Psychologie

Moi, je décroche!

L’hiver semble s’étirer… et on est à bout de souffle. En attendant le printemps, pourquoi ne pas se donner un peu de temps – de 10 secondes à 48 heures – pour se requinquer? Douze façons éprouvées de faire le plein d’énergie.

30 secondes : Humer la quiétude

Quand on a besoin d’un petit calmant, ces huiles essentielles aux effets relaxants – cyprès toujours vert, romarin, lavande officinale, ciste ladanifère (arbuste originaire de Corse) – sont de précieuses alliées. On inhale ou on s’en met sur les poignets, les tempes ou la nuque. Et ouste les soucis! Un applicateur à bille à toujours traîner dans son sac à main.

SOS calm spirit d’Officina, 18,95 $.

(par Johanne Lauzon)

2 minutes : Masser ses mains

Sur les mains se trouvent des points réflexes qui, lorsque stimulés par l’acupuncture ou l’acupression, agissent contre le stress. On peut donc masser soi-même l’un d’eux logé entre le pouce et l’index, sur le dos de la main, pour soulager tension nerveuse, fatigue ou mal de tête.

(par Johanne Lauzon)

3 minutes : Respirer par le nez

Les yogis le font depuis des millénaires, non? Ça ne coûte rien d’essayer la respiration alternée… et d’en prendre l’habitude.

 

  1. S’installer dans un coin tranquille, les pieds posés au sol.
  2. Bloquer la narine droite avec le pouce de la main droite.
  3. Inspirer par la narine gauche.
  4. Bloquer les deux narines quelques secondes. Puis bloquer la narine gauche avec l’annulaire.
  5. Expirer par la narine droite.
  6. Inspirer par la narine droite.
  7. Bloquer les deux narines quelques secondes.
  8. Expirer par la narine gauche.
  9. Continuer en alternant, pour 10 à 15 respirations profondes.
  10. Terminer avec une expiration par les deux narines.

(par Johanne Lauzon)

5 minutes : Souffler un peu
I-n-s-p-i-r-e-z, e-x-p-i-r-e-z. D’accord, mais à quelle fréquence? Avec l’application Breathing Zone, on prend de grandes respirations au rythme de la rosace multicolore qui s’anime sur l’écran. Un gadget qui contribue à ralentir ses pulsations cardiaques au repos et même à abaisser sa tension artérielle. Recommandé par la faculté de médecine de Harvard.

Compatible avec l’iPhone et l’iPad, 2,99 $.

(par Johanne Lauzon)

10 minutes : Marcher en pleine conscience

À l’heure du lunch, sortir pour faire une promenade et méditer? Les deux ne sont pas incompatibles.

C’est ce qu’on apprend en se laissant guider par la baladodiffusion (gratuite) Méditation marchée de Passeportsanté. Les écouteurs sur les oreilles, on ralentit la cadence et on prend conscience de chacun de ses pas. Et tout peut attendre…

(par Johanne Lauzon)

15 minutes : Pratiquer un exercice de relaxation

  1. Installez-vous confortablement, les bras le long du corps par exemple. Détendez vos paupières, puis tous les petits muscles autour de vos yeux.
  2. Relâchez votre front, décrispez votre cuir chevelu. Vous sentez vos joues qui se détendent. Vos lèvres et vos mâchoires deviennent souples. Vous vous sentez bien.
  3. Détendez vos épaules. Vous sentez qu’elles deviennent plus lourdes. Détendez votre cou et votre nuque. Cela facilite la circulation du sang dans votre tête.
  4. Laissez aller vos bras, vos avant-bras, vos mains. Vous sentez qu’ils deviennent de plus en plus lourds comme s’ils étaient attirés par le sol. Cette détente des bras supprime la compression des muscles sur les vaisseaux et entraîne une sensation agréable dans les mains.
  5. Continuez votre détente en portant attention à votre dos. Concentrez votre attention sur votre respiration. Vous sentez votre ventre qui se gonfle à l’inspiration et se dégonfle à l’expiration.
  6. En suivant bien ce mouvement, vous descendez tout doucement au bord du sommeil. Continuez de vous pencher vers l’intérieur de vous-même, en observant vos expirations. Elles vous amènent lentement dans un niveau de conscience de plus en plus calme.
  7. Appréciez ce calme, ce bien-être.

