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Jussi Alder-Olsen: portrait d’un écrivain à succès

Entrevue avec l’auteur danois dont la série policière s’est vendue à des millions d’exemplaire à travers le monde.

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Photo: Zumapress/Keystone Press

Quand Miséricorde, son premier polar, a paru en 2007, Jussi Adler-Olsen, 57 ans, a cru pouvoir enfin réaliser son rêve, c’est-à-dire passer ses journées en pyjama à écrire et à cuisiner des crêpes pour son fils.

« Mais les ventes ont littéralement explosé », raconte un Adler-Olsen tout sourire, attablé devant un café au centre-ville de Montréal. « Un véritable feu d’artifice ! »

Et, depuis, son succès ne s’est jamais démenti. Il a remporté le prix des Lauriers d’or des libraires au Danemark, le prix Clé de verre (meilleur polar scandinave), le Grand prix polar des lectrices de Elle 2012, entre autres distinctions. En 5 romans (il en a prévu 10 en tout), il est devenu une mégastar internationale, qui voyage 135 jours par an pour la promotion de ses livres et signe une centaine de contrats par année (« un pour chaque titre, dans chaque pays »). Le secret de son succès : le Département V, une équipe d’enquêteurs atypiques qui s’occupe des cold cases, des intrigues archi-angoissantes, un rythme haletant, des litres de sang et une touche d’humour.

En personne, l’auteur de Profanation et de Délivrance est charmant, chaleureux. La question qui tue (sans laisser de trace) : comment un être aussi… sain peut-il imaginer des histoires aussi sordides ?

« Une partie de la réponse vient peut-être de mon enfance, passée auprès de mon père, psychiatre, et de ses patients. J’ai fréquenté la folie dès mon plus jeune âge. Certains étaient très gentils, mais parfois aussi très dangereux. J’ai compris qu’il n’était pas rare que le bien et le mal coexistent. »

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Alors que Dossier 64, paru l’an dernier, avait pour décor l’île danoise de SprogØ, L’effet papillon se déroule surtout à Copenhague, mais aussi en Afrique. Il met en scène un petit criminel de 15 ans, Marco, qui souhaite changer de métier. Manque de chance : il tombe sur un cadavre. Le mort intéresse plusieurs personnes, dont le Département V, formé de MØrck, de plus en plus irascible, de Hafez el Assad, un Syrien qui fait ses prières à toute heure du jour et semble n’habiter nulle part, et de Rose et sa double personnalité. Tous trois cherchent Marco, déjà poursuivi par des tueurs qui veulent le faire taire…

L’heureux auteur de 64 ans est un bourreau de travail. Pour alléger sa tâche, il a engagé une attachée de presse, et un homme à tout faire s’occupe de ses résidences secondaires – maison d’été en Suède et appartement à Barcelone. Quant à sa femme, elle a abandonné son boulot de travailleuse sociale et le suit maintenant dans tous ses déplacements, à titre de gérante.

« Certains de mes collègues se sont tués au travail. Moi, je veux prendre le temps de vivre, jouer de la musique dans mon petit studio, faire de l’exercice, prendre soin des miens – ma famille, mes amis. Ce qui veut dire voyager moins. Écrire, oui, mais avant tout, profiter de mon bonheur. Mais attention : jamais, jamais je ne vais prendre ma retraite ! »

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