Ma parole!

Est-ce si difficile que ça d’être mère?

Va-t-on un peu trop loin avec tout ce discours ambiant sur la difficulté d’être mère?, demande Geneviève Pettersen.

J’ai écouté après tout le monde le documentaire Pas facile d’être mère, diffusé sur Canal Vie il y a quelques semaines. Même si j’avais vraiment envie de voir le film le plus rapidement possible parce qu’il essaie de montrer une facette plus réaliste et sans filtre de la maternité, ce que je tente de faire moi aussi, j’hésitais. Et je ne savais pas pourquoi. J’ai fini par visionner le documentaire à mon retour de vacances et j’ai beaucoup aimé. J’ai même écrit sur ma page Facebook que tous les parents ou futurs parents devraient le voir. Je le pense toujours, d’ailleurs.

Photo: iStock

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Quand des femmes sont venues écrire sous ma publication Facebook qu’elles en avaient marre de se faire parler en mal de la maternité, j’ai réussi à comprendre d’où venaient mes appréhensions du départ. Pas que le film tente de tracer un portrait sombre de la mère moderne. C’est un bon documentaire et on y aborde des tabous importants. C’est primordial de dire qu’avoir un enfant n’est pas qu’une grande fête, que tout ne sera pas rose tout le temps et que ce petit être amènera avec lui un lot d’inquiétudes, de questionnements et de bouleversements. Plus que jamais, on a besoin de sortir de cette image fