Entrevues

Véronique Cloutier

À quelques semaines de donner naissance à son troisième enfant, une petite fille, Véro nous accueille chez elle – une faveur exceptionnelle. Le cadre parfait pour un entretien à cœur ouvert.

C’est un quartier fort huppé de la Rive-Sud, où les maisons tiennent plus du château de Beverly Hills que du bungalow de banlieue. Avec ses dimensions modestes (pour le voisinage) et son style moderne plutôt sobre, le nid des tourtereaux Cloutier-Morissette passe presque inaperçu. On le sait : Véro et Louis ont grandi dans des milieux très aisés (lui à Drummondville, père propriétaire d’usine). Cela semble les avoir immunisés contre le syndrome du nouveau riche m’as-tu-vu.

Ding, dong ! Véronique elle-même ouvre la porte tout sourire : t-shirt aux couleurs peace and love qui épouse son bedon rond, la femme de 34 ans est aussi jolie en vrai qu’en HD, bien que différente. « Je voulais que tu saches que je n’étais pas à mon maximum de beauté, me dira-t-elle d’un ton faussement sérieux juste avant qu’on se quitte, trois heures plus tard. C’était ma journée sans maquillage parce que, à partir de demain, je vais faire quatre jours de Paquet voleur et qu’il fallait que je repose ma face. Souvent, si je ne suis pas coiffée et maquillée comme à la télé, les gens ne sont pas certains que c’est moi. Ils reconnaissent Louis en premier et se disent : “ Logiquement, elle doit être pas loin. ” Et là, ils me trouvent. J’entends : “ Tu es petite. À la télé, tu as l’air plus grosse ” et d’autres commentaires du genre… » Je l’ai rassurée sur sa beauté sans artifices, et j’étais sincère, pas flagorneur. Sans compter qu’au fil de ses confidences j’avais découvert, derrière la Véro solide capable d’affronter des épreuves qui en auraient terrassé plus d’une, une autre Véro qui a besoin qu’on lui dise qu’elle est belle et bonne.

On peut ne pas être friand de Paquet voleur ni vieux fan de La Fureur et admirer quand même la femme remarquable que l’ex-animatrice de MusiquePlus est devenue devant tout le Québec. Bien sûr, elle a ses détracteurs. Mère Teresa en avait aussi, l’unanimité n’est pas de ce monde. Le tremblement de terre et le tsunami qui ont suivi la diffusion du Bye Bye 2008 – émission qu’elle a animée et produite avec Novem, l’entreprise qu’elle dirige depuis la chute de l’empire créé par son père – ont donné l’occasion à ceux qui ne peuvent pas la blairer de se déchaîner avec une rare violence sur les blogues et autres forums de discussion/défoulement. Dommage pour eux qu’ils ne puissent passer quelques heures avec elle.

On croit tout savoir de sa vie privée étalée publiquement depuis des années. Et pourtant… Il y a un volet qu’elle garde bien clos : celui qui protège sa petite famille. « Je ne livrerai pas la recette de notre bonheur », répond-elle invariablement aux journalistes qui espèrent obtenir le bilan de santé de son couple.

Idem pour sa progéniture : pas de photos. « Si on se trouve dans un endroit public et que quelqu’un demande à nous photographier, spontanément je n’inclurai pas les enfants dans la photo », m’explique-t-elle sur sa terrasse entre deux bouchées d’une succulente salade au quinoa et aux fruits pendant que le soleil plonge ses rayons dans le bleu de la piscine. « Mais si la personne insiste gentiment, ça ne me dérange pas. J’ai encore confiance. Je sais qu’il y a des gens honnêtes qui n’iront pas vendre ça à Échos Vedettes contre deux billets pour les glissades d’eau. »


 

La complicité s’est rapidement installée entre Véronique et la photographe Maude Arsenault, elle aussi enceinte. Entrez dans les coulisses de la séance photo pour voir leurs jolis ventres arrondis !

