En mai 1981, une jeune avocate fait son entrée à l’Assemblée nationale du Québec. Louise Harel, députée péquiste de Maisonneuve, ne manque ni de verve ni de caractère.Toutefois, elle parle toujours tout doucement. Ce trait de famille l’inquiète. Comment pourra-t-elle passer son message au milieu de ces hommes (114 des 122 élus portent la cravate) rompus aux discours forts en décibels ? « J’en faisais des cauchemars, dit-elle. Au bout d’un mois, j’ai demandé au technicien de monter le son quand je parlais. L’égalité entre les femmes et les hommes, dans la vie publique, ça passe par le micro ! » La à la voix de soie siégera plus d’un quart de siècle au Parlement, où elle pilotera la création d’Emploi-Québec et la loi sur l’équité salariale. Elle n’abdiquera jamais ses idéaux indépendantistes et sociaux-démocrates. À 63 ans, elle brigue la mairie de Montréal, encore jamais confiée à une femme. Gagnera, gagnera pas ? Quoi qu’il arrive, elle restera un modèle pour les Québécoises.
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