Ma parole!

Mes vacances sans filtre : partie 1

Dans ce premier de trois textes sur les vacances, Geneviève Pettersen s’engage à vous dire toute la vérité, rien que la vérité, même si ses vacances en Gaspésie ne sont pas aussi idylliques que souhaité.

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Chaque année au mois de juillet, c’est la même chose. Je vois défiler sur mon fil Facebook et Instagram des centaines de photos de vacances. Personnellement, je n’ai rien contre ceux qui affichent leur bonheur sur les médias sociaux. Je ne suis pas de celles que ça énerve. J’aime scroller down pour voir les enfants de mes amis construire des châteaux de sable, les copains partager un festin de homard ou les couples s’embrasser devant le soleil couchant. Je vis leurs moments de grâce par procuration et ça me fait un bien fou.

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La seule affaire, c’est que tout parent ayant pris plus de deux minutes de vacances avec des enfants sait que toutes ces journées passées à «ne rien faire» ou à «passer du temps de qualité en famille» ne se déroulent pas sans anicroche. Moi la première, je ne partage pas sur Facebook la crise de larmes qu’on a dû se taper sur l’autoroute 20 entre Mont-Saint-Bruno et Laurier-Station. Je ne parle pas de la bouteille de jus d’orange renversée sur la banquette arrière ni de la crise d’hystérie que ma cadette a faite quand elle s’est rendu compte qu’il y avait une mouche dans l’auto. Nulle part, je n’ai publié la photo de ma face quand j’ai réalisé qu’on avait oublié les couches à Montréal.

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Photo: Geneviève Pettersen

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Dans ce premier de trois textes sur les vacances, je m’engage à vous dire toute la vérité, rien que la vérité. Oui, il y aura sans doute la description d’une partie de pêche féérique ou un compte-rendu de ma visite au marché public de New Richmond. Mais je partagerai aussi avec vous tout ce qui fait parfois de ce temps passé en famille une «épreuve». En effet, nous venons à peine de poser nos pénates dans la maison bleue de Josée, à Maria, que je ne suis déjà plus capable de ramasser tous les vêtements et petits maillots de bain mouillés que mes filles laissent traîner derrière elles. J’en ai déjà marre d’essayer d’endormir mon fils dans un lit qui n’est pas le sien et de me battre avec lui pour lui mettre de la crème solaire. Et je suis déjà exaspérée de me demander ce que je pourrais bien préparer pour souper qui satisferait le palais des adultes ET celui des enfants.

En ce moment, les enfants batifolent dans la piscine. J’écris cette chronique en les surveillant du coin de l’œil. Du haut de leur 9, 7 et 6 ans, elles sont loin de se douter que, pour les parents, les vacances ne riment pas perpétuellement avec partie de plaisir. Elles n’imaginent pas toutes les heures passées à préparer, planifier et organiser le périple. Elles ne se doutent de rien, et c’est parfait comme ça. Pendant qu’elles nagent dans la piscine, je termine cette chronique en me demandant ce qu’on pourra bien faire cet après-midi. On annonce de la pluie. Je ne leur ai pas dit encore. J’imagine qu’on jouera aux cartes jusqu’à ce qu’elles se tannent et se plaignent qu’elles n’ont rien à faire et que c’est plate la Gaspésie. De beaux moments, donc, mais pas que.

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Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

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