Quant à son refuge, malheur à quiconque révélera où il se cache. Un hebdo à potins a publié une photo de sa maison précédente en précisant sa valeur (élevée) et, surtout, son adresse. « Je n’ai jamais été fâchée comme ça de toute ma vie. » Son ton est calme, mais ses yeux ont perdu toute douceur. « Quand tu exposes mes enfants, je ne peux pas te le pardonner. La personne qui a fait ça a perdu son emploi. Pas parce que j’ai demandé sa tête, mais parce que j’ai envoyé une mise en demeure en disant : “ Je vais vous mettre dans la m…, on va arrêter de rire. ” Ça s’est réglé à l’amiable. »

Voilà pourquoi, sachant tout cela, j’étais bien étonné de me retrouver ici, au YYY de la rue XXX à ZZZ. Et plus encore lorsque, pour me montrer fièrement une photo de famille des plus classiques (les parents qui prennent la pose, les enfants qui font des mimiques), elle m’a demandé de la suivre à l’étage. Mais la plus surprise, c’était Sandra Rossi, son assistante-adjointe-attachée de presse-meilleure amie, qui nous attendait dans la cuisine.

« Véro, quand tu l’as emmené en haut, j’ai fait Oh my God ! Est-ce que Jean-Yves réalise combien il est privilégié ?

Il n’a pas de photographe avec lui. Que va-t-il pouvoir en dire, au pire ? “Je n’aime pas la décoration de sa maison” ?

Mais ton intimité, tu ne la dévoiles pas à grand monde… »

Promis, Véro, je saurai tenir ma langue même devant deux billets pour les glissades d’eau…

Delphine, 6 ans, et Justin, 4 ans, étaient à l’école, mais Louis, 36 ans, était là. Après un bonjour timide, le papa m’a laissé en tête à tête avec leur mère. Non, Louis Morissette n’a pas bécoté sa blonde pour faire taire d’éventuelles rumeurs. Leur amour se porte sûrement très bien : à preuve, le couple attend son troisième enfant. « Je ressens une culpabilité liée à mon bonheur d’être mère parce que je sais que c’est un problème pour tellement de couples au Québec. Moi, j’ai conçu mes enfants comme ça [elle claque des doigts]. Je suis vraiment chanceuse, j’ai des bébés faciles, en santé. Et là, je touche du bois. »

Avoir un nouvel enfant chamboule sa vie, reconnaît Véro. « J’ai amorcé une réflexion parce que j’ai parfois l’impression de jongler avec trop de balles. Il va sans doute falloir que j’en laisse tomber une pour ne pas échapper les autres. » Au moment où vous lirez ces lignes, l’identité de cette balle de trop sera peut-être connue. Une nouvelle qui, évidemment, fera les manchettes.


 

La complicité s’est rapidement installée entre Véronique et la photographe Maude Arsenault, elle aussi enceinte. Entrez dans les coulisses de la séance photo pour voir leurs jolis ventres arrondis !

Véro raconte avoir fait sa petite enquête. « J’ai parlé à des gens qui ont trois enfants ou plus pour savoir comment c’est. Ils s’entendent sur une chose : le troisième, il s’élève tout seul. Il fait comme les plus vieux, il veut parler vite, manger vite, aller aux toilettes vite, il veut suivre… Donc, c’est très, très facile. C’est ce qu’on m’a dit. Je m’accroche à ça. »

Elle s’accroche aussi aux propos de son aînée, la craquante Delphine, « une grande fille qui a un tempérament hyper responsable, raisonnable. Tous les jours, elle me demande : “Qu’est-ce que je vais faire pour t’aider ? Des fois, maman, je vais surveiller Justin pour que tu puisses t’occuper du bébé.” Pour nous, c’est rassurant. On se dit qu’au moins on ne courra pas comme la dernière fois, parce que les deux premiers étaient rapprochés. »

Delphine, c’est une mini-Véro. « Physiquement, elle me ressemble beaucoup. Côté personnalité, c’est vraiment un mélange des deux. Elle tient de moi l’amour du spectacle, de la musique, des chansons. Elle a besoin de se faire dire qu’elle est bonne, qu’elle est belle. Il faut qu’elle soit rassurée tout le temps.

Toi aussi, tu étais comme ça ?