Extrait de Textes de relaxation et de visualisation – Pour une vie sans stress, Patricia Loiseau-Joussot, Lucien Gresson, Éditions de la Martinière, 27,95 $.

30 minutes : Colorier un mandala

S’installer avec des crayons Prismacolor et colorier, ce n’est pas réservé aux enfants.

Télécharger gratuitement des mandalas à colorier sur Coloriage.fr.

1 heure : Danser avec l’eau

L’eau de la piscine est chaude. On s’y coule avec volupté. Et on lâche prise avec confiance : l’eau, fidèle, nous supporte, nous délivre de la gravité. Ne reste plus qu’à retrouver (ou découvrir) la fluidité du corps.

L’aqua-mouvance, c’est l’art de jouer avec l’eau. Une heure à onduler, à faire l’algue, à se transformer en vague, à suivre sa respiration. Il y a des choses à apprendre, des mouvements à découvrir. Mais sans travailler. L’effort est même interdit. On avance à son rythme et à sa convenance. Et on oublie tout. Quand, l’heure écoulée, on retrouve la terre ferme, on s’aperçoit avec étonnement que tout son corps s’est délié, détendu, reposé.

L’aqua-mouvance a été développée au Québec. Des professeurs spécialement formés, offrent des cours (individuels ou de groupe), des initiations ou des ateliers dans quelques villes dont Montréal, Laval, Québec, Trois-Rivières et dans l’Estrie.

Au coeur de l’eau (région de Montréal seulement).

(par Louise Gendron)

2 heures : Filer au sud

La semaine au soleil n’est pas envisageable? À défaut, au Salon Spa Aveda, il y a le soin aux arômes exotiques Caribbean Therapy. On ferme les yeux, on se sent déjà loin. D’abord s’abandonner à une exfoliation au sel de mer et à la canne à sucre. Suivie d’un enveloppement chaud aux algues et d’un massage complet, jusqu’au cuir chevelu, à l’huile de jojoba. Les arômes gourmands de la crème pour le corps – santal, laurier, citron vert, vétiver et ylang-ylang – flottent dans la pièce. Il ne manque que le son des vagues. Au sortir, sur le trottoir, on se sent dépaysée… et apaisée.

Concept Art de vivre Aveda Salon Spa & Académie, soin pour le corps Caribbean Therapy, 125 $.

(par Johanne Lauzon)

2 1/2 heures : Méditer

Le sous-sol de l’église est rempli à craquer. Une centaine de personnes viennent assister à l’atelier de réduction du stress du Dr Robert Béliveau, associé au centre de médecine préventive ÉPIC de l’Institut de cardiologie de Montréal. Bien que charismatique, l’homme n’est pas un gourou : c’est du sérieux.

Ma voisine de droite, une dame de 80 ans discrète et bien mise, vient ici chaque semaine depuis trois ans. «L’an dernier, me dit-elle avec un sourire timide, j’ai perdu mon fils. Sans la méditation, je n’aurais pas pu passer au travers.»

Le Dr Béliveau amorce l’atelier par une citation : «Il est imprudent de faire des projets, surtout en ce qui concerne l’avenir.» Une onde de rires secoue la salle. Le mot est de Norbert Bensaïd, médecin et psychanalyste français. Leçon numéro un: pour maîtriser le stress, il faut apprendre à lâcher prise. Car, quoi qu’on fasse, on ne pourra jamais tout contrôler.

