Société

«Ce que j’ai appris de ma mère»

Juste à temps pour la fête des Mères, les membres de l’équipe Châtelaine rendent hommage à la leur. Voici ce que nos mères nous ont appris.

 

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Mylène et sa mère Magda, au Zamalek Sporting Club du Caire, en 1978.

Mylène Tremblay, journaliste

« Aimer mon enfant de tout mon cœur. J’aime mon fils comme ma mère nous a aimées, ma sœur et moi. Son amour nous enveloppait, nous protégeait, nous élevait. Nous étions ses fleurs, j’étais invincible.

Cuisiner. « Viens chérie, je vais te montrer à faire le riz. » Ma mère cuisinait beaucoup, et bien. Elle m’a transmis le bonheur de régaler les siens. Je peux passer des heures à rééditer ses classiques, comme la molokheya – un plat typiquement égyptien à base de feuilles de corète en sauce sur un mélange de riz, poulet, pita grillé et oignons dans le vinaigre.

Lire, étudier, travailler. Il y a eu d’abord Les Fables de La Fontaine, qu’elle me faisait réciter tout en se maquillant. Puis Les malheurs de Sophie, Arsène Lupin, Les Misérables… Ma mère m’encourageait à découvrir leurs univers. Plus tard, elle m’a appris à étudier efficacement en séparant le texte selon ses titres et ses sous-titres. Si ma mère ne s’est jamais dite féministe – ce n’était pas dans sa culture –, elle tenait néanmoins un rôle actif dans la société par son travail d’enseignante et son implication dans différentes bonnes œuvres. J’ai su très tôt que le travail avait une valeur. L’indépendance financière aussi.Pour toutes ces leçons d’amour et de vie, je te dis merci, maman. »

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Marie-Hélène et sa maman Ginette

Marie-Hélène Proulx, journaliste

« La sensibilité à la Beauté. Celle des pivoines en fleurs, du Requiem de Mozart, des tissus dans lesquels ma mère confectionnait nos vêtements quand on était petites. Elle nous a toujours transmis les vives émotions que lui procurent les chansons, les livres, les films, la botanique, les bijoux. Elle protestera ici, parce qu’elle est maladivement modeste, mais c’est une femme cultivée qui s’intéresse à toutes les formes d’arts, avec une ouverture d’esprit peu commune.

L’acharnement.Plus tête de cochon que ma mère… Pas dans le sens de s’obstiner avec les gens ; dans le sens de chercher pendant des jours la solution à un problème informatique, épluchant page par page toute la documentation disponible dans l’univers sur ledit problème ; ou de recommencer quatre fois un ourlet de pantalon parce que la couture n’est pas tout à fait à son goût : « Ça dépasse un peu ici, regarde. » J’ai hérité de ce rapport patient et laborieux à la tâche.

Rester vraie.Jamais, jamais je n’ai vu ma mère en jeter pour épater la galerie, se construire un personnage en société, faire semblant d’être comme ceci ou comme cela. Elle ne porte pas de masque. Je ne l’ai jamais vue non plus être méprisante avec qui que ce soit. J’espère bien lui ressembler. »

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Sophie Banford, éditrice

« Ma mère m’a appris une règle simple, mais pas nécessairement toujours facile à respecter : on ne fait pas aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent. C’est à la base de mon attitude.

Elle m’a montré que la candeur gagne toujours.

Et elle m’a appris à ne pas porter du rose avec du rouge. »

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Louise Gendron, journaliste principale et chargée de projets éditoriaux

« De ma mère, j’ai appris l’importance de l’indépendance financière. « Je ne veux jamais avoir à demander 5 $ à un homme pour m’acheter une paire de bas. » Quand mon père est mort, à 40 ans, ma mère en avait 37, deux jeunes enfants et pas de profession. Elle s’est retroussé les manches et est allée gagner notre croûte. Résultat : il ne m’a jamais effleuré l’esprit que je pourrais compter sur quelqu’un d’autre que moi-même pour payer mes factures.

Choisir, c’est renoncer. Se payer un manteau neuf ou faire réparer ses dents ? Pour Hélène, la question ne se posait même pas. On choisit l’important, et on renonce au reste (ou on le reporte). Et on ne regrette jamais.

