Livre du mois

Big Brother, de Lionel Shriver

L’auteure du livre-choc Il faut qu’on parle de Kevin revient avec une histoire d’obésité morbide et de liens familiaux tordus saluée par la critique.

Belfond, 434 pages

Belfond, 434 pages

L’intrigue

Une femme habitant l’Iowa se rend à l’aéroport local chercher son frangin new-yorkais, qui connaît une mauvaise passe et désire se reposer à la campagne. Une énorme surprise l’attend : lui, qu’elle a toujours vu svelte et plutôt beau garçon, a pris beaucoup de poids en quatre ans. Tellement qu’elle peine à le reconnaître. Que s’est-il passé? Pourquoi cet homme s’empiffre-t-il autant et tout le temps? Pourra-t-elle l’aider à se reprendre en main?

Les personnages

La sœur : Pandora a grandi à Los Angeles dans un milieu dysfonctionnel, élevée par un père narcissique star d’une télésérie. La célébrité, qui ne l’intéressait pas, lui est tombée dessus quand elle s’est mise à fabriquer des marionnettes à l’effigie de personnes réelles. Elle aime son frère et, pour le secouer, voire le sauver, elle jouera gros.
Le frère : Edison, pianiste de jazz qui a jammé avec les plus grands (ce qu’il aime rappeler). Avec ses 400 livres et sa grande gueule, il prend toute la place.
Le mari : à l’opposé d’Edison, qu’il méprise, Fletcher, maniaque de vélo, scrute tout ce qu’il mange. Père de Cody et Travis, deux ados « adoptés » par Pandora.

Pourquoi on aime

Parce que le roman se lit comme un thriller  (maigrira-t-il?). Parce qu’il fait réfléchir sur le regard qu’on porte sur les obèses dans une société obsédée par la minceur et la santé. Et qu’il sonde la complexité des relations fraternelles dans une ère de familles éclatées.

Extrait

Maintenant que je les comprends mieux, je trouve les liens de parenté plutôt effrayants. Ce qui est merveilleux dans ces liens est aussi ce qui les rend le plus horribles : il n’existe pas de ligne dans le sable, pas de limite naturelle à ce que des membres de votre famille peuvent raisonnablement attendre de vous.

 

À lire ici : les 6 premières pages de notre livre du mois.

 

Crédit photo : Eva Vermandel

Crédit photo : Eva Vermandel

L’auteure  Lionel Shriver
Malgré ce prénom masculin, c’est bien une femme qui se cache derrière Lionel. Née Margaret Ann Shriver dans une famille presbytérienne très religieuse de la Caroline du Nord, elle exige à 15 ans d’être appelée Lionel, qui lui sied mieux. Après des études brillantes dans les meilleures écoles, elle devient journaliste (The Wall Street Journal, The New York Times). Des 12 romans qu’elle a écrits, le plus connu est sans conteste Il faut qu’on parle de Kevin. Publié en anglais en 2003 et transposé (brillamment) au cinéma en 2011, il met en scène un ado qui a tué neuf  personnes à son école, drame terrible abordé du point de vue de la mère. L’idée d’écrire Big Brother est venue naturellement à l’auteure : son frère, obèse morbide, est mort il y a quelques années. Lionel a d’abord rédigé dans un quotidien une chronique sur ce sujet délicat. Puis elle a réalisé qu’elle pouvait aller beaucoup plus loin. « Tout le monde a un problème alimentaire, croit-elle. Pourquoi mangeons-nous? Quelle est vraiment notre motivation? Car la faim n’explique pas tout. »

À lire ici : les 6 premières pages de notre livre du mois.

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