Nutrition

J’ai changé mon alimentation… et ma vie!

Quatre lectrices révisent le contenu de leur assiette.

Énergie à la baisse, teint blême, ballonnements, douleurs chroniques… Que faire quand le corps se rebiffe ? Mieux le nourrir, pardi ! C’est ce qu’ont décidé quatre lectrices et depuis, elles pètent le feu ! Voici la recette qui a transformé leur vie.

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Geneviève Gardner, 40 ans, directrice marketing
« Je fais comme Gwyneth ! »

Geneviève Gardner ne jure que par Gwyneth Paltrow. En fait, c’est grâce à cette star devenue reine du style de vie qu’elle a revu son alimentation de A à Z au retour des fêtes, en janvier dernier. « Je m’étais empiffrée, j’avais pris une couple de livres et je me sentais mal dans ma peau », raconte-t-elle. Aussi, à l’aube de la quarantaine, elle s’inquiétait du fait qu’elle aurait moins d’énergie pour son petit dernier (âgé de 2 ans) que pour ses deux grands (de 15 et 17 ans).

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Gwyneth Paltrow, qui a modifié ses choix alimentaires pour pallier ses problèmes de santé, lui apporte des réponses. Sur son site Goop, la blonde actrice propose une cure détox que Geneviève entreprend. Ce n’est pas une sinécure ! La foodie s’approvisionne en produits bios et s’arme, entre autres, d’un VitaMix, mélangeur haut de gamme. Les premiers jours sont éprouvants. Mais, rapidement, elle en ressent les bienfaits.

Au bout de sept jours de diète liquide, elle coupe le gluten, le sucre raffiné, puis les produits laitiers et enfin la viande rouge. Et toute la famille embarque ! « Aujourd’hui, j’aurais du mal à retourner en arrière, dit Geneviève. Mon appareil digestif me dit quand ce n’est pas bon pour moi. »

Pour s’assurer de bien manger tout au long de la semaine, la directrice marketing consacre quelques heures, le dimanche, à dénicher des recettes amusantes, à faire la popote et à préparer des lunchs. « Ce n’est pas une corvée ! La cuisine, c’est mon échappatoire. » Barres tendres, biscuits, cupcakes… Ses gâteries, même sans gluten ni produits laitiers, ont du goût. Dans son grand garde-manger, elle entrepose ses 14 pots de farine. Tout un investissement. « Si tu achètes tout d’un seul coup, la facture peut s’élever à 700 $, reconnaît Geneviève. J’y suis allée petit à petit. » Maintenant qu’elle a acquis la base, la différence à la caisse est de 40 $ tout au plus. « Mais, comme les produits bios sont goûteux et les plats, plus savoureux, on va moins souvent au resto. »

Dans l’entourage de Geneviève, plusieurs amies et collègues sont devenues à leur tour accros aux recettes de Gwyneth ! « Je perçois un mouvement. On est plus conscients de ce qu’on mange… »

Vous arrive-t-il de tricher ? Oui, surtout lors d’occasions spéciales.

Ce que votre alimentation a changé ? Mon humeur, mon niveau d’énergie, le tonus et l’élasticité de ma peau. J’ai perdu aussi un peu de poids.

L’inconvénient ? Aucun pour le moment, mais ça demande plus de planification et de préparation.

Vos épiceries chouchous ? Rachelle-Béry et Avril (quartier Dix30, à Brossard). J’aime aussi les Fermes Lufa, qui offrent des paniers de légumes bios.

L’ingrédient que vous mettez dans tout ? Des herbes fraîches dans les jus du matin, les salades et les marinades. J’ajoute même de la menthe dans les biscuits au chocolat. Délicieux !

Pour épater les invités, vous cuisinez… Du poisson en tartare, grillé ou mi-cuit.

Votre recette infaillible ? Une soupe froide de concombre, avocat, coriandre et chipotle. On passe tous les ingrédients au mélangeur avec du bouillon et du jus de lime.

Ce que vous gardez toujours dans vos frigo et garde-manger ? Du chou frisé et d’autres légumes verts, des pommes, du poisson, du poulet, des légumineuses (ça dépanne !) et une collection de pots Mason remplis de farines de toutes sortes.

