Entrevues

Qui est Catherine Éthier?

La pimpante Catherine Éthier est une nouvelle collaboratrice de Châtelaine. Très bientôt, elle nous présentera des chroniques vidéo décapantes, mais dès maintenant on plonge dans son humour décalé!

Crédit: Julie Artacho

Crédit: Julie Artacho

 Tu ne te destinais pas à une carrière de comique. Comment en es-tu arrivée là?

Ciel, non! J’ai d’abord fait de (brèves) études en biochimie; du plus loin que je me souvienne, je voulais être médecin. Mais la passion pour l’écriture et les tournures en risette a pris le dessus. C’est une série de hasards qui m’a menée où je suis aujourd’hui; j’ai eu la chance de rencontrer une sâprée brochette de gens qui ont eu l’audace de me donner cette première chance, un «grand» risque que trop peu prennent, à mon avis. On remercie trop peu souvent ces gens-là. Ces mentors. J’en profite ici pour leur hurler un guttural merci scandé à la Gerry Boulet.

Tu vas faire des chroniques d’humour vidéo pour le site web de Châtelaine. De quoi vas-tu nous parler?

La talle est certes vaste et j’ai bien l’intention d’y faire l’étoile dans TOUTES LES TOUFFES. J’aborderai essentiellement des thèmes, des nouvelles et de l’actu qui touchent les femmes et qui nous font friser les doigts de pieds, de la peur panique de la pilosité à la façon dont devrait se comporter une dame quand elle fait la file pour se payer un cornet deux couleurs. Le tout, je l’espère, dans un torrent de grâce et de félicité.

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Tu habites Montréal, sur le Plateau, tu as un chien, qu’est-ce qu’on besoin aussi de savoir sur toi?

Ma foi, vous en savez déjà trop.

Qu’est-ce qui te fait rire au point d’en pleurer?

Je suis un excellent public pour toute situation burlesque. Quelqu’un qui sacre le camp sur une plaque de glace, un puissant homme d’affaires qui mange une molle sur un coin de rue ou la famille Dion qui tente de sauver l’honneur familial en reprenant Il était une fois des gens heureux. J’ai un faible pour les propriétaires de chiens qui transforment leur bête en Anna Wintour canine avec une coupe au carré, une robe du soir et des escarpins scintillants. J’ai aussi une petite place spéciale dans mon cœur pour ma propre chienne quand, chaque hiver, je lui mets ses bottes (protectrices, hein. Y’a du sel, dehors) pour la première fois et qu’elle marche comme une araignée qui aurait perdu toute dignité.

Le sujet d’actualité sur lequel tu es intarissable?

Je pourrais m’épancher sur Susan Sarandon pendant quatre solstices (j’en sauterais les équinoxes). Mais comme Susan n’est pas un sujet d’actualité, je dirais tout ce qui a trait au corps de la femme et aux grandes règles auxquelles elle doit s’astreindre pour correspondre aux standards coucous. Le fat shaming (fat ou thin). Le slut shaming. L’âgisme. L’art de s’asseoir sur un récamier sans insulter Donald Trump. Oh, Donald Trump. Je creuse présentement un puits dans ma ruelle pour y stocker tous les alexandrins qu’il m’inspire.

C’est quoi pour toi, une femme moderne en 2016?

La grande question! Une femme moderne, c’est une femme qui inspire et qui expire sans se justifier. Sans avoir à s’excuser ni à brandir un mot du médecin si elle choisit de ne pas allaiter, de porter un chemisier see through, de réclamer un salaire égal à celui de Jean-Claude ou de laisser tomber son paréo à la piscine municipale sans ressentir la moindre angoisse. Mais on va se le dire, c’est pas simple. J’ai beaucoup de tendresse pour la femme moderne.

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Les choses qui t’énervent le plus dans la vie?

Les gens qui semblent n’exister que pour eux-mêmes. Qui ne sont pas conscients qu’ils vivent en société, qui préféreraient être brûlés vifs plutôt que te laisser passer sur le trottoir sur lequel ils défilent avec leur entourage, qui font mine d’être distraits rien que pour te dépasser dans la file, qui laissent derrière eux un emballage de Boursin souillé dans le gazon du parc et qui prennent une grande pause bien méritée en haut d’un escalier roulant. Cécile, que tu le veuilles ou pas, les marches continuent de monter. Et quoi qu’il advienne, J’ARRIVE. Alors pour l’amour, tasse-toé. J’ai aussi une petite chopine de fiel pour les parents-rois.

Une passion insoupçonnée ou un talent caché que tu voudrais développer?

J’ai, toute ma vie, travaillé (à temps partiel) sur mon grand écart. Je sais, hélas, ce grand souhait d’élasticité irréalisable. Je caresse toutefois l’envie de me réconcilier avec le piano, que j’ai étudié pendant 14 ans avec la plus haute rigueur. Un peu trop, peut-être; à y perdre tout plaisir. J’ai moult Bach derrière la cravate. Il est juste très, très loin (il doit d’ailleurs manquer furieusement de potassium). J’aimerais beaucoup me réapproprier l’instrument, mais avec plus de tendresse, de lousse et de Patsy Gallant.

 

 

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