Santé

Prévention du cancer du sein

« J’ai 35 ans et je me demande si je suis prédisposée au cancer du sein, ma mère en étant atteinte. Quelles mesures de prévention peuvent m’aider à mettre toutes les chances de mon côté ? »

Votre inquiétude est naturelle, mais même si votre mère est atteinte d’un cancer du sein, cela ne signifie pas que vous serez touchée à votre tour. En fait, vos risques, par rapport à ceux des autres femmes, n’augmentent que si votre mère a reçu son diagnostic avant sa ménopause. Inutile de trop vous en faire, car on estime que seulement de 5 % à 10 % des cancers du sein sont liés à l’hérédité, dans les familles où se transmet une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2.

QUELQUES PISTES
Le mode de vie compte pour beaucoup dans les facteurs de risque associés au cancer du sein, même chez les femmes déjà considérées plus vulnérables. L’obésité, la sédentarité, le tabagisme, une consommation d’alcool relativement importante, l’absence de grossesse ou une grossesse après 30 ans peuvent accroître les risques ; tout comme des menstruations précoces (et une ménopause tardive) et une tendance à développer des tumeurs mammaires bénignes.

Ne négligez pas le dépistage : une tumeur cancéreuse détectée à un stade précoce présente d’excellentes chances de guérison. Un cancer du sein demeure souvent asymptomatique jusqu’à un stade avancé.

Procédez à un autoexamen des seins chaque mois – chose que toute femme devrait faire dès l’âge de 20 ans. Voici comment faire : au cinquième ou sixième jour des menstruations, examinez vos seins dans le miroir pour vérifier leur symétrie, leur contour, leur taille. Notez tout changement de forme, de couleur ou de texture, toute rougeur ou rétraction du mamelon ou de la peau, de même que tout écoulement suspect. Examinez le sein droit avec la main gauche posée bien à plat, et inversement. Partez du mamelon et faites des mouvements circulaires, en décrivant des cercles de plus en plus grands ; terminez sous l’aisselle, où se trouve un chapelet de ganglions.

Les tumeurs sont souvent détectées dans le coin supérieur externe. Vous pourrez sentir les structures normales du sein lors de l’autoexamen : il s’agit de petites rondeurs mobiles, plutôt lisses et qui bougent facilement, alors que les masses suspectes, plus rugueuses, sont moins mobiles.

CHEZ LE MÉDECIN
Je vous invite à parler à votre médecin ou à une infirmière. Ils effectueront un examen clinique, qui devra être répété au moins tous les deux ans, et qui sera l’occasion d’améliorer votre savoir-faire pour l’autoexamen. Ils pourront vous montrer des seins en silicone permettant de sentir la différence entre un sein normal et un sein où se trouve une masse suspecte. N’hésitez pas à le demander, car on ne vous l’offre pas toujours.

Avec votre médecin, vous pourrez décider s’il est indiqué, malgré votre jeune âge, de passer une mammographie de référence, qui servira de point de comparaison pour des mammographies ultérieures. Bien que controversée (notamment à cause de l’incertitude des résultats dans un faible pourcentage de cas), la mammographie demeure la seule méthode reconnue pour diminuer (de 30 %) la mortalité par cancer du sein, du fait qu’elle détecte des tumeurs inférieures à 1 cm de diamètre.

Vous pouvez obtenir de l’information à votre CLSC ou contacter Cancer j’écoute (1 888 939-3333), un service de la Société canadienne du cancer.

Je remercie Karine Meilleur, infirmière M.Sc. (c.) à l’Institut national de santé publique du Québec.

Propos recueillis par Véronique Robert

Laurence Bernard est infirmière M.Sc. (c.) au CLSC Petite Patrie, à Montréal.

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