L’animateur et médecin nous demande ensuite de nous appuyer contre le dossier de notre chaise, de poser les mains à plat sur les cuisses et de fermer les yeux. «Portez votre attention sur votre respiration», dit-il. Inévitablement, le nez nous pique et la jambe nous démange. C’est un réflexe normal du corps et de l’esprit. «Mettez-vous à l’écoute de votre souffle», poursuit-il. J’ai besoin de citrons pour le souper?: aurai-je le temps d’aller au supermarché? «Vos pensées sont comme des nuages dans le ciel : laissez-les passer et ramenez votre attention sur votre respiration.» Mon Dieu, je n’y arriverai jamais?: mon esprit erre un peu partout comme un chien sans collier.

«Apprendre à méditer est un entraînement», explique le Dr Béliveau. Le but de l’exercice, c’est de regarder défiler ses pensées avec détachement. De prendre le temps de s’arrêter, pour être ici, maintenant. «Même si ce n’est pas une panacée, la méditation est un outil merveilleux pour retrouver un certain calme intérieur.»

Dans sa pratique, le médecin voyait à quel point ses patients étaient touchés par le stress. Mais c’est une rencontre avec le dalaï-lama et d’autres maîtres tibétains, à l’occasion d’un congrès à Mont­réal, qui a été déterminante. «Ce fut pour moi une chance que d’être en contact avec ces êtres paisibles, souriants, humbles et pleins de compassion», dit-il.

On ne fait pas que méditer dans ces rencontres hebdomadaires. On échange aussi. Chaque semaine, on doit pratiquer des exercices à la maison. À la séance suivante, on se réunit en petits groupes pour en discuter. «Ici, on se fait aussi des amis», me dit Hélène, une chouette fille d’une quarantaine d’années. Ma charmante voisine de 80 ans me glisse dans un sourire : «J’espère que vous reviendrez.» Je n’y manquerai pas, c’est certain. Suis-je plus calme? Il me semble bien…

(par Chantal Éthier)

1 journée : Jouer au yogi

Moi qui pratique le yoga dans un studio urbain, vais-je «fitter» dans l’environnement réputé austère du Camp de yoga Sivananda? Vais-je me retrouver parmi une gang de marginaux? Mes craintes se dissipent dès mon arrivée. Niché dans les Laurentides, à une heure de Montréal, le domaine de 300 acres est très beau. Et j’y fais la connaissance de gens ordi­naires très sympathiques.

De mouvance traditionnelle, cet ashram est avant tout un endroit de recueil­lement : la spiritualité et la religion hindouiste sont au cœur de toute activité. Sur les lieux, un peu partout, des temples, des sanctuaires et des statues de divinités.

Ici, pratiquer le yoga ne se limite pas à enchaîner les postures et les étirements. On applique plutôt la philosophie prescrite par le fondateur du centre, le maître indien Swami Vishnudevananda, dans les postures, la respiration, la relaxation, l’alimentation (végétarienne) et la méditation. Le but ultime est de trouver la paix intérieure, d’être totalement dans l’instant présent. Facile à dire!

La cloche tinte dès 5h30. Je me lève pour prendre part à la première séance de méditation de 30 minutes, dirigée par une nonne. Une pratique commune dans la plupart des retraites de yoga (sauf peut-être pour la présence de la nonne).

À 6h30 commencent les chants dévotionnels en sanskrit. Petit stress. Mais l’atmosphère est chaleureuse et les participants, bienveillants.

Chanter des mantras, paraît-il, ouvre le cœur et prédispose à une bonne attitude mentale. Alors je me lance, timidement au départ, puis avec aplomb. À mon grand étonnement, l’expérience est exaltante.

L’animatrice nous parle de l’importance du moment présent (en anglais, un peu dommage…). Ses paroles me portent à réfléchir sur le sens que je veux donner à ma vie. Et m’aident tellement à décrocher! De 8h à 10h, cours de yoga – tout ce qu’il y a de plus classique. Les initiés autant que les débutants y trouvent leur compte.

