Nutrition

Contrôle de l’appétit chez un enfant

« Ma fille de six ans fait un peu d’embonpoint même si elle bouge beaucoup. Elle ne mange que des aliments sains, mais en grande quantité. Comment l’aider à contrôler son appétit?  »

Josiane Cyr

Josiane Cyr
Réponse : Je pense qu’une visite médicale, loin de dramatiser quoi que ce soit, fait partie d’un suivi normal. Il est habituel de surveiller la croissance d’un enfant, notamment le rapport poids-taille. Le médecin pourrait fort bien ne pas trouver d’embonpoint à votre fille – avoir un petit ventre à cet âge est courant.

Votre fille a six ans, l’âge idéal pour acquérir de bonnes habitudes. Vous semblez lui offrir des aliments de qualité. Il est essentiel, évidemment, de poursuivre sur cette voie, comme il importe de laisser l’enfant déterminer les quantités. En effet, si elle reste sur sa faim, elle pourra être tentée d’adopter des comportements peu souhaitables : par exemple, faire une fixation sur la nourriture ou consommer en cachette des aliments de mauvaise qualité. Interdire complètement les friandises ou la restauration rapide n’est pas recommandé non plus. En fait, les permettre de temps à autre empêchera votre enfant d’en faire une obsession et de se sentir lésée.

Manger lentement et savourer
Obliger un enfant à vider son assiette est tout aussi déconseillé, car, de la sorte, il n’apprend pas à être attentif aux signaux que lui envoie son organisme ni à évaluer son appétit. Pour un enfant gourmand, la meilleure chose à faire est de lui enseigner à apprivoiser ses fringales en lui montrant à déguster la nourriture sans se presser. S’il mange du chocolat, par exemple, on l’incitera à laisser fondre un morceau dans la bouche, tout doucement. Habituer un enfant à manger lentement et à savourer les aliments est d’ailleurs un excellent service à lui rendre : non seulement sa digestion s’en trouve améliorée, mais cela permet au signal de satiété de se faire entendre.

Si votre enfant paraît insatiable, un bon truc : demandez-lui d’attendre cinq minutes avant de se resservir. Souvent, l’enfant se rendra compte qu’il n’a plus faim ni besoin d’un second plat de pâtes ou d’un deuxième morceau de gâteau.

Assurez-vous également qu’il consomme suffisamment de protéines (viande, volaille, poisson, légumineuses, tofu, œufs). Les produits laitiers contiennent eux aussi des protéines, mais il vaut mieux les ajouter aux protéines que je viens de mentionner et non pas compter sur eux comme substituts – autrement dit, ne pas remplacer la viande par le lait ou le fromage. Pourquoi ? Parce que les produits laitiers sont pauvres en fer, dont les enfants ont grand besoin. Non seulement le fer joue un rôle important dans la protection contre les infections, mais il est aussi essentiel dans le développement du cerveau et dans la distribution de l’oxygène dans l’organisme – c’est pourquoi une carence en fer entraîne de la fatigue.

Outre la viande, la volaille, le poisson, etc., les légumineuses, les légumes verts, les noix et certains fruits sont une source de fer. Une tartine de beurre d’arachide peut constituer un bon choix pour le petit-déjeuner, mais elle ne fournira pas assez de protéines aux autres repas.

On bouge
Veillez aussi à ce que votre enfant consomme suffisamment de fibres. En plus d’être bénéfiques pour la santé, elles sont indiquées chez toute personne qui a tendance à prendre du poids, parce qu’elles augmentent l’impression de satiété. Privilégiez les céréales, les pâtes et le pain complets, le riz brun, les légumes, les fruits et les légumineuses.

Votre fille ne raffole pas des légumineuses ? Elles se camouflent bien dans des potages, et les enfants les apprécient habituellement dans un chili con carne ou un pain de viande.

Enfin, l’activité physique est incontournable. Il faut encourager votre fille à pratiquer une activité qu’elle aime, sinon elle ne persévérera pas. Les parents doivent donner l’exemple : s’ils sont sédentaires, il sera difficile de convaincre l’enfant de faire de l’exercice. L’idéal consiste à créer une culture familiale axée sur l’activité physique ainsi que sur une alimentation saine et variée.

Josiane Cyr est nutritionniste pour le groupe EFFIscience, à Québec et à Montréal.

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