Votre « bible » de l’alimentation ? It’s All Good, de Gwyneth Paltrow. Une révélation !

Pour moi, bien manger, c’est… Un style de vie.

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Audrey Sansoucy, 31 ans, maman à la maison
« J’ai adopté le régime hypotoxique »

Après sa quatrième grossesse, Audrey Sansoucy a eu la peur de sa vie. Elle s’est mise à avoir mal de la tête aux pieds, à un point tel qu’il lui était devenu difficile d’aller chercher ses enfants à l’école. « La cour m’apparaissait trop grande », dit-elle, les larmes aux yeux.

À bien y penser, Audrey avait toujours été incommodée par des maux de toutes sortes – douleurs aux jambes, au ventre, nez qui coule, fatigue… Les prélèvements sanguins n’affichaient rien d’anormal, même si la situation l’était. Elle ne savait pas encore qu’elle souffrait de fibromyalgie.

Une amie lui prête le livre Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation (Fides). « Je l’ai mis de côté jusqu’à ce que je voie à la télé l’animateur Denis Lévesque vanter le régime hypotoxique promu par Jacqueline Lagacé et conçu par Jean Seignalet », dit-elle, adoptant sur-le-champ cette diète qui proscrit produits laitiers, gluten, sel, sucre, maïs et viandes rouges.

En janvier 2012, Audrey entraîne toute la maisonnée à sa suite. En deux semaines, elle note des résultats. « Mon côlon était moins irritable et la douleur avait diminué. » Six mois plus tard, fini les bobos. « Mais le régime hypotoxique ne guérit pas, il soulage, précise-t-elle. Dès que je triche, la douleur revient. »

Pour enrayer ses raideurs aux mains et aux jambes, elle pousse le régime un peu plus loin. Elle limite la cuisson des aliments à 110 °C pour éviter la formation excessive de composés indésirables, comme le recommande le régime Seignalet. « Je fais bouillir la viande blanche et le poisson. » Depuis, tout est rentré dans l’ordre. Elle fait du vélo, de la natation et du yoga. « J’ai recommencé à avoir une vie. En plus, on a perdu du poids, mon chum et moi. »

Avec six enfants – dont quatre en garde partagée – de 3 à 14 ans, comment fait-elle pour cuisiner en tenant compte de toutes ces restrictions ? « Ce n’est pas compliqué », répond-elle, en énumérant ses ingrédients favoris : riz, quinoa, légumineuses, noix, poisson, germinations… Et pour assouvir son goût de sucre, chocolat noir, miel et sirop d’érable. Et c’est le bonheur à la maison. « Tous voient la différence. J’ai cessé de me plaindre ! »

Vous arrive-t-il de tricher ? Rarement.

Ce que votre alimentation a changé ? La douleur a considérablement diminué, mon énergie a augmenté et j’ai perdu 40 livres.

L’inconvénient ? Le choix de desserts est restreint mais, en cherchant, je finirai bien par trouver !

Vos épiceries chouchous ? La section sans gluten d’IGA me satisfait. J’aime bien aussi Les Glutineries et la poissonnerie du Marché-Centre de Saint-Hyacinthe.

Vos restos de prédilection ? Les casse-croûte haïtiens et les restos de sushis.

Des ingrédients que vous mettez dans tout ? Des graines de chia et de la vinaigrette balsamique.

Votre plat réconfort ? Un « pâté chinois pas chinois » – je troque le maïs contre une macédoine de légumes, et le steak haché contre du porc haché cuit à basse température.

Votre dessert préféré ? Une fondue de chocolat noir 70 % et fruits frais.

Pour épater les invités, vous cuisinez… Je laisse mon chum préparer de la bouffe haïtienne !

Ce que vous gardez toujours dans votre garde-manger ? Des noix ! J’en ai aussi dans mon sac à main.

Votre « bible » de l’alimentation ? Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation, par Jacqueline Lagacé. Je le traîne partout pour pouvoir le consulter.