Vient ensuite le brunch. Belle récompense après tous ces efforts. Au menu?: un choix intéressant de plats végétariens. On ne parle pas ici de cuisine gastronomique, mais le repas n’en est pas moins savoureux et très santé. Il faut ensuite accomplir une petite corvée, par exemple aider à faire la vaisselle. C’est ce qu’on appelle le karma yoga, qui vise à nous départir de notre ego. Le reste de la journée est libre. L’hiver, on peut faire du ski de fond ou de la raquette. L’été, il y a la piscine, le vélo, la randonnée…

J’ai davantage décroché en une journée que durant un week-end chez moi. Je ne suis pas assez disciplinée pour me conformer à ce régime de vie à la maison. Voilà pourquoi je me promets de renouveler l’expérience.

Sivananda Ashram Yoga Camp. Val-Morin, 90$/nuit incluant l’hébergement en chambre privée, salle de bains commune, deux repas et le cours de yoga.

(par Céline Montpetit)

2 jours : Se retirer du monde à l’abbaye

Ni iPod, ni téléphone, ni ordinateur. Pour meubler mon temps, je n’apporte que quelques livres et un cahier ligné Claire­fontaine. Je passerai les deux prochains jours dans le silence à l’Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes.

En laissant mes enfants et mon chum à l’entrée de l’imposant bâtiment en briques rouges, j’ai un pincement. Est-ce le bon moment? Sans doute pas. Des piles de dossiers s’accumulent au bureau et, à la maison, combien d’autres tâches. Tant pis, il est trop tard pour reculer.

Modeste, la chambre est confortable?: lit à une place, berceuse, pupitre, chaise, placard et lavabo. Deux salles de bains, dont l’une avec douche, se trouvent à l’étage pour servir les sept chambres.

À 19h30, je suis déjà au lit, un livre à la main. Pas pour longtemps. Je m’endors avant 21h.

Au petit matin, de doux chants me réveillent. C’est le premier office de la journée pour les religieuses qui vivent ici cloîtrées. À 8h, une cloche se fait entendre pour annoncer l’heure du petit-déjeuner. Sœur Magdalena – l’une des trois «externes» ayant des contacts avec les visiteurs – m’accueille avec un sourire bienveillant. Au réfectoire, deux femmes sont déjà attablées. Salutations d’un signe de tête – une affichette précise qu’aucun échange n’est permis. C’est curieux de partager un repas avec des gens sans leur parler. C’est même gênant, mais on s’y fait.

Le silence oblige à ralentir. Je passe la journée entre rêveries et lectures. Deux biches se promènent sur le terrain de l’abbaye. J’ai envie d’aller prendre l’air! Je m’aventure sur les berges du lac des Deux-Montagnes…

Au retour, sœur Magdalena m’invite aux vêpres, la prière du soir. J’y vais, davantage pour lui faire plaisir que par conviction religieuse. Mais, une fois assise dans la chapelle, je suis happée par la beauté des psaumes que la douzaine de moniales bénédictines chantent en latin. Leurs voix à la fois puissantes et fragiles m’émeuvent. Est-ce cela l’effet thérapeutique du chant grégorien? On dit qu’à son écoute on peut atteindre un état de profonde relaxation. Après la cérémonie, je reste seule dans la pénombre. Puis, je regagne mes quartiers, sereine.

Le lendemain, lever aux aurores. Le chœur des moniales s’élève et bientôt un soleil blanc s’immisce dans la chambre. Je compte bien profiter de ces derniers moments en solitaire. Je m’installe pour écrire. Seuls le petit-déjeuner et le dîner m’éloigneront de la table de travail jusqu’à l’heure du départ, en fin de journée.

Dans l’auto, en route vers la maison, je me sens décalée : toute la vie va trop vite. Heureusement, j’ai mis la main sur un CD de chant grégorien enregistré à l’abbaye. «Alleluia : Diffusa Est Gratia», psalmodient les bénédictines.

Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, 50$/nuit, pour femmes seulement.

(par Johanne Lauzon)

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