Oui, je le suis. »

Et Justin ? Imaginez Louis Morissette haut comme trois pommes et encore plus charmeur que l’ex-Mec Comique. Des ravages sont à prévoir dans le cœur des filles. « Par contre, on ne sait pas d’où vient son tempérament. C’est un clown, un Roger Bontemps. Avec lui, il n’y en a pas de problème. On le gronde : il part à rire. Il est manipulateur, racoleur, ça n’a pas de bon sens. »

La blonde animatrice est née pour faire de la télé, et aussi pour faire des bébés. « Je l’ai toujours su. J’étais de ces jeunes filles qui rêvent au prince charmant : le mariage, la robe blanche, les enfants… Et non, Louis et moi, on n’est pas mariés. Chaque fois que mon chum m’a demandée en mariage, je suis tombée enceinte, et je ne veux pas me marier enceinte. »

Cette troisième grossesse n’était pas dans les plans immédiats du couple. « Ça s’est passé à la mi-janvier. On vivait dans la tourmente du Bye Bye. J’ai perdu le fil des dates et de mon agenda… » Un sourire, et une main qui caresse son bedon. « Une surprise. Un bel accident. »

La nouvelle est sortie très vite. Trop vite. « Non, je ne me garroche pas pour l’annoncer dans le journal. J’ai attendu un mois pour l’apprendre à mes employeurs. J’en ai plusieurs, et cela a un impact direct sur leur prochaine saison. Mais, on le sait depuis la nuit des temps, un secret, ce n’est plus un secret à partir du moment où il y a plus d’une personne qui est au courant. »


 

La complicité s’est rapidement installée entre Véronique et la photographe Maude Arsenault, elle aussi enceinte. Entrez dans les coulisses de la séance photo pour voir leurs jolis ventres arrondis !

Le Québec en entier a donc été mis au parfum, que ça l’intéresse ou pas. Depuis toutes ces années, Véro est habituée à ce qu’on suive ses moindres faits et gestes. Elle se fait arrêter parce qu’elle parle au téléphone en conduisant ? Bien qu’il soit insignifiant, l’incident fait la une du Journal de Montréal (surtout que l’animatrice a reçu un avertissement et non une contravention, ce qui donne l’occasion au quotidien de titrer Une faveur pour Véro ?). Une immense notoriété parfois lourde à porter – le cirque médiatique autour de l’arrestation de son père pour pédophilie est encore frais dans les mémoires. Pourtant, elle l’avoue sans détour : « C’est pas pour être connue que je fais mon métier, mais je mentirais si je te disais que la reconnaissance qui l’accompagne n’y est pas pour quelque chose. Je serais triste de la perdre. »

Par contre, elle se passerait aisément des ragots, mesquineries et fausses vérités qui circulent dans la province et qui trouvent le chemin jusqu’à son oreille. « Toute l’année, on me reproche de trop travailler et de faire des enfants sans les élever… Il y a des gens qui portent ce jugement-là sur moi : “On sait bien, un troisième bébé… Elle a trois nannies.” Non, je n’ai pas trois nannies, j’ai une gardienne le jour, du lundi au jeudi. » (Je l’ai rencontrée. C’est une dame d’un certain âge au doux visage. Elle s’appelle Louise.) « Loulou, c’est de l’or en barre. C’est davantage une deuxième grand-mère, dit Véro. Je l’adore, mes petits aussi. » Rien d’étonnant : Loulou est charmante. Et elle cuisine bien. Au moment de mon passage, elle préparait un pâté chinois particulièrement alléchant.

Véronique poursuit sur sa lancée : « Jamais personne d’autre que moi ne s’est levé le matin pour eux. Regarde, je m’enflamme quand j’en parle parce que… parce que je vais le dire : je suis une bonne mère.

– Il y en a qui en doutent ?

– Sûrement. Les gens nous jugent à partir de ce qu’ils apprennent de nous dans les journaux à potins et à la télé. Mais ce n’est qu’un aspect de notre vie. Je ne vais pas sortir d’ici avec mes pancartes en criant : “Je suis une bonne mère !” Sincèrement, comme on dit en anglais, at the end of the day, je m’en sacre de ce que les gens pensent. Ils ont juste à passer une heure avec mes enfants : ils vont comprendre qu’ils vivent dans un très bon environnement pour grandir. »

En effet. Delphine et Justin peuvent courir jusqu’à en perdre haleine sur le vaste terrain qui déroule sa verdure manucurée derrière la maison. C’est pour eux que Véro et Louis ont choisi d’habiter cette enclave de millionnaires. Ici, ils sont des enfants « ordinaires » qui prennent l’autobus scolaire le matin, et non pas les objets de curiosité qu’ils deviennent dès qu’ils posent leurs petits pieds quelque part avec leurs célèbres géniteurs, au fin fond du Québec, en plein Times Square, en Floride ou à Cancún – « partout où il y a des Québécois », résume Véro. Même si le couple tente le plus possible de les protéger des feux de la rampe, il ne peut leur éviter d’être parfois spectateurs malgré eux des aléas d’un métier exercé sous les projecteurs.

