Vie pratique

Acheter une maison en solo, pourquoi pas?

Pourquoi attendre d’être en couple pour accéder à la propriété? De plus en plus de femmes achètent une maison en solo. Voici quelques conseils pour faire un achat économiquement sensé.

Photo: Getty Images / Westend61

En 2015, Geneviève Savage se sépare et déménage, avec son fils d’âge préscolaire, dans un nouveau logis. « Quand la poussière est retombée, j’ai réalisé que je payais trop cher pour un logement qui puait la cigarette. J’ai vite songé à l’achat d’un condo comme investissement et façon d’améliorer ma qualité de vie », raconte cette trentenaire qui habitait auparavant dans la maison de son ex-conjoint.

Mais avant de partir en quête de sa première propriété, elle met ses balises. Pour cette enseignante en maternelle, pas question de modifier son style de vie. « Je ne voulais renoncer ni à ma roulotte dans mon camping saisonnier ni à mes sorties », précise-t-elle. Pour éviter la cage dorée, elle fait le tour complet de ses finances avec sa courtière en prêts hypothécaires en exagérant ses dépenses. « Quand j’ai vu que les chiffres fonctionnaient, mon stress a disparu. Je me suis dit : go ! » lance celle qui a trouvé un condo à son goût.

Comme Geneviève Savage, de plus en plus de femmes – célibataires, divorcées ou veuves – achètent en solo. Leur souhait d’accéder à la propriété surpasse, et de loin, celui des hommes. « Dans ma clientèle, 75 % des gens qui achètent seuls sont des femmes », constate Sylvie Rousson, courtière en prêts hypothécaires chez Multi-Prêts Hypothèques.

Les femmes seules représentent 17 % des acheteurs sur le marché immobilier américain. Les hommes seuls, 7 %. Pourquoi ? « Plus indépendantes que jamais, nous n’attendons plus d’être en couple pour devenir propriétaires », affirme Christiane Van Bolhuis, planificatrice financière à la Financière Sun Life.

Lorsqu’on fait l’acquisition d’une maison ou d’un condo en solitaire, la planification devient primordiale, car en cas de problème, impossible de compter sur le soutien d’un conjoint. D’où l’importance de ne pas étirer l’élastique au maximum. « Même si les institutions financières nous prêtent 300 000 dollars, il ne faut jamais s’approcher de cette limite », avertit Sylvie Rousson, qui se méfie des règles générales pullulant en la matière, notamment celle selon laquelle on peut consacrer jusqu’à 30 % de ses revenus en frais de logement. « En réalité, tout dépend de notre mode de vie et de nos aspirations. Chaque cas est unique », explique-t-elle.

On doit aussi garder les pieds sur terre. Croire que, en achetant une propriété, on deviendra plus économe relève de la pensée magique. Une erreur qu’a faite Stéphanie Lessard, propriétaire d’une maison de ville pendant cinq ans. « Je m’étais donné comme objectif de réduire mon train de vie à la suite de cet achat, mais je n’ai pas réussi. Résultat: j’étais prise à la gorge », relate-t-elle.

Afin de minimiser les risques, on passe en mode consultation dès les prémices du projet. Notre planificateur financier ou notre courtier hypothécaire peut nous aider à établir notre budget, en tenant compte de toutes les dépenses reliées à l’accession à la propriété – droits de mutation, acompte, frais de notaire, déménagement, etc. « On peut ainsi évaluer la faisabilité du projet », dit Christiane Van Bolhuis.

Quand l’heure est venue de courir les pancartes « À vendre », Sylvie Rousson recommande d’aller chercher une préapprobation hypothécaire, afin de connaître notre marge de manœuvre. « En plus de démontrer le sérieux de notre démarche à un éventuel vendeur, celle-ci permet de bloquer un taux d’intérêt pour une période de 30 à 120 jours. Dans un contexte où les taux pourraient augmenter, c’est intéressant. » Bonnes visites !

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