Pour moi, bien manger, c’est… Une question de santé.

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Cindy Synnett, 32 ans, étudiante et chef d’entreprise
« Je suis devenue végétalienne ! »

La grande demande lui est venue de son amoureux : « Chérie, veux-tu… arrêter de manger de la viande ? » Cindy Synnett a failli s’étouffer avec son T-bone ! Son carnivore de mari lui annonçait tout de go qu’il leur fallait (oui, même elle !) couper bœuf, porc, agneau, poisson, décrétant que ce n’était pas bon pour la santé. « Je me suis dit que ça lui passerait, dit-elle en riant. Mais le trip a duré ! »

C’était à l’automne 2011, au retour d’un voyage en Jamaïque. Elle s’est dit que son homme s’était laissé séduire par les rastafaris et leur cuisine à tendance végétalienne (qui exclut les aliments d’origine animale). Bonne joueuse, Cindy s’est mise à lire sur les effets nocifs de la viande et des produits laitiers. À demi convaincue, elle s’est lancée dans l’aventure. Les premiers mois, la viande rouge a disparu du menu. Ont suivi la volaille et, un an plus tard, fruits de mer, poissons, œufs et produits laitiers. Le tout graduellement, le temps de s’habituer à de nouvelles recettes (« Rien de compliqué ») et à des aliments inconnus – tahini, graines de chanvre, huile de noix de coco, pain sans agent de conservation. Mais le plus difficile à couper, c’était le fromage. Et le sucre, mon Dieu, le sucre !

« J’étais accro, dit Cindy, qui souffre d’hypoglycémie. À la maison, on mangeait beaucoup de desserts – c’était un groupe alimentaire en soi. Quand je réussissais à tenir trois jours, je devenais folle ! » Aujourd’hui, elle a troqué les friandises contre des douceurs naturelles comme des brownies végétaliens. Dès qu’elle rechute, c’est l’éruption de plaques et de boutons.

Sans cette nouvelle façon de s’alimenter, cette workaholic croit qu’elle n’aurait jamais pu maintenir le rythme – elle étudie en comptabilité à plein temps et gère sa propre entreprise d’entretien ménager. « Dans les derniers mois, j’ai travaillé 12 heures par jour, sept jours sur sept. Et j’ai davantage d’énergie qu’avant. »

Son corps, elle en prend soin au-dedans comme au-dehors. Sensibilisée par le livre Du plomb dans votre rouge à lèvres (Les Éditions de l’Homme), elle a recomposé sa trousse beauté. « Je fais moi-même ma crème pour le corps et le visage de même que mon exfoliant. » Depuis tous ces changements, les compliments sur son teint rosé fusent…

Vous arrive-t-il de tricher ? Oui. Impossible de renoncer aux plats de riz collé (du riz aux haricots rouges à l’haïtienne). Ils contiennent du bouillon de poulet, mais c’est trop bon !

Ce que votre alimentation a changé ? Je suis moins fatiguée, je n’ai plus sommeil après les repas et, la nuit, je dors comme un loir. Mes symptômes d’hypoglycémie ont disparu, tout comme les ballonnements.

L’inconvénient ? Si je n’ai pas envie de cuisiner ou que j’ai oublié mon lunch, c’est compliqué. Les restos qui offrent des plats végétaliens sont rares.

Des ingrédients que vous mettez dans tout ? De la lime et de la coriandre.

Vos desserts préférés? Les brownies végétaliens, subtilement chocolatés ; le gâteau au tofu, noix de Grenoble et sirop d’érable, qui ressemble à s’y méprendre au gâteau au fromage.

Pour épater les invités, vous cuisinez… Des burgers aux champignons, à la farine d’épeautre et à la boisson d’amande, avec avocats et oignons rouges. Même les carnivores en redemandent !

Ce que vous gardez toujours dans vos frigo et garde-manger ? Boisson d’amande, noix, pois chiches, graines de chanvre. Et pour les petits écarts, des chips Lay’s nature. Pas santé, mais végétaliennes !

Pour moi, bien manger, c’est… Un défi. Il faut se nourrir en fonction de ses besoins et non de ses envies.

