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Une femme discrète, de Catherine Perrin

L’auteure raconte sa mère, qu’elle redécouvre par son journal intime.

Crédit: Jean-François Bérubé / Québec-Amérique

Crédit: Jean-François Bérubé / Québec-Amérique

À la radio d’ICI Radio-Canada, Catherine Perrin interviewe ses invités avec une délicatesse toute naturelle –  mélange de grâce, de vivacité, de réserve. Son livre est empreint de ce ton-là. Compatissante, elle y raconte sa mère, qu’elle redécouvre par son journal intime – Louise Adam Perrin a écrit tous les jours, de son adolescence jusqu’à ce que la démence lui vole son passé et son présent.

Ici, pas de chronologie. Plutôt des digressions qui construisent, tel un casse-tête, un parcours de vie. Avant que sa mémoire flanche et que son corps s’ankylose, la maman tant aimée avait eu des problèmes de santé, dont le « syndrome de l’intestin irritable ». Un mal que l’auteure reliera par la suite à un viol subi à cinq ans – la moitié des femmes aux prises avec un côlon irritable seraient des victimes d’agressions sexuelles. « L’épreuve subie dans son enfance avait longtemps été oubliée, mais son corps en parlait, son corps exprimait un inconfort », écrit-elle.

Catherine Perrin évoque une réunion familiale au cours de laquelle ses sœurs et elle encouragent leur mère, déjà atteinte de dégénérescence cérébrale, à faire une thérapie. Une façon de se libérer « de cet épisode douloureux de son enfance pour que sa vie continue sereinement ». Quelques rencontres avec une psychologue conduisent à une séance d’EMDR (Eye movement desensitization and reprocessing), reconnue pour traiter les traumatismes en associant la parole et les mouvements des yeux. Allégée de ce douloureux souvenir, la femme discrète est disparue en mars 2012.

Par Catherine Perrin, Québec Amérique, 19,95 $

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