Ronde, et alors?

Victoire Maçon Dauxerre : son combat contre l’anorexie

Dans Jamais assez maigre, journal d’un top model, Victoire Maçon Dauxerre revient sur la dictature de la maigreur des podiums et son combat contre l’anorexie. Joanie Pietracupa  a été chamboulée par cette lecture.

 Joanie-bandeau

Avez-vous visionné l’excellente entrevue de la journaliste Elsa Vecchi du Huffington Post Québec avec Victoire Maçon Dauxerre? L’ex-mannequin française y dénonce les pratiques de l’industrie de la mode et vient présenter son livre récemment lancé au Québec, Jamais assez maigre, journal d’un top model. Non? Alors, faites-le immédiatement. La vidéo dure une quinzaine de minutes, mais elle s’écoute toute seule. La fille qui s’y confie – et ses confidences – est à la fois fascinante, surprenante et touchante.

À LIRE: Tous les chemins mènent à l’ambition

victoria.blogue.joanie

Photo tirée du livre Jamais assez maigre, journal d’un top model

Victoire y raconte, avec toute l’éloquence et l’intelligence d’une fille vraiment brillante, comment elle s’est fait «scouter» (repérer, dans le jargon mode) à l’âge de 18 ans, alors qu’elle était en train de magasiner avec sa mère dans le Marais, à Paris. Et comment elle s’est vite laissée entraîner dans l’univers du mannequinat dans l’espoir d’être la prochaine Claudia Schiffer. Elle rêvait de pouvoir faire carrière (et de gagner beaucoup d’argent) grâce à sa beauté et, surtout, à sa minceur extrême. Parce que très vite, elle se met à ne consommer que trois pommes par jour en plus d’engloutir des laxatifs. C’est que, voyez-vous, elle doit perdre trois centimètres de tour de taille. C’est rien, trois centimètres, s’était-elle dit à l’époque. Sauf qu’en réalité, ça équivalait à environ 20 livres.

Pas étonnant que la jeune fille ait sombré dans l’enfer de l’anorexie. Et plus elle maigrissait, plus elle connaissait de succès en tant que mannequin… Au faîte de sa popularité, alors qu’elle pesait environ 103 livres pour 5 pieds 8 pouces, elle défilait à New York, à Paris et à Milan pour les plus grandes maisons de couture, dont Phillip Lim, Céline, Miu Miu et Alexander McQueen. Puis, elle a tout arrêté, pour sauver sa peau et faire la guerre à cette industrie qui incite à la maigreur extrême.

À LIRE: Nous sommes toutes des « vraies filles »

fashion week sept-oct 2010 PARIS (115) copie

Photo tirée du livre Jamais assez maigre, journal d’un top model

Son arme nucléaire: un bouquin pertinent que les adolescentes du monde entier devraient lire d’une traite pour réaliser et comprendre ce qui se passe dans l’arrière-scène du merveilleux monde de la mode. Victoire veut que l’on cesse d’idéaliser ces incarnations de la «perfection» qui souffrent pour la plupart en silence et qui se rendent un peu plus malades chaque jour.

Je ne pensais pas être aussi ébranlée, aussi chamboulée, aussi choquée par les réflexions et les expériences de Victoire. Je croyais un peu naïvement que les pratiques de l’industrie de la mode avaient évolué, ces dernières années. Avec toutes les conversations sur la diversité corporelle, les troubles de l’alimentation, les maladies psychologiques et le manque de confiance en soi récemment entamées…

À LIRE: Non au diktat de la minceur post-grossesse! 

Comment en est-on arrivé à vouer un véritable culte à une silhouette rêvée qui n’est même pas ancrée dans la réalité? À vénérer l’apparence de top models «maigrissimes» qui s’empêchent de manger à leur faim? C’est fou, non? Moi je vote pour qu’on joigne notre voix et nos forces à celles de Victoire Maçon Dauxerre dans le but de faire tourner la roue et de changer les mentalités. Qui s’aime nous suit!

Suivez Joanie Pietracupa sur Twitter (@theJSpot) et Instagram (@joaniepietracupa).

victoria.livre

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.