« Nos enfants ont vécu le Bye Bye, jusqu’au soir du 31 décembre en pensant qu’ils s’en débarrasseraient. On leur avait promis qu’après l’émission on irait à Disney World voir Mickey. Ils attendaient ce voyage depuis six mois en faisant des X sur le calendrier. Ils avaient hâte de récupérer leurs parents qui avaient eu la brillante idée de s’embarquer dans un tel projet. Qu’on me traite de raciste, de conne, de “pas de talent”, je m’en fous, moi, je sais qui je suis. Ce qui m’a mis le plus le feu au derrière, ç’a été d’entendre que je devais revenir de mes vacances en famille parce que des gens s’étaient fâchés à cause d’une blague. »


 

La complicité s’est rapidement installée entre Véronique et la photographe Maude Arsenault, elle aussi enceinte. Entrez dans les coulisses de la séance photo pour voir leurs jolis ventres arrondis !

Le 2 janvier, c’était l’anniversaire de Delphine et la veille du départ pour la Floride. Véro et Louis n’avaient pas tout à fait le cœur à célébrer. « On avait lu les blogues, on sentait que c’était pour déraper, mais jamais à ce point… » Ils ont tout de même organisé un repas de fête pour leur fille, qui leur a lancé, en levant son verre de jus : « Moi, je vais faire un toast : Je suis plus capable du Bye Bye ! » « Louis et moi, on s’est regardés, les yeux pleins d’eau. Quand tu entends ça, il n’est pas question, pas même une fraction de seconde, de rester ici. On va y aller voir Mickey, on va en prendre des photos devant le château de Cendrillon et ça va être le fun. »

Ils ont passé la semaine BlackBerry et iPhone à la main avec, au bout du fil, une Sandra de plus en plus dépassée par l’ampleur des réactions. Dans l’avion du retour, les traits tirés, ils sentaient que les prochaines heures seraient pénibles et savaient déjà qu’ils s’expliqueraient en conférence de presse. Un photographe et un journaliste les attendaient à l’aéroport « comme des criminels recherchés ». « J’étais déchirée entre être folle furieuse ou trouver ça ridicule puis en rire. Mes enfants demandaient : “Maman, pourquoi le monsieur prend une photo ? Pourquoi tu veux pas ? Pourquoi papa se fâche après lui ?” Pourquoi leur faire vivre ça ? De quel droit ? C’est clair, dans le milieu, que je ne les montre pas, mes enfants, que je les tiens à l’écart de tout ça…

– Referais-tu le Bye Bye ?

– Pas cette année, pour plusieurs raisons. D’abord, ce n’est pas le bon moment, puisque je vais être en congé de maternité. Ensuite, je pense que c’est encore trop frais dans les mémoires mais si, un jour, on nous en donne l’occasion, pourquoi pas ? On n’est pas des fous, on apprend de nos erreurs. Et ça serait plate que ça se termine sur ça. Tu comprends ce que je veux dire ? »

Bio express
31 décembre 1974 Naissance de Véronique à Montréal.
1990 Débuts à la télé : chroniqueuse à l’émission Les mini-stars de Nathalie, produite par Guy Cloutier (TVA).
1993 Décroche un DEC en communications et lettres du collège Jean-de-Brébeuf. Entre à MusiquePlus. Elle y restera quatre ans.
1997 Première saison de La Fureur (Radio-Canada), qu’elle animera pendant cinq ans.
1998-1999 Partage le micro avec son amoureux de l’époque, Patrick Huard (CIEL-FM).
1999 Anime le Gala de l’ADISQ.
2001 Véronique dans l’trafic fait son entrée à la radio RockDétente. Tête d’affiche de la télésérie Music Hall, écrite et produite par Fabienne Larouche.
2002 Décroche un premier rôle au cinéma, le seul à ce jour, dans la comédie Les dangereux, avec Stéphane Rousseau. Les critiques sont cinglantes.
31 décembre 2003 Diffusion de Ceci n’est pas un Bye Bye (Radio-Canada). Dans un sketch qui fera beaucoup jaser, Véro et Louis Morissette parodient Julie Snyder et Pierre Karl Péladeau en Donalda et Séraphin.
2004 Les midis de Véro (Rythme FM) prennent l’antenne et deviennent vite l’émission de radio la plus écoutée de cette plage horaire. Mais dure année pour Véronique. « Mon père a été arrêté le jeudi, et le vendredi matin à neuf heures, j’étais assise chez l’avocat : Bon là, on fait quoi ? » Avec un associé, elle rachète l’entreprise Guy Cloutier Communications et la rebaptise Novem. La filiale musique sera sacrifiée.
Septembre 2005 Véro anime Véro, une quotidienne à Radio-Canada.
31 décembre 2008 Diffusion du Bye Bye 2008.
20 septembre prochain Animera pour la deuxième année consécutive le Gala des prix Gémeaux. Elle devrait accoucher trois semaines plus tard…


