’approche la plus sage est d’établir votre budget en fonction de vos revenus, de vos priorités et de votre situation financière globale à long terme. Pensez-vous avoir des enfants prochainement ou acheter une maison ? Avez-vous assez économisé pour votre retraite ?  L’acquisition d’une voiture doit être faite en fonction du train de vie que vous voulez mener, aujourd’hui et demain.
2. Ne vous fiez pas qu’aux mensualités
Vous avez établi le budget mensuel pour votre voiture, mais n’oubliez pas qu’il s’agit d’une mensualité « maximale » qui ne doit pas nécessairement être atteinte !

Surtout, il faut faire une distinction entre la mensualité et le coût réel de votre achat. Ce dernier inclut le prix de la voiture, le taux d’intérêt et la période d’amortissement. À cela, s’ajoutent les frais de fonctionnement (essence, assurances, entretien) et la valeur de revente. Le site Internet d’Éric Brassard contient des calculettes servant à évaluer les mensualités et les coûts réels de votre voiture. En faisant cet exercice, vous aurez une meilleure idée des modèles qui correspondent à votre budget.

« Il ne s’agit pas d’aller chez le vendeur et de lui dire : “J’ai 400 $ par mois” parce que tout ce qu’il va vouloir faire, c’est de vous mettre dans le plus beau véhicule possible, loué 400 $ par mois pour 3 ou 4 ans, tout en se faisant un bon profit », prévient Georges Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA). Penser en matière de mensualités n’est pas la façon de rouler au plus petit prix possible.

Petites mensualités ne signifient pas petits coûts !
Il arrive souvent que la mensualité la plus basse soit en fait la plus coûteuse. En payant sur une plus longue période, par exemple, le taux d’intérêt est plus élevé. Ainsi, vous pouvez obtenir la même mensualité pour une voiture de 20 000 $ ou de 40 000 $. Vous achèterez celle de 20 000 $ grâce à un financement de trois ans et profiterez de sa valeur de revente, tandis que celle à 40 000 $ louée sur cinq ans ne vous appartiendra pas. Si vous voulez l’acheter, vous aurez toujours un gros solde à défrayer. La mensualité n’est pas du tout représentative du coût de la voiture, au total et au final.

Pour déterminer si vous devez louer ou acheter, consultez l’article Comment choisir entre louer ou acheter.

3. Magasinez : faites vos devoirs
Au nombre impressionnant de magazines consacrés à l’automobile s’ajoutent d’excellents guides. Le Guide annuel Autos des Éditions Protégez-Vous s’avère une ressource compacte, complète et accessible (les fiches d’évaluation de quelque 160 véhicules neufs sont aussi disponibles en ligne).

Les sites Web des constructeurs sont également fort utiles pour en savoir plus sur les options (et leurs prix) offertes pour chaque modèle. Les sites spécialisés www.caaquebec.com, www.apa.ca, www.guideauto.com ou www.auto123.com (en anglais) valent aussi le détour.

Enfin, les membres de CAA-Québec peuvent également s’informer auprès des services-conseils du Club, idem pour les membres de l’APA.

4. Magasinez : faites de la recherche sur le terrain
Il n’existe malheureusement pas d’outil recensant la qualité des services des concessionnaires du Québec. Par contre, une vingtaine d’entre eux ont signé une entente avec l’APA (code d’éthique, acceptation d’arbitrage en cas de différends) qui prévoit des rabais pour les membres. De toute manière, il vaut mieux visiter plus d’un concessionnaire pour comparer les prix et les options.

Vous avez un modèle en tête ? L’essai routier est impératif, car même si vos amis ou les spécialistes recommandent un certain modèle, c’est vous qui allez passer du temps derrière le volant. L’idéal est de louer le véhicule qui vous intéresse pour une journée.

5. Prévoyez le moment de passer à l’action
Les meilleures promotions surviennent trois fois par année : à Noël, au printemps et lors de l’écoulement des fins de série, soit en juillet et en août. Durant le temps des fêtes, les constructeurs offrent d’alléchantes promotions (trois mois sans paiements ni intérêts, par exemple). Puis, comme le printemps est la saison la plus importante dans le domaine du commerce automobile (au Québec) les constructeurs veulent souvent la démarrer en force en offrant des rabais, dès le mois de mars. Enfin, le démarquage des mois de juillet et août peut aussi être avantageux.

6. Faire une mise de fonds ?
Si vous bénéficiez d’un taux d’intérêt de 0 %, il n’est peut-être pas avantageux de déposer une mise de fonds. Il pourrait être plus astucieux de garder vos économies pour rembourser des dettes plus coûteuses (hypothèque ou carte de crédit à 15 % d’intérêt), ou encore d’investir dans un RÉER. L’idée est encore une fois d’envisager votre situation financière globale.

