Santé

Pertes de sang

« J’ai souvent des saignements en dehors du moment prévu pour mes règles. Est-ce un signe que je devrais cesser de prendre la pilule ? »

La cause la plus fréquente des saignements au milieu du cycle menstruel est l’oubli d’un ou deux comprimés. Peut-être est-ce votre cas ? En outre, il n’est pas rare que les femmes prenant des contraceptifs oraux aient des saignements irréguliers, surtout les trois premiers mois. Il s’agit d’un effet secondaire auquel il faut s’attendre au début. Souvent mal expliqué, il contribue dans plusieurs cas à l’abandon du traitement. Les saignements sont habituellement légers et tendent à diminuer avec le temps.

Ce phénomène est plus prononcé avec les anovulants à très faible dose d’œstrogène (20 microgrammes) et ceux pris en continu. Alesse, par exemple, est apprécié par la plupart des femmes – particulièrement celles qui sont sujettes aux migraines et aux nausées –, mais ce contraceptif, comme tous ceux de sa catégorie, ne contrôle pas le cycle menstruel aussi bien qu’un anovulant contenant 30 ou 35 microgrammes d’œstrogène.

Quel que soit le type de contraceptif oral, certains facteurs peuvent être source de saignements parce qu’ils diminuent l’efficacité du médicament. Avez-vous pris des antibiotiques récemment ? Ils rendent la pilule moins efficace. Aussi, une gastroentérite ou des vomissements peuvent faire en sorte que l’anovulant soit éliminé avant d’avoir pu faire effet, ce qui équivaut à oublier de prendre un ou plusieurs comprimés.

 

Quand les saignements persistent
Dans l’éventualité où vos saignements ne sont pas attribuables à l’une de ces causes, votre médecin songera probablement à vous prescrire un autre anovulant, à dose légèrement plus forte si vous prenez actuellement des contraceptifs à 20 microgrammes d’œstrogène.

Si vos saignements continuent malgré tout, il vaudrait la peine de procéder à des examens. Un petit fibrome mal placé, dans la cavité utérine par exemple, peut provoquer des saignements irréguliers et être difficile à détecter, même à l’échographie. On aura alors recours à l’hystéroscopie (exploration à l’aide d’une petite caméra après injection d’un liquide dans la cavité utérine). Un polype (bourgeon de chair) dans la cavité utérine peut aussi être responsable de saignements intercycles.

On doit ensuite éliminer l’éventualité d’une grossesse, normale ou non (grossesse ectopique ou fausse couche), surtout si vous n’avez pas été menstruée quand vous auriez dû l’être. Par mesure de précaution, vous devrez subir une cytologie (test de Pap), puisque des cellules cancéreuses ou précancéreuses peuvent causer des saignements anormaux.

 

Louise Lapensée est obstétricienne-gynécologue à l’Hôpital Saint-Luc du CHUM ainsi qu’à la Clinique de fertilité OVO, à Montréal.

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