Un milieu de vie agréable, ça change tout. Ma maman vraiment pas riche avait choisi d’investir dans la déco et l’aménagement de notre petit appartement. Un décor agréable permet de se sentir bien, d’inviter des amis sans honte. Ça change la vie. Surtout quand on n’a pas beaucoup de sous. »

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Myriam et sa maman

Myriam Daguzan Bernier, édimestre

« Ma mère m’a appris la tolérance, la patience et la compréhension. L’ouverture aux autres, l’écoute. »

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Céline Fortier, correctrice

«  Ce que ma mère m’a appris ? L’amour des fleurs, des beaux tissus, l’amour tout court. La détermination, la valeur du travail, l’“entièreté”, c’est-à-dire le contraire de la tiédeur. Et puis le paradoxe qu’il y a chez tout être : tant d’opposés cohabitent en elle. »

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Catherine et sa maman Odette

Catherine Perron, coordonnatrice numérique

« Ma mère m’a appris à être travaillante. Pour réussir, il faut faire des efforts. Ça m’a toujours servie, à l’école, au travail et à la maison.

Le sens de la famille. J’ai grandi dans une belle et grande famille unie. Maman s’est toujours occupée de sa propre mère avec amour et tendresse. Elle a toujours été très liée avec ses frères et sœurs. Ils prennent soin l’un de l’autre et ils sont complices. Aujourd’hui, mon frère et ma sœur sont mes meilleurs amis, mes cousines sont comme des sœurs pour moi et je suis très proche de mes tantes. Nous sommes tous présents et solidaires les uns des autres. Et c’est une valeur que je compte bien transmettre à mes enfants!

Être une mère. Je ne serais pas la maman que je suis aujourd’hui sans elle. J’ai bénéficié de tant d’amour, de soins et de tendresse quand j’étais petite que j’avais tous les outils dans mon cœur et ma tête pour devenir mère à mon tour! »

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Lorraine Lambert, réviseure et responsable « Vos réactions »

« Ma mère m’a appris que c’est toujours une bonne idée d’afficher un sourire. Pour elle, le sourire était une espèce de “Sésame, ouvre-toi” à utiliser en toutes circonstances.

Elle m’a appris qu’il n’y a rien de plus beau que de lire avec un jeune enfant. Dès qu’on était en âge de s’asseoir, elle nous mettait un  livre entre les mains et s’amusait à le décoder avec nous.

Et puis, grâce à elle, je sais que si on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose.»

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Martina et sa maman Miriana

Martina Djogo, rédactrice en chef numérique

« Ma mère m’a appris que l’amour n’a pas de limites. Parce qu’elle nous a souvent dit, re-dit et re-re-dit à quel point elle nous aimait, ma sœur et moi. Peu importe les conneries qu’on faisait, on savait que ça ne diminuerait jamais l’amour qu’elle nous portait. Ça nous a donné un filet de sécurité stable et permanent. Et l’impression que, quoi qu’il arrive, quelqu’un serait toujours là pour prendre soin de nous.

C’est maman qui m’a transmis l’amour des mots et des livres. Elle a été ma première pusher de romans. Ça a déterminé le cours du reste de ma vie, je crois.

Elle m’a appris que la coquetterie, ce n’est pas aussi futile qu’on le dit. Que c’est une question de fierté, de folie, et de rêve. Et que ça peut devenir une source de joie et de complicité entre une mère et ses filles. »

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Crystelle et sa maman Karol

Crystelle Crépeau, rédactrice en chef

« Ma mère m’a appris qu’il ne fallait pas hésiter à modeler sa vie pour qu’elle corresponde le plus possible à qui l’on est vraiment.  Même si ça nécessite de reconsidérer régulièrement ses choix, de sauter dans le vide à l’occasion, de prendre la petite fourche à gauche quand on pensait aller tout droit…

Elle a aussi réussi à m’inculquer ce drôle de mélange de confiance et de lucidité. Sa recette ? Me faire sentir extraordinaire, tout en me faisant comprendre que le monde n’allait pas me faire de cadeau… ni se pâmer sur mon dernier dessin – ça, c’était son rôle à elle. J’ai donc compris très vite qu’on serait nombreux à vouloir se tailler une place au soleil, mais que j’avais ma place dans la course. Je savais aussi que, si je me plantais, sa porte et ses bras me seraient toujours ouverts.

Avec le recul, je constate que la certitude que l’amour de nos parents est inébranlable est l’une des choses les plus précieuses au monde. C’est ce qui nous permet de prendre des risques, de ne pas vivre dans la peur de se tromper… et d’aimer à notre tour. »

 

 

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