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Nathalie Larouche, 42 ans, prof de littérature au cégep
« J’ai banni le gluten de mon assiette »

« Mon intolérance au gluten, je la vois comme une alliée qui m’a permis de me refaire une santé. » Nathalie Larouche en parle avec sérénité. Elle a retrouvé la forme depuis qu’elle a renoncé à cette protéine contenue dans plusieurs céréales. Depuis des années, elle perdait du poids et ses réserves de fer étaient basses. « Veux, veux pas, ça affecte le moral. » Dur, dur, quand on s’efforce de communiquer sa passion pour la littérature à une trentaine de cégépiens…

Il y a sept ans, après une biopsie du côlon, le diagnostic tombe : maladie cœliaque. « Je n’avais pas le choix, je devais changer mon alimentation, sans quoi les symptômes allaient s’aggraver et même dégénérer en cancer. » Exit donc le blé, l’avoine, le seigle et l’orge. Elle doit dire adieu aux pâtes, aux pâtisseries et à la bière.

À cette époque, Nathalie habite en Abitibi, où l’offre de produits sans gluten laisse à désirer. « Les aliments n’avaient pas la même texture ni le même goût. Mon premier pain de riz était sec et sans saveur. » Elle oublie la diète, trouvant « trop dommage de priver ses papilles de plaisirs sensoriels ». Puis, elle s’installe à Montréal, où elle découvre des épiceries fines offrant des gammes d’aliments sans gluten – de la pizza aux biscottis. Au supermarché, elle doit tout de même éplucher la liste des ingrédients sur les étiquettes. « Le gluten est un liant qui se cache un peu partout, dans le yogourt aux fruits, les sauces, les saucisses… » Pour se simplifier l’existence, elle opte pour les produits bios ayant subi peu (ou pas) de transformation.

Mais une question la tracasse : son chéri s’accommodera-t-il de son nouveau mode de vie ? Eh bien, il relève le défi de cuisiner sans gluten. « Il garde une petite réserve d’aliments qui en contiennent, précise Nathalie. On ne peut pas s’improviser adepte de cette diète ; on risque de souffrir de carences. » Maman depuis peu, Nathalie ne craint pas pour la santé de son bébé, la part d’hérédité dans cette maladie jouant un rôle plutôt faible.

Quand elle visite sa famille en Abitibi, elle ne se fait pas de soucis non plus. On y trouve aujourd’hui une belle variété de produits sans gluten. Et puis, elle peut toujours se rabattre sur le steak-patates !

Vous arrive-t-il de tricher ? Pour mon bien-être, eh non !

Ce que votre alimentation a changé ? Je ne vois plus la nourriture comme le moyen d’assouvir ma faim, mais de combler mon corps de ce dont il a besoin pour être en santé et rassasié.

L’inconvénient ? Au restaurant, quand il n’y a pas de plats sans gluten au menu, je dois demander ce qui compose les mets, les sauces et les assaisonnements.

Vos restos de prédilection ? Le Zéro8, Le Café de l’apothicaire (pour sa crêpe de sarrasin) et Aux Vivres, à Montréal.

L’ingrédient que vous mettez dans tout ? Du sirop d’érable.

Votre plat réconfort ? Des pâtes (riz et maïs) au pesto saupoudrées de parmesan et des éperlans frits (roulés dans de la chapelure sans gluten).

Votre recette infaillible ? Salade de quinoa à l’avocat, à la mangue et au sirop d’érable.

Votre « bible de l’alimentation » ? Différents livres et sites de recettes. Je les adapte en fonction des aliments qui me conviennent (125 recettes sans gluten, de Donna Washburn et Heather Butt ; Les pinardises, de Daniel Pinard ; PachaMama : cuisine des Premières Nations, de Manuel Kak’wa Kurtness).

Pour moi, bien manger, c’est… Prendre le temps de choisir un aliment, le préparer (ou regarder mon homme le faire) et le déguster en sachant qu’il m’est permis.

 

Allergie, intolérance ou sensibilité? Un article pour tenter de comprendre ces aliments qui nous rendent malades.

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