Il y a autant de désirs, d’envies, de projets qu’il y a de gens.
Valérie Gosselin, 38 ans, Québec
La psy qui travaille avec les animaux
À la naissance de Valérie Gosselin, le médecin a prévenu ses parents : « Ne vous attachez pas trop, elle ne passera pas l’année. » Elle souffrait d’une forme grave de fibrose kystique qui, à l’époque, laissait dans les meilleurs cas une espérance de vie d’environ 10 ans. Valérie a survécu. Et a refusé de limiter ses ambitions malgré une espérance de vie écourtée. Elle a fait de la nage synchronisée et des études en psychologie. Elle préparait son doctorat quand elle a découvert, par hasard, la thérapie assistée par l’animal. L’étudiante qui pleurait sur le sort des rats de labo s’est mise à dévorer tout ce qu’elle trouvait sur sa nouvelle passion. « La zoothérapie englobe toutes les situations où un animal fait du bien à une personne, explique la psychologue. La thérapie assistée par l’animal, plus spécifique, implique l’intervention d’un professionnel de la santé, renforcée par la présence d’un animal. » On utilise l’équitation pour aider des enfants à améliorer leur équilibre, par exemple. Valérie Gosselin a plaqué son doctorat afin de se concentrer sur cette approche thérapeutique. Seul problème, ça n’existait pas ici. Il fallait qu’elle fonde sa clinique. Elle avait 26 ans, un diplôme et pas un sou. « Sans mes parents, je n’y serais jamais arrivée », dit-elle. Ils ont acheté un immeuble et assumé la majeure partie des frais pendant deux ans. La clinique familiale Amis-Maux de Québec a ouvert ses portes en juillet 2003 dans le quartier Loretteville. Aujourd’hui, une quarantaine de spécialistes, psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes, psychoéducateurs y traitent des clients envoyés par des écoles, des CLSC, des médecins. « Et tout le monde déborde », souligne Valérie Gosselin. Deux autres cliniques ouvriront donc dans les prochains mois. L’une d’elles se dotera d’une fermette qui permettra la venue de nouveaux collaborateurs : chèvres et cochons miniatures.