Ma parole!

Je jette mon argent par les fenêtres

Côté économies, dans la vie, il y a les cigales et les fourmis. Ceux qui vivent de manière ascétique, ceux qui dépensent sans compter, et tout ce qui se trouve entre les deux. Le dernier billet de la série de Geneviève Pettersen sur l’argent.

argent

Photo: istock

De retour à notre programmation régulière après l’événement tragique de Québec. J’avais commencé une série de trois billets pour explorer mon rapport à l’argent, à l’épargne et à la retraite. J’ai décidé de réfléchir à la question financière pour deux raisons. La première, c’est que l’argent m’angoisse. La seconde, c’est que je n’arrive pas à économiser, même si je sais que ça mettrait fin auxdites angoisses.

J’aime bien me rassurer en me disant que mon compte d’épargne indique un beau gros zéro parce que le coût de la vie a considérablement augmenté, que je pratique un métier précaire et qu’avoir trois enfants, ça coûte cher. Mais pour être honnête, j’avouerais que mes habitudes de consommation y sont aussi pour quelque chose.

Michelle McGagh, qui a travaillé comme journaliste financière pendant 10 ans tout en connaissant des fins de mois difficiles, est arrivée au même constat[1]. Afin de mettre à l’épreuve ses habitudes de consommation et enfin comprendre pourquoi elle était toujours à la dernière cenne, elle a décidé de vivre pendant un an en n’achetant que le nécessaire. On peut d’ailleurs en apprendre plus sur son expérience sur un blogue publié dans The Guardian.

Pendant cette période, Michelle McGagh n’a porté que des vêtements qu’elle possédait déjà, ne s’est déplacée qu’en vélo et n’a mangé que des repas faits maison. Adieu shopping spree, voyages dans le Sud, café à emporter, coiffeur, esthéticienne, gym, librairie et sorties dans les bars ou au cinéma. Douze mois durant, la journaliste n’a fait que les dépenses strictement nécessaires : l’hypothèque, l’épicerie, l’assurance maladie, les frais de téléphonie mobile, l’Internet. Seuls les produits cosmétiques essentiels, comme le shampooing et le dentifrice, avaient le droit de siéger dans sa salle de bains. Résultat : Michelle a économisé 23 000 dollars et a pu payer toutes les dettes qu’elle avait accumulées depuis des années. Oui, vous avez bien lu, 23 000 piasses.

Si, comme moi, vous croyez que c’est impossible, sortez une calculatrice, ouvrez votre dernier relevé bancaire et épluchez votre compte de carte de crédit. Vous verrez que si vous coupez toutes les dépenses jugées non nécessaires à la subsistance, le montant total de vos économies potentielles s’approchera dangereusement du sien.

Après, on peut se demander si l’on a envie de vivre de cette façon. La journaliste confie d’ailleurs qu’elle a trouvé son expérience difficile par moments. Plusieurs choses lui manquaient : sa crème hydratante, son parfum et la possibilité de prendre l’autobus par grand froid ou les jours de pluie, par exemple. Il est clair que ce mode de vie ascétique est difficile à maintenir à long terme, mais il est sans doute bon de faire le tour de ses dépenses et de réaliser à quel point on jette son argent par les fenêtres. J’ai fait le test, et j’en suis venue à la conclusion que je dépense environ 100 $ par mois pour des trucs complètement inutiles et superflus. Je ne vous dirai pas lesquels, puisque chacun a sa propre définition de ce qui lui est essentiel. Je vous dirai seulement que je vais tenter de prendre ce 100 $ et de l’économiser. Ainsi, le solde de mon compte d’épargne ne sera plus à zéro et la jauge de mon angoisse va descendre. Petit train va loin, mon comptable l’a dit.

[1] Source : https://sympa-sympa.com/inspiration-histoires/pendant-un-an-cette-fille-na-achete-que-le-strict-necessaire-regarde-combien-elle-a-economise–96060/

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