Ronde, et alors?

La mode de 0 à 24 ans en un clic

Notre blogueuse nous présente la fille derrière Deuxième édition, une boutique en ligne offrant des vêtements de toutes les tailles à toutes les femmes. Entrevue avec une fille aussi inspirante qu’inspirée.

Joanie-bandeau

Catherine

Catherine Paiement-Paradis

On ne peut pas dire que Catherine Paiement-Paradis a la mode dans le sang. Elle l’aime et l’admire, c’est vrai, mais elle l’a plutôt apprise au fil des années, comme les enfants étudient les maths, les langues ou la géographie. Au boulot surtout. Assise aux côtés de ses collègues, des rédactrices et des stylistes ultra-branchées, à son bureau et dans des studios photo. Catherine a longtemps travaillé dans l’univers médiatique – notamment à la télé, puis dans un grand magazine féminin. Où elle jouait la rédactrice en chef culture et reportages qui portait bien son titre : cultivée, curieuse et ouverte. Ouverte ? Oui : aux connaissances, aux gens, au monde. Comme ça, elle a tout découvert de la mode : les tendances, les styles, les marques, les looks, les agencements, les couleurs, les silhouettes, les motifs, les créateurs, le bon goût… Tout ce qui fait d’elle aujourd’hui une experte. Une pro pas comme les autres qui a tout récemment dit bye-bye à sa carrière de journaliste et bonjour à un nouveau projet, Deuxième édition, une boutique en ligne offrant des vêtements de toutes les tailles à toutes les femmes. Entrevue avec une fille aussi inspirante qu’inspirée.

D’où t’est venue l’idée de lancer une boutique de shopping en ligne ? Après avoir travaillé pendant près de 10 ans dans le domaine journalistique, j’ai eu envie de prendre une pause des mots. J’avais le goût de créer quelque chose de concret, fait de mes propres mains. Au même moment, je me suis abonnée à un groupe Facebook de vide-dressing pour femmes curvy (tailles 14 et plus) dans le but d’y vendre quelques vieux vêtements. J’ai pris un réel plaisir à la chose : photographier les articles, écrire les descriptifs, décider des prix, recevoir les filles chez moi et les conseiller, les encourager et les mettre à l’aise… Toute l’expérience m’a séduite. Alors, j’ai eu envie de faire ça à plein temps, tout simplement.

TuniqueParle-nous de Deuxième édition. C’est un tout nouveau site de shopping en ligne où l’on déniche des tenues et des accessoires (chaussures, sacs à main, bijoux) d’occasion et parfois neufs. On y trouve de tout pour toutes les femmes : des pièces griffées, des morceaux vintage, des nouveautés et des vêtements de seconde main, dans des tailles très petites (0) à très grandes (24).

Où déniches-tu ce que tu y vends ? Je l’achète à des amies, dans des friperies, dans des boutiques ou des grands magasins, ici ou aux États-Unis. Je garde aussi en consigne des vêtements de valeur ou de créateurs. À noter que tout est soigneusement lavé et repassé avant la vente.

L’éventail de tailles offertes est très vaste. Est-ce dans le but de répondre à une plus grande clientèle ? C’est surtout parce que je veux contribuer à éliminer la barrière des tailles et mettre toutes les femmes sur un pied d’égalité. J’ai envie de faire partie de la mini révolution tranquille qui cherche à montrer plus de diversité corporelle dans les médias et Internet. Je crois fermement qu’il est primordial qu’en tant que société on réalise enfin que personne n’est parfait, peu importe son statut ou sa silhouette. La seule chose qui importe, c’est qu’on soit bien dans sa peau.

Les photos affichées dans le site présentent une grande diversité de corps. Quelle est l’idée Robederrière ce geste ? C’est vrai qu’il y a une belle variété de silhouettes dans Deuxième édition. Il s’agit d’amies et de connaissances qui ont accepté de jouer bénévolement les mannequins d’un jour. On y trouve des filles qui portent du 0 comme du 26 ans. J’aime qu’on ressente leur malaise devant la caméra et qu’on voit leurs caractéristiques uniques : seins lourds, hanches fortes, fesses bombées, ventre rebondi, etc. C’est le genre d’images dont j’aurais aimé pouvoir m’inspirer quand j’étais plus jeune. Et puis, ces corps modèlent à merveille les vêtements – l’image est beaucoup plus réaliste que si elle mettait en vedette un mannequin professionnel.

Plus tôt, tu parlais de conseils et d’encouragements. Sens-tu un malaise chez les femmes rondes qui font du shopping ? Étant moi-même ronde depuis presque toujours, je peux affirmer que j’ai souvent eu peur de me faire juger en magasinant. Peur aussi de ne pas trouver de vêtements à ma taille ou tout simplement à mon goût. Et en étant à l’écoute des besoins de mes clientes, j’ai découvert que mon projet pouvait être thérapeutique. J’aime dire que j’ai sûrement sauvé aux filles quatre sessions chez le psy en leur dénichant la bonne taille de pantalon. (rires)

As-tu autant de facilité à trouver de belles pièces taille plus que des morceaux de plus petite grandeur ? C’est vrai que je trouve plus aisément de jolis vêtements dans les tailles 0 à 12, mais comme je sais pertinemment que le monde ne s’arrête pas à 12 ans, je redouble d’efforts afin de dénicher des tenues tendance pour les filles rondes. Il faut dire que c’est représentatif du marché : pendant longtemps, la mode taille plus n’était pas à l’affût des styles de l’heure. Aujourd’hui, avec des marques comme Forever21, Old Navy et Asos, entre autres, qui se mettent aux grandes tailles, on voit un marché qui s’ouvre, qui prend de l’expansion. Et c’est tant mieux.

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