Couple et sexualité

Contraception : au-delà de la pilule

Quelles sont les options pour remplacer la pilule contraceptive?

Photo: © istock by Getty Images

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La pilule a beau être un symbole de libération pour certaines femmes, pour d’autres, l’heure est venue de la remplacer. Quelles options s’offrent à elles ?

La pilule contraceptive a beaucoup fait parler d’elle l’an dernier, alors que les cas d’AVC et d’embolie pulmonaire faisaient les manchettes, les poursuites judiciaires se multipliaient et des recours collectifs s’organisaient (« Faut-il avoir peur de la pilule ? », Châtelaine, septembre 2013). Assez pour donner envie aux femmes d’y chercher une solution de rechange ?

Difficile à dire, puisque le Québec ne compile pas ce genre de statistiques. « Je ne suis pas en mesure de savoir qui change de méthode et pourquoi », indique Édith Guilbert, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec.

Du côté du Centre de santé des femmes de Montréal, organisme communautaire doublé d’une clinique gynécologique, on constate tout de même un intérêt pour d’autres moyens de contraception. Des patientes en ont ras le bol des hormones. D’autres recherchent davantage de simplicité. « Prendre un comprimé chaque jour ne convient pas à toutes », explique Isabelle Tardif, infirmière et coordonnatrice clinique.

Aucune méthode de contraception n’est parfaitement efficace et chacune peut entraîner des effets indésirables. L’objectif est de choisir la solution qui nous convient en toute connaissance de cause. Voici quelques pistes.

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Le stérilet avec ou sans hormone

C’est LA méthode de l’heure. « On en pose beaucoup plus qu’avant », observe la Dre Guilbert. C’est aussi la plus efficace. L’insertion, réalisée par un médecin, peut être douloureuse. Mais une fois le stérilet en place, plus besoin d’y penser (certains modèles ont une durée de vie de 15 ans). On croit souvent, à tort, qu’il est déconseillé aux femmes qui n’ont jamais accouché.

Il en existe deux types :

Avec hormone Le stérilet libère un progestatif qui épaissit la glaire cervicale sécrétée par le col de l’utérus, ce qui empêche les spermatozoïdes d’y pénétrer. L’hormone amincit également l’endomètre, qui recouvre la paroi intérieure de l’utérus, afin d’éviter qu’un embryon ne s’y implante. Chez certaines femmes, le stérilet réduit l’abondance des règles.

Coût : entre 320 $ et 400 $. Couvert par les régimes d’assurance public et privés.

En cuivre Le fil de cuivre attaché au stérilet modifie chimiquement le milieu utérin et rend les spermatozoïdes inaptes
à féconder l’ovule. Comme ce stérilet
ne contient pas d’hormones, il n’entraîne aucun des effets secondaires qui leur
sont associés (gain de poids, baisse de la libido, risque de caillot sanguin, etc.). En revanche, les règles deviennent parfois plus abondantes et plus douloureuses.

Coût : entre 90 $ et 200 $. Non couvert par le régime d’assurance public. Très peu de compagnies d’assurances privées le remboursent.

À considérer si la famille est complète ou si on ne prévoit pas avoir un bébé prochainement.

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Le timbre et l’anneau vaginal

Comme la pilule, ces méthodes contiennent deux hormones – un œstrogène et un progestatif – qui préviennent l’ovulation. Leur efficacité est comparable à celle de la pilule. Leurs effets indésirables aussi, dont l’augmentation du risque de caillot sanguin.

Le timbre: Ce petit carré se colle sur la peau (n’importe où, sauf sur les seins) et agit pendant sept jours. L’utilisatrice le remplace au bout du 7e jour, puis du 14e. Mais pas au 21e jour, ce qui provoque l’arrivée des règles.

Coût : environ 24 $ par mois. Couvert par les régimes d’assurance public et privés.

L’anneau vaginal: Plus discret que le timbre, l’anneau s’insère dans le vagin et libère des hormones pendant trois semaines. Quand on le retire, les règles se déclenchent. Fait de silicone souple, il est confortable et n’a pas besoin d’être enlevé pendant les relations sexuelles.

Coût : environ 22 $ par mois. Couvert par les régimes d’assurance public et privés.

À considérer si on tolère bien les hormones, mais qu’on ne souhaite pas prendre un comprimé tous les jours.

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L’injection et la pilule progestative

Ces deux méthodes contiennent seulement un progestatif. Elles sont efficaces, mais présentent toutes deux des inconvénients importants.

L’injection: Son action dure trois mois et, pendant cette période, elle est irréversible. « Si une femme ressent des effets secondaires, elle ne peut rien faire à part attendre la fin du trimestre », explique Isabelle Tardif. Parmi les inconvénients possibles : gain de poids important (jusqu’à sept kilos), diminution de la libido et acné.

Coût : Environ 40 $ pour trois mois, Couverte par les régimes d’assurance public et privés.

La pilule progestative: Elle nécessite une observance encore plus rigoureuse que la pilule classique. « Si on la prend deux heures plus tard que d’habitude, son efficacité est compromise et on suggère d’utiliser une seconde protection », poursuit Isabelle Tardif.

Coût : environ 18 $ par mois. Couverte par les régimes d’assurance public et privés.

À considérer si on ne peut pas prendre d’œstrogène, par exemple à cause d’antécédents de caillot sanguin, et si on ne veut pas de stérilet.

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Le diaphragme

Tombé dans l’oubli ces dernières années, le diaphragme pourrait connaître une renaissance avec l’arrivée sur le marché d’un nouveau modèle. Comme ses prédécesseurs, le Caya s’insère dans le vagin avant une relation sexuelle, pour bloquer l’accès des spermatozoïdes à l’utérus. En revanche, son modèle à taille unique, adapté à la majorité des corps, élimine la nécessité d’un examen gynécologique pour mesurer le col. Au lieu d’un spermicide (souvent irritant), il s’utilise avec une « gelée barrière » épaisse et contraceptive.

Coût : 95 $ + 25 $ pour la gelée barrière.Non couvert par les régimes d’assurance public et privés.

À considérer si on a un partenaire stable, étant donné que son insertion nuit à la spontanéité.

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La méthode symptothermique

Ce moyen naturel consiste à noter, chaque jour, les signes de fertilité féminine (température matinale, glaire cervicale et position du col de l’utérus). Ce qui permet de repérer les jours fertiles du cycle menstruel. Son efficacité oscille entre 75 % et 98 %, selon la rigueur qu’on y met.

Coût : entre 15 $ et 20 $ pour le thermomètre. (On peut télécharger gratuitement sur Internet des graphiques à imprimer servant à consigner ses informations, ou encore télécharger des applications gratuites permettant de le faire.)

À considérer si on a une vie régulière qui permet les observations quotidiennes et si la survenue d’une grossesse pouvait être envisagée.

***Les prix sont susceptibles de varier d’une clinique ou pharmacie à l’autre.

 

À SURVEILLER

Le condom féminin

Très peu utilisé, il pourrait réapparaître grâce à la société Origami, qui lancera sous peu un modèle complètement repensé, fait de silicone et réutilisable. Les fabricants promettent des sensations inégalées. Hum…

À OUBLIER

La ligature des trompes

Comme elle est aussi efficace que le stérilet, cette intervention irréversible (qui bloque les trompes de Fallope, empêchant l’ovule d’en sortir) se pratique moins qu’avant. « On préfère éviter l’opération », dit Isabelle Tardif.

La cape cervicale

Ce dispositif qui s’insère dans le vagin et ferme l’accès à l’utérus n’est plus en usage.

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