Société

Elle élève son enfant seule: Marie-Claude Charron

Marie-Claude Charron est la maman de Manoë, 8 mois. Elle est célibataire, a 32 ans, est photographe et vit à Gatineau.

Photo: Kelly Jacob

Photo: Kelly Jacob

Marie-Claude Charron
Maman de Manoë, 8 mois, célibataire, 32 ans, photographe, vit à Gatineau.

La petite histoire : « Manoë, c’est mon p’tit miracle ! » Dans l’entourage de Marie-Claude, personne ne s’attendait à ce qu’elle tombe enceinte.
Célibataire et lesbienne, elle se battait en plus contre une endométriose sévère qui l’a privée d’un ovaire. « Les médecins me pressaient de subir une
hystérectomie. J’angoissais à l’idée de ne pas avoir d’enfant, c’était devenu une obsession », se rappelle-t-elle avec émotion. Décidée à faire un pied de nez au destin, elle entreprend des démarches d’insémination artificielle, mais un diagnostic de cancer du col de l’utérus la force à les suspendre.

« On m’a opérée d’urgence. Dès que j’ai eu le go, j’ai couru à la clinique de fertilité. » Au premier essai, elle tombe enceinte… mais perd le bébé. Au deuxième, rien. Au troisième, bingo ! « Je n’arrivais pas à y croire ! J’apprivoise à peine mon bonheur devant les sourires de Manoë. » La maman éprouve une profonde reconnaissance envers le donneur inconnu qui lui a fait le plus beau des cadeaux. « J’aimerais le serrer dans mes bras, le remercier, puis vite m’en aller, de peur qu’il ne me prenne mon garçon ! »

Les défis : À l’annonce de sa grossesse, sa mère pleure de joie, mais son père panique : comment sa fille, travailleuse autonome, assumera-t-elle seule ses nouvelles responsabilités ? « Je lui ai dit que, sans enfant, ma vie serait incomplète. Je me suis toujours bien débrouillée. » Le plus dur est de faire le deuil de la « famille modèle ». « On grandit avec l’image de papa, maman, les enfants et le chien. Parfois, j’aimerais être en couple avec un homme pour offrir un cadre normal à mon fils. Mais on ne choisit pas. »

Les anges gardiens : Même si elle aurait souhaité partager ses premiers émois de maman avec une amoureuse, Marie-Claude estime qu’elle est bien entourée. Ses parents sont toujours prêts à garder Manoë, sa sœur et ses amies lui apportent un soutien précieux. Sa voisine lui a réservé une place dans sa garderie. Elle trouve aussi du réconfort auprès du groupe de partage Maman arcenciel sur Facebook.

Les fiertés : On lui demande très souvent où est le papa… Chaque fois, elle répond sans gêne et sans détour : « Il n’y en a pas ! » « Je suis fière de dire que je me suis fait inséminer. J’ai surmonté les craintes de mon entourage et la maladie pour aller au bout de mon rêve. »

Les aspirations : Elle traîne son « p’tit miracle » partout avec elle, en excursion en forêt comme en promenade en ville. Cet été, elle veut faire du kayak-
camping. Et projette un voyage, sac au dos. « Il va me suivre dans mes expéditions ! » Elle souhaite aussi lui enseigner les rudiments de l’autosuffisance dans son jardin – s’occuper des poules, ramasser les œufs, nourrir les lapins… « Bientôt, j’élèverai des abeilles. Je veux transmettre à Manoë mon respect de l’environnement. » En couple ou pas, elle rêve d’avoir d’autres enfants, peut-être devenir famille d’accueil. « Pour l’heure, je savoure l’instant présent. »

À LIRE: Entrevues: 4 mamans qui élèvent leurs enfant seules

 

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