Dans le cas d’une location, Éric Brassard est catégorique : jamais de comptant ! En cas de vol ou de perte totale en cours de route, vous perdez votre mise de fonds.

7. Négociez…
Ce n’est pas en magasinant en consommatrice du dimanche que vous allez avoir une négociation fructueuse avec un vendeur. Faites-lui comprendre que vous avez fait vos devoirs, essayé la voiture, choisi votre modèle et que vous êtes prête à signer, avec lui ou un autre. Le vendeur sera allumé et prêt à négocier davantage.  « Ce sont des experts, ils passent leur vie à négocier. Quelqu’un qui arrive non préparé va se faire avoir, c’est sûr », précise Éric Brassard.

…le prix affiché
Prenez connaissance de la marge de manœuvre du vendeur. Comment ? Moyennant des frais, vous pouvez trouver le prix coûtant du véhicule (versus le prix de détail suggéré par le fabricant ou PDSF) sur les sites www.compagnonderoute.ca, www.apa.ca ou www.carcostcanada.com. Restez toutefois conséquente et crédible, le vendeur doit tout de même se garder une marge de profit !

Négociez avant tout le prix de base, puis discutez des options de financement et des promotions. La pire chose à faire est de commencer en révélant votre budget mensuel au vendeur. « C’est là qu’on se fait avoir dans une salle de montre ! Si vous dites : “J’ai 400 $ par mois” en tant que vendeur, tout ce que j’ai à faire, c’est de jouer avec les chiffres pour que le taux que je vous propose arrive à 400 $ », avise Georges Iny, président de l’APA.

…les frais cachés
Une voiture annoncée à 18 500 $ vous revient en réalité à près de 23 000 $, plus les intérêts. C’est qu’il faut bien sûr ajouter les taxes, mais aussi les frais de préparation et de transport (environ 1 500  $) et les frais d’administration (de 300 $ à 400 $). Essayez de négocier ces frais au moment de l’achat.

…les intérêts
Selon Georges Iny, si un commerçant vous offre un taux d’intérêt bancaire de 7.5 % ou 8 % pour votre auto neuve, il pourrait descendre à 6,99 %. Par contre, il ne le fera que si vous lui prouvez que vous avez trouvé mieux ailleurs. Une bonne tactique consiste à demander le taux offert à votre succursale bancaire (souvent moins élevé) et de défier le commerçant de battre ce taux. De préférence, utilisez les taux d’intérêt promotionnels offerts par le constructeur (des options de financement à 0 %, 2,9 % ou 3,9 % sont présentement proposées sur plusieurs modèles). Ces taux sont généralement meilleurs que celui du marché, mais ils sont non négociables.

…les garanties et les accessoires
Une garantie de base est comprise avec le véhicule. Pour les garanties supplémentaires, la marge bénéficiaire du vendeur (son profit) est d’environ 30 %. Donc si vous payez 1 100 $, elle aura peut-être coûté 800 $ au concessionnaire. Vous pouvez tenter un 10 % de rabais.

Les concessionnaires se prennent en moyenne une marge de profit de 50 % sur les accessoires (antirouille, protège-tissu…), prévient M. Iny. Mieux vaut laisser tomber et aller chez un indépendant pour ce genre d’extras.

…en bloc
Ne négociez pas pendant deux heures pour ensuite dire que vous voulez des tapis, vous allez payer le gros prix ! Négociez en bloc plutôt qu’à la pièce, avise Éric Brassard. Cela implique d’avoir réfléchi à ce que vous voulez et de connaître les prix. Apportez des notes si nécessaire.

8. Tirez pleinement profit de votre voiture d’échange
Si vous possédez une voiture, il peut être aussi avantageux de la vendre par vous-même que de la donner en échange au concessionnaire. Si toutefois vous optez pour la seconde option, Éric Brassard conseille de demander au vendeur de vous faire une offre avant même de commencer à négocier le prix de la nouvelle voiture. Comme toutes les voitures d’occasion ont leur propre histoire, elles ont leur propre prix. Il est donc sage de comparer ce qu’on vous propose.

Le fait de vendre votre voiture à un concessionnaire vous permettra aussi d’économiser des taxes. Par exemple, si on vous donne 5 000 $ pour votre voiture et que la nouvelle vaut 18 500 $, vous ne payerez les taxes que sur 13 500 $.

Merci à Georges Iny, président de l’APA, et à Éric Brassard, planificateur financier et auteur de Finances au volant − des réponses claires, des idées nouvelles, pour leur collaboration.

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