Ronde, et alors?

Pour en finir avec la phobie des calories

« Il y a une énorme différence entre prendre soin de sa santé, et être absolument terrifiée à l’idée d’ingérer des tonnes de calories en faisant la fête avec ses proches », écrit Joanie Pietracupa.

Joanie-bandeau

D’après Statistique Canada, la vente d’équipements d’exercice double pratiquement en décembre et janvier (environ 32,5 millions $ par mois pendant la période des fêtes contre 17,7 millions $ par mois le reste de l’année)*. Étonnant? Pas vraiment. La peur de prendre du poids en engloutissant les calories sans compter pendant les mille et un partys de bureau, soupers de Noël et autres célébrations du Nouvel An est réelle  – et très, très angoissante – pour beaucoup de monde. Croyez-moi : j’ai déjà fait partie de ces gens qui ont une phobie des fêtes de fin d’année, et plus particulièrement des buffets à volonté, des gâteaux sucrés et des cocktails colorés.

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Photo: Katarina Radovic/Stocksy

Photo: Katarina Radovic/Stocksy

Ça m’a pris beaucoup de temps à me guérir de cette maladie. Parce que oui, j’appelle ça une maladie. Il y a une énorme différence entre prendre soin de sa santé en faisant attention à ce qu’on engloutit à chaque repas, et être absolument terrifiée à l’idée d’ingérer des tonnes de calories en faisant la fête avec ses amis et ses proches, au point de ne pas profiter du moment. Je me suis longtemps identifiée à cette deuxième catégorie de personnes. Je m’entraînais chaque jour pendant près de deux heures et je me nourrissais presque exclusivement de salades dans le but de perdre du poids. Et ça marchait! Allais-je tout gâcher en me laissant aller pendant mes partys de fêtes de fin d’année? En engouffrant 18 hors d’œuvres, deux parts de tourtière, trois portions de gratin dauphinois et un énorme morceau de gâteau Forêt-Noire? Oh que non!

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Puis, un jour, j’en ai eu assez de me priver. J’ai eu envie de contempler la tablée de Noël avec mon regard d’enfant. Des yeux remplis d’émerveillement, et non de panique. Petit à petit, j’ai commencé à faire la paix avec les excès des fêtes. J’ai appris à savourer la nourriture sans penser au nombre de calories englouties et à l’exercice que je devrais faire par la suite pour les éliminer. J’ai aussi appris à me servir une deuxième portion si j’ai encore faim, et ce, sans sentir le besoin de me justifier, ainsi qu’à manger les aliments que j’aime et qui me font du bien, peu importe le moment de la journée – ou de la soirée. Finalement, je me suis autorisée à boire plus de champagne (boire des bulles, c’est à peu près l’équivalent d’avaler de l’air, right?).
Blague à part, ça a été un cheminement assez ardu pour moi. Même qu’il m’arrive encore de faire des rechutes à l’occasion. Cesser de catégoriser les aliments comme bons ou mauvais et arrêter d’angoisser à l’idée d’engloutir une abondance de bouffe grasse, sucrée et calorique pendant le temps des fêtes, c’est le combat de toute une vie pour bien des gens – en surpoids ou pas. Tenter de moins contrôler son alimentation et son poids afin de ne pas se sentir coupable en mangeant un troisième morceau de sucre à la crème aussi. Récemment, le médecin pédiatre Jean-François Chicoine a écrit dans La Presse+ : «Bien manger, c’est faire preuve de bon sens.» Personnellement, je renchérirais : «Bien manger pendant la période des fêtes de fin d’année, c’est se faire plaisir sans se soucier de tout le reste.» Sur ce, à la vôtre!

 

 

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