Famille tout compris

Première neige

En levant la tête vers le ciel, j’ai la vague impression que nous sommes sous une boule de verre que l’on a secoué pour soulever les flocons dans les airs.

FamilleToutCompris-MariannePrairie

Quand je pars chercher ma fille aînée à l’école, il neige depuis une heure ou deux. L’accumulation au sol est minime, quelques petits centimètres qui donnent au gazon des allures de tapis shaggy. Le ciel couvert s’assombrit à vue d’oeil. Le soleil s’est déjà couché, invisible derrière les nuages de toutes les nuances de gris. Il n’est que quatre heures et quart.

Mon sac pèse lourd sur mon épaule droite. Plus tôt, j’ai fait quelques emplettes de Noël. Les grelots ornant une nouvelle décoration pour notre sapin tintent à chacun de mes pas. Je trouve ça à la fois mignon et franchement gossant.

À l’intérieur, une fois la condensation évaporée de mes lunettes, je constate que les bricolages de Noël ont été accrochés dans l’entrée du service de garde. Je répète ensuite vingt fois à ma grande de s’habiller. Lorsque je veux l’aider en lui enfilant son cache-cou, elle me réprimande : c’est n’est pas dans le bon ordre! Elle me pointe les pictogrammes affichés au-dessus des crochets des classes de maternelle. Woups. Nous les regardons donc ensemble : salopette, bottes, manteau, cache-cou, tuque et mitaines. Puis, elle met salopette, bottes, manteau, cache-cou, tuque et mitaines. C’est interminable, mais je souligne son autonomie et son respect des consignes avec un high-five.

En quittant, elle fait bye de la mitaine à ses amis encore dans le local. En chœur, ils répondent: « Bye Aliiiiiiice! » Comme la neige sur mes bottes, je fonds.

Dans la cour d’école, j’observe un phénomène étrange. Aucun enfant n’est debout sur ses deux pieds. Tous, sans exception, sont assis, à genoux ou couchés dans la neige fraîche. Ça fait tout drôle de les voir si près du sol, de baisser le regard ainsi. Puis, lorsque je me retourne, Aliiiiiiice s’est aussi jetée par terre pour se vautrer dedans. C’est un appel irrépressible, entendu seulement par les moins de douze ans. Fascinant, comme dirait Charles Tisseyre.

Sur le chemin du retour à la maison, nous chantons des cantiques de Noël. Je nous accompagne en brassant les grelots dans ma sacoche.

En levant la tête vers le ciel, j’ai la vague impression que nous sommes sous une boule de verre que l’on a secoué pour soulever les flocons dans les airs. Les mardis peuvent être magiques aussi.

HiRes

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