L'édito

Trois souhaits juste pour nous

Je n’ai pas de baguette magique. Mais je formulerai tout de même quelques vœux pour 2017. À la portée de chacune d’entre nous.

African woman supporting her Caucasian girlfriend

Photo: iStock

1. Être davantage solidaires

La défaite de Hillary Clinton, les viols sur nos campus universitaires, la gifle infligée aux autochtones de Val-d’Or, les propos dégradants envers des personnalités féminines sur les réseaux sociaux… On ne peut pas dire que tout va pour le mieux sur la planète femmes. On a donc plus que jamais besoin de se serrer les coudes.

Et si on redécouvrait notre « solidarité féminine » ? Ça fait années 1970, je sais. Mais c’est plus fort que moi. Suis peut-être trop candide. J’ai ce souhait : cette année, chacune d’entre nous aide une femme (ou deux) à s’accomplir. Et comment on fait ça ? D’abord, en lui disant à quel point on l’apprécie, en soulignant ses bons coups, en l’incitant à voir loin. D’ailleurs, recevoir un compliment bien senti aurait le même effet qu’obtenir une prime en argent, selon une étude japonaise. On ne devrait donc pas se priver d’encourager ainsi les filles autour de nous – mais, de grâce, pas que des louanges sur leurs vêtements ! Célébrons nos victoires, nos accomplissements, nos talents.

Nous gagnons toutes un peu quand l’une d’entre nous réussit. Une entrepreneure qui se démarque, une collègue qui décroche une promotion, une amie qui s’installe à l’étranger, une réfugiée qui termine ses études, une voisine qui vient d’accoucher. « Bravo ! Je suis fière et heureuse pour toi ! » est un leitmotiv puis­sant qu’on devrait adopter en gang, cette année. L’entraide est un sacré outil de changement.

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2. Se reconnecter à soi et aux autres

Prendre du temps pour soi n’est pas un truc égoïste. Cela donne de l’espace à tout-ce-qu’on-n’a-jamais-le-temps-de-faire, comme profiter de la bonne compagnie. Perso, j’aime me décoller le nez du cellulaire, rencontrer du monde et me nourrir d’échanges enrichissants. Face à face, on se présente à l’autre telle qu’on est – bien loin de ce moi sublimé par les réseaux sociaux. Les relations sincères se tissent ainsi. Ce que je déplore, c’est que j’ai tendance à négliger ce besoin de connexion : il passe bien après tout le reste.

Sherry Turkle, professeure au Massa­chusetts Institute of Technology (le fameux MIT), étudie nos changements de comportements depuis l’arrivée des nouvelles technologies. Dans ses derniers écrits, elle nous exhorte à éteindre nos écrans pour nous reconnecter aux autres. « Créez des espaces sacrés à la maison – la cuisine, la salle à manger – et reprenez-en possession pour la conversation. Faites la même chose au travail. Nous sommes tellement occupés à communiquer que nous n’avons souvent pas le temps de penser, de parler de choses importantes. Surtout, nous devons tous nous écouter les uns les autres, y compris quand nous sommes ennuyeux. Parce que c’est quand nous bafouillons, hésitons ou ne trouvons pas nos mots que nous nous révélons », dit-elle en conférence sur TED.com.

Ce sera mon deuxième souhait pour vous et moi : sortir, voir du monde et faire de la place aux discussions passionnantes.

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3. Apprendre à dire non

« On nous demande toujours de faire plus avec moins », me confie une amie exaspérée par les attentes de son entreprise. Qui n’a pas dû faire face à cette contrainte ? Les femmes ont tendance à mettre les bouchées doubles, voire triples, pour répondre aux besoins de leur employeur et de leur famille. Jusqu’à tomber d’épuisement. (À relire : « Le travail nous met en danger », dans notre numéro de septembre 2016.) Si vous saviez le nombre de fois que je dois m’assurer qu’aucune des filles de l’équipe ne se tape une journée de rédaction le dimanche… Malheureusement pour nous, le monde du travail n’est pas basé sur la méritocratie. Alors, il est primordial de demeurer vigilantes.

Avons-nous vraiment besoin de :

1) rester aussi tard au boulot ?

2) dépanner tous les collègues autour de nous ?

3) accepter tous les dossiers urgents qui tombent dans notre cour ?

4) toujours faire le taxi pour nos enfants ?

5) nous taper chaque jour souper, lessive et autres corvées domestiques ?

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Contentons-nous de faire de notre mieux, ce qui est déjà pas mal. Et n’allons pas au-delà de nos limites. (Et tant pis si le panier à linge sale déborde.) C’est ce que je nous souhaite à toutes.

Bonne année 2017 !

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