Hélène Dorion
57 ans, écrivaine, en couple
Le grand tournant
Hélène Dorion perçoit la vie comme le mandala des moines tibétains : un cercle de sable de toutes les couleurs patiemment élaboré, puis vite balayé. « Une fois qu’on a construit le sien, il est possible que la vie souffle dessus. Moi, j’avais l’amour, une maison, un jardin, le bonheur. Puis tout s’est envolé en 2008. » Son dernier roman, Recommencements, aborde le deuil et la rupture amoureuse. « J’ai voulu redonner au mot “recommencement” sa lumière. On ne repart jamais de zéro. Mais ça demande beaucoup. » Soit apprendre à naviguer contre vents et marées. Ne pas rester impuissante ni se poser en victime. « Les épreuves sont des cadeaux mal emballés, observe l’écrivaine. On peut fermer les yeux, accuser. Ou prendre cette souffrance comme une lampe de poche et aller voir à l’intérieur de soi quelles zones ont besoin d’être éclairées. »
La décision
Hélène Dorion s’est éloignée de l’écriture, le temps de guérir. Elle a fait des retraites de quelques jours en silence et lu sur la méditation. « Dans cette pratique, il n’y a pas de lutte. On consent à ce qui est présent, sans jugement, pour en faire un moment de plénitude. Mon cœur s’est apaisé. » C’est même devenu pour elle une source de plaisir : soir ou matin, elle s’assoit en gardant le dos droit. Ferme les yeux. Respire. Et reste ainsi quelques minutes. « C’est aussi simple que ça ! Pas besoin de coussin, d’encens, ni de musique. Je deviens ma propre observatrice. Quand je traverse de grandes vagues, le fait de me sentir vivante est extrêmement précieux. L’exercice spirituel nourrit cet instant de paix. » Elle l’intègre aussi au quotidien. « Ça peut être de goûter aux aliments ou de marcher sans parler au téléphone. Bref, il s’agit de réduire le moment présent à ce qu’il est. »
La remontée
C’est comme ça qu’elle a appris à apprivoiser sa douleur et à développer un espace intérieur où elle retourne en cas de chaos. « Je ne me dis pas : “Ça y est, je suis maintenant sur l’autre rive !” On baigne dans un flot continu. La méditation est l’instrument qui me prépare à ce qui vient. »
Ses trois conseils
Commencer par 5 minutes. On peut très bien méditer
sur une chaise droite ou dans une file d’attente. Il suffit d’arrêter l’agitation et d’être attentive à sa respiration. Le but : se créer un espace de bonheur et de bien-être.
Lire le livre Méditer, jour après jour, de Christophe André.
Il nous enseigne comment le faire, même en mangeant, en marchant et en regardant les objets autour de soi.
Essayer l’appli Insight Timer – Meditation Timer.
On sélectionne la durée de sa méditation. Ça paraît banal, mais le chrono permet d’oublier le temps !