 


Sandra Rossi, assistante-adjointe-attachée de presse-meilleure amie de Véro.

Véro, mon amie… et ma boss
J’ai demandé à Sandra Rossi de me rejoindre chez Véro. Je voulais discuter avec celle qui, dans l’ombre de l’une des plus grosses étoiles du showbiz québécois, veille au grain, s’occupe de tout, de ses horaires de tournage à ses participations à des œuvres de charité. « Elle a un agenda de premier ministre. J’organise même ses showers de bébé ! » Détail de taille : Véro, c’est sa meilleure amie et aussi celle qui lui a présenté son chum, père de ses deux enfants. « C’est une bonne “matcheuse”. Elle ne m’a pas présenté 22 gars, seulement 1, et c’était le bon ! »

Sandra et Véro ont à peu près le même âge, la même taille, le même sens de l’autodérision et, sans tomber dans l’ésotérique, elles dégagent la même énergie positive et volontaire.

Elles se sont connues il y a 15 ans, à MusiquePlus. Véro apprenait son métier devant la caméra, Sandra « bookait » les invités de toute la station. L’amitié est née plus tard, à Radio-Canada, alors que la recherchiste avait commencé à travailler pour l’animatrice. « Ça fonctionnait tellement bien au boulot que Véro s’est mise à me demander : “Veux-tu venir magasiner ? On va souper ? On se voit le week-end ?” Moi, j’étais réticente : et si on se chicane ? Elle dit toujours : “Sandra, il a fallu que je la cruise un peu.” » Aujourd’hui, les jeunes femmes sont inséparables. « Il y a des couples qui arrivent à travailler ensemble et ça fait un mélange super heureux. Véro et moi, on n’est pas un couple mais, par rapport au travail, j’ai réussi à trouver le parfait équilibre avec ma meilleure amie. Et j’en suis très fière ! »

Quand elles ont commencé à travailler ensemble, « Véro n’était pas la Véro d’aujourd’hui. Elle était en demande, mais n’était pas encore la marque de commerce qu’elle est devenue. » Sandra précise : « Oui, tu peux l’écrire. On n’est pas mal à l’aise avec ça et on essaie de travailler d’une façon élégante, avec classe. » Un exemple probant : depuis trois ans, l’animatrice est associée à l’événement Mois des câlins de Sainte-Justine avec les gloss de Clarins. La moitié du prix à l’achat est remise à l’hôpital, qui a ainsi amassé plus de 200 000 $ cette année. « Il y a un impact immédiat. »

Quand vient le temps d’analyser la source du succès de sa patronne, elle fait une pause pour y réfléchir. « La bonne fille simple que les gens entendent à la radio ou regardent à la télé et que tu viens de voir ici aujourd’hui, ce n’est pas un personnage, c’est elle. Véro a une façon toujours extrêmement saine, terre à terre, de “dealer” avec la vie, avec les problèmes, avec son quotidien. Cet amour inconditionnel du public, et la crédibilité béton qu’elle a, tout ça est venu à la suite de l’histoire de son père. Même si ça paraît bizarre de dire ça. » On aurait pu penser que ce capital de sympathie avait été ébréché par l’énorme brouhaha causé par le Bye Bye. Sandra l’a cru aussi pendant les premiers jours de janvier. « Plus maintenant. C’est redevenu comme avant. Le point de presse du 9 janvier a été un tournant. » Ce jour-là, c’est Sandra qui a présenté Véro et Louis aux journalistes. Puis, elle les a livrés à la meute et a quitté la salle la mort dans l’âme. « Pendant que mes amis vivaient un moment difficile, j’étais en arrière, dans les cuisines de l’hôtel, et je pleurais… »

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