2. Est-ce que c’est vraiment plus cher?
Les aliments certifiés biologiques coûtent de 30 % à 40 % plus cher que ceux issus de l’agriculture traditionnelle. Pourquoi? Les producteurs de la filière bio subissent plus de pertes parce qu’ils n’utilisent ni pesticides, ni hormones, ni antibiotiques. Ils sont moins subventionnés. Ils doivent également obtenir une certification « biologique », une démarche coûteuse qui demande jusqu’à trois ans. « On ne paie pas “trop cher” pour le bio, dit Lise Bergeron, journaliste au magazine Protégez-vous. On paie pour une agriculture beaucoup moins dommageable pour l’environnement, non cruelle envers les animaux et qui produit des aliments non contaminés par des résidus de toute sorte. » Il y a 40 ans, les familles consacraient entre le quart et le tiers de leur budget à l’alimentation. « Aujourd’hui, ce n’est plus que 10 % », dit Sylvain Charlebois, auteur de Pas dans mon assiette (Éditions Voix parallèles). Les consommateurs sont-ils prêts à payer plus cher pour leur panier d’épicerie? Rien n’est moins sûr. « L’industrie agroalimentaire leur offre ce qu’ils veulent : des calories à bas prix », souligne le chercheur. Il y a moyen de manger bio sans se ruiner, croit la nutritionniste végétarienne Anne-Marie Roy, engagée dans le mouvement des Lundis sans viande. « On économise en mangeant moins de viande et moins de fromage, et en puisant les protéines dans les lentilles, les pois chiches, les haricots rouges… » Des aliments qui, même bios, ne coûtent pas cher. Elle suggère d’opter pour des aliments peu ou pas transformés. On n’a, par exemple, qu’à préparer son gruau bio tous les matins plutôt que d’acheter des céréales commerciales. Le seul hic : cuisiner plus prend plus… de temps!