Léa & Louise

Gravity : un rôle féminin qui fait du bien!

Surpasser les personnages de pitoune, d’hystérique ou de frustrée au cinéma.

Lea et Louise hires

Chère Louise,

As-tu vu le film Gravity d’Alfonso Cuarón, nommé à dix reprises aux Oscars? Toi, grande férue de sciences, je t’imagine déjà apprécier ce thriller spatial américano-britannique. Quatre-vingt-onze minutes d’intensité garantie. La scientifique Ryan Stone (Sandra Bullock), se retrouve seule survivante d’une mission spatiale avec le commandant Matt Kowalski (George Clooney).

De un, ce film m’apparaît grandiose : images léchées galactiques, paysages lunaires spectaculaires qui rappellent 2001, l’Odyssée de l’espace, mais surtout, une performance remarquable de Sandra Bullock. De deux, on raconte l’histoire d’une femme qui n’a rien des clichés qui sont souvent attribués aux archétypes du cinéma hollywoodien. Ça, ça fait du bien. Surtout lorsqu’on constate, comme l’a fait la blogueuse Aurélie Lanctôt, comment la place des femmes est relayée au second plan dans American Hustle et Wolf of Wall Street, deux autres opus en lice pour l’Oscar du meilleur film cette année.

En dehors de la pute ou la maman, existe-t-il une diversité de rôles pour les femmes? Dans Gravity, Docteur Stone n’incarne pas ces stéréotypes féminins. Joie et bonheur.

Sandra Bullock, sans maquillage (évidemment, elle est dans l’espace!), arbore les cheveux coupés courts. Son corps n’est pas érotisé. Elle ne joue pas les séductrices en manque d’attention. Oh que non! Et la protagoniste ne démontre pas des capacités intellectuelles équivalant à un enfant de dix ans. Son personnage, Ryan Stone, est une femme de tête et de coeur qui affronte le vide intersidéral.

On la montre au naturel, dans toute sa force et sa vulnérabilité, affronter les épreuves qui l’éloignent de la terre. De quoi rivaliser avec Chris Hadfield.

Le réalisateur mexicain de grand talent l’avance lui-même : la performance de Sandra Bullock est stupéfiante. C’est l’une de ses grandes fiertés comme créateur. Une scène magistrale nous dévoile  toute la subtilité du jeu de l’actrice : la médecin, seule dans sa navette, entre en communication avec un homme sur terre dont elle ne comprend pas la langue. Après des efforts incommensurables à dompter la navette, Docteur Stone abandonne et se met à pleurer. Elle se résigne à mourir. Puis, après l’apparition fantasmée de Matt Kowalski (Georges Clooney), avec courage, elle tente un ultime effort. Son combat l’oblige à se questionner sur le sens de la vie et de la mort. Sandra Bullock partage cet indicible malaise avec grâce.

Surpasser la pitoune, l’hystérique ou la frustrée ou autres personnalités désagréables fait du bien.

Des personnages féminins forts et assumés sont pourtant encore trop rares au grand écran.

Qu’en dis-tu?

Léa

Image tirée de la bande-annonce du film Gravity.

Image tirée de la bande-annonce du film Gravity.

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