Générale

Action de grâce

Tous les soirs je prie. Mon fils aussi. Moi l’athée, je le fais prier. La prière des mercis, d’abord.

Dans mon cas, je la fais suivre d’autres formules qui finissent par m’endormir aussi. Après les mercis, je me félicite pour trois choses que j’ai accomplies dans la journée. Je suis allée nager. Bien. Good girl. J’ai pris un rendez-vous chez le dentiste. C’est comme si c’était fait. Le pire, c’est le rendez-vous. J’ai fait venir le réparateur de lave-vaisselle même si je venais de me rouler par terre sur le plancher de cuisine en hurlant dans le combiné du téléphone à ma chum Bibi « je veux mourir, je veux mourir! ». J’ai respiré. Le réparateur m’a convaincue qu’il valait mieux qu’il passe même si j’étais en robe de chambre, pas présentable, pas lavée, pas maquillée, vu que je recevais 2o personnes le soir même. Le lave-vaisselle va mieux. La vaisselle est propre. Moi aussi. Tout va bien.

Ce genre de choses-là. Pas d’exploits, juste les faits. La réalité brute, celle qui nous pèse. Pas de médailles, ça m’énarve. Juste « the cold hard facts ». Juste la détresse ordinaire qu’on dépasse à coup de Kleenex, d’amitié, de chèque (149$ pour traiter le lave-vaisselle, toute une thérapie).

Et puis, en me couchant, je fais aussi de la projection mentale dans le temps. C’est une prière d’espoir. Pour moi, qui suis si peu habituée à faire confiance au temps, c’est un exercice périlleux mais salutaire. C’est le docteur Dandurand qui me l’a prescrite: « Toi dans cinq ans. Toi dans deux ans. Toi dans un an. Toi dans un mois. Tu visualises tout, en beauté, en douceur, en bonté pour toi-même. » C’est un somnifère incroyable.

Et puis le matin au réveil, je pars ma journée avec une prière que mon amie Geneviève m’a envoyée. Pour ceux qui n’ont même plus la force de cliquer… :


Prayers of Invocation

I will not die an unlived life. I will not live in fear of falling or catching fire. I choose to inhabit my days, to allow my living to open me, to make me less afraid, more accessible, to loosen my heart until it becomes a wing, a torch, a promise. I choose to risk my significance; to live so that which came to me as seed goes to the next as blossom and that which came to me as blossom, goes on as fruit.

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