La belle vie d'Anne-Marie

« Pourquoi je vais suivre le conseil de Michelle Obama »

En 2016, Anne-Marie Withenshaw a douté d’elle-même. Comme beaucoup d’entre nous. Et si on essayait de vivre de façon plus décomplexée, et pas mal plus assumée?

Anne-Marie Withenshaw

C’est mon dernier billet de blogue pour 2016. L’été dernier, quand j’ai accepté cette commande hebdomadaire lancée par les filles de Châtelaine, j’étais remplie de fierté. J’ai voulu intituler cet espace La belle vie d’Anne-Marie pour plusieurs raisons. Primo, parce que quand je vous rencontre, vous me rappelez constamment qu’à être payée pour manger au resto, rencontrer des artistes et regarder la télé, je mène la belle vie! Et c’est vrai. Mais je partage aussi avec vous mes trouvailles bouffe, télé, culture et déco parce que je crois qu’on devrait célébrer les belles choses et les beaux moments du quotidien. Je suis très reconnaissante pour la chance que j’ai de pouvoir être inspirée, séduite et émerveillée tous les jours dans mon travail. Malgré le flot de tourments et de deuils qu’on a dû vivre en 2016, je continue de croire que la vie, fondamentalement, est belle.

Anne-Marie Withenshaw

Photo: Maude Chauvin

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J’étais remplie de fierté, disais-je donc. Mais aussi, remplie d’insécurités. J’anime et produis des émissions de télé et de radio, j’étais qui pour vous dire comment faire pousser de la laitue, ou pour partager des recettes de scones? Et si c’était pas la meilleure recette? Je me suis assise avec l’équipe de rédaction et je les ai mises BIEN EN GARDE: « Je ne suis pas Marilou, OK? Je ne crée pas des recettes à la journée longue! Je ne suis pas horticulturice, han, vous le savez? Je sais pas si j’ai rapport de partager mes trucs de jardinage urbain! Je suis pas les filles de Cuisine futée, guys, j’ai pas de trucs pour que les enfants mangent du tofu! » (J’en ai maintenant, mais ça c’est pour un autre chronique !) Les filles m’ont écoutée, tenté de me rassurer, et nous voilà, vingt-cinq chroniques plus tard. Des chroniques qui n’ont pas été pondues sans de nombreuses remises en question du style « Les gens vont trouver ça trop con que je dise adieu à Leonard Cohen en mangeant un bagel, c’est un fucking poète! »

Ce qui m’attriste, c’est que cette attitude de remise en question, c’est un grand classique féminin. Je suis pas mal certaine que même les Marilou, les horticultrices primées et les filles futées de ce monde se disent qu’elles ne sont pas à la hauteur de ci, pas dignes de ça. Et ça me mets à boutte. Lundi, j’ai regardé avec grand intérêt l’entrevue accordée par Michelle Obama à Oprah Winfrey, sa dernière en tant que première dame. En revenant sur les nombreuses réalisations de Michelle, Oprah lui a demandé ce qu’elle avait appris à propos d’elle-même, au terme de ses huit années à la Maison Blanche.

Sa réponse ? « En tant que femmes, en tant que minorités, nous nous sous-estimons constamment. [J’ai donc appris que] je suis pal mal intelligente, que je travaille vraiment fort, que je suis bonne dans ce que je fais. J’ai de très bons instincts, j’ai de bonnes idées et je peux les exécuter. Et j’ai appris à dire ceci à voix haute parce que nous, les femmes, on ne se tape pas assez dans le dos. » Même la première dame noire des États-Unis, avocate de formation, graduée de Princeton ET de Harvard, avait, donc elle aussi de la difficulté à s’enorgueillir de ses réussites!

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Aujourd’hui, je me donne donc une tape dans le dos pour 2016, et je vous souhaite de vous en donner une aussi. De regarder le chemin parcouru au cours des douze derniers mois, et d’être fières de ce que vous avez réussi, du gros contrat à la petite épreuve, en passant par la quatrième fournée de biscuits de Noël.

Michelle Obama a poursuivi en s’adressant aux jeunes filles d’aujourd’hui: « Sachez vivre à voix haute! Votre cerveau est vraiment utile! Ne le cachez pas, ne laissez personne vous tirer vers le bas (“don’t dumb it down”), ne vous en excusez pas! Mettez les cartes sur la table, et laissez les gens en faire ce qu’ils veulent. » Merci Michelle.

Ma résolution pour 2017: plus de scones, plus de bagels, et plus de fierté.

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