Chroniqueuse du mois

Des initiatives citoyennes qui donnent espoir

Ces jours-ci, en déroulant mon fil Facebook, je dois me parler, essayer de me convaincre. «Ça va bien aller.» Parce que j’ai l’impression que tout le monde parle, mais qu’on s’écoute peu.

On rêve du vivre-ensemble, de tolérance, d’acceptation de l’autre, mais on blâme vite les autres de nos insatisfactions, du système qui ne tourne pas rond, des profiteurs, des injustices et des laissés pour compte. Le bruit est parfois si intense, il m’arrive des fois de ne plus arriver à croire qu’on peut espérer mieux.

Je participe à ce bruit, moi aussi, je l’avoue.

Besoin de beau

J’entends de plus en plus de gens autour de moi, des gens intelligents, sensés, engagés même, dire qu’ils ont arrêté de s’informer. Trop d’opinions contradictoires, polarisées, trop de mauvaises nouvelles. Je comprends qu’on a besoin de plus de nuances. J’entends ainsi qu’on a collectivement besoin de sentir, dans toute cette cacophonie, que ça va bien aller.

C’est la raison pour laquelle cette semaine, j’ai demandé à mes amis sur Facebook s’ils avaient du beau dans leur vie. Des initiatives citoyennes, des histoires inspirantes pour croire qu’on peut encore bâtir un monde meilleur.

Et j’ai eu de belles réponses que je partage avec vous.

Bâtiment 7

Ça va aller parce qu’une mobilisation citoyenne de plus de dix ans donne enfin ses fruits. Bâtiment 7 est un bâtiment abandonné depuis plusieurs années à Pointe-Saint-Charles, un des quartiers les plus défavorisés de Montréal. Ce bâtiment de 90 000 pieds carrés, qui appartenait au CN, est un emblème d’une époque industrielle révolue de Montréal. Des promoteurs ont voulu construire toutes sortes de choses sur son terrain, dont un casino. La mobilisation citoyenne a été très forte. On exigeait mieux pour le quartier.

Pendant dix ans, des citoyens ont travaillé pour monter un projet collectif, dans une volonté d’appropriation du territoire. Bâtiment 7 vient d’être inauguré. C’est une fabrique d’autonomie collective : services, ateliers, agriculture. On y retrouvera marché, fruiterie, café, activités culturelles, CLSC, maison de naissance, CPE… Bref, un lieu de cohésion sociale. Tout ça, par la mobilisation de citoyens qui n’ont pas baissé les bras pour offrir un bâtiment à la collectivité, devenue propriétaire!

À lire aussi: Valérie Plante: madame Montréal

Des jeunes parlent de santé mentale

J’ai été touchée par cette vidéo produite par la classe de Michel April, enseignant de 5e année dans une école de Sainte-Julie, sur la Rive-Sud de Montréal. Il a voulu parler d’anxiété avec ses élèves avec une chanson qu’il a écrite. Une belle façon d’expliquer aux jeunes que la santé mentale est un enjeu important et surtout qu’il existe des moyens pour s’en sortir plutôt que de subir.

Véritable fléau chez nos jeunes, l’anxiété touche jusqu’à 13% des enfants québécois. Heureusement, de plus en plus de ressources sont disponibles pour les parents afin de mieux comprendre l’anxiété chez les enfants et surtout, pour les aider à surmonter les défis que cela représente.

La chanson est aussi une belle façon d’aborder ce sujet avec les enfants. Et, pourquoi pas, pour faire descendre le stress causé par les examens de fin d’année!

À lire aussi: Anxiété: jusqu’à quel point est-ce normal de s’inquiéter?

Des enfants contre l’intimidation

Le 1er mai dernier, Cédric, un élève de 6e année s’est rendu à l’Assemblée nationale avec d’autres enfants pour déposer une pétition et le Manifeste des enfants contre l’intimidation. Déçu de l’inaction des adultes alors qu’il était victime d’intimidation, le jeune garçon a interrogé le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx. Il a même exigé des explications.

Ça me rassure que des enfants aient envie de changer les choses. Écouter ces enfants m’amène à croire encore qu’il y a de l’espoir pour l’avenir.

Dans le fond, je vous ai écrit pour m’en convaincre, parce que j’en avais besoin, moi aussi.

Ça va bien aller…

À lire aussi: Ressources d’aide pour les enfants, les adolescents et les parents


Chroniqueuse du mois

Journaliste dans l’âme et mère curieuse de deux tannants de quatre et sept ans, Mariève Paradis est éditrice de Planète F Magazine depuis 2014. La maternité lui a fait redécouvrir la société dans laquelle elle vit, à travers le prisme de la parentalité. Récipiendaire de deux prix en journalisme, d’un diplôme d’honneur de l’Université de Montréal et d’une médaille d’argent d’éditrice indépendante de l’année 2016 aux Canadian Online Publishing Awards, elle aime réfléchir sur les enjeux de société qui jalonnent son parcours de parent.

Les opinions émises dans cet article n’engagent que l’auteure et ne reflètent pas nécessairement celles de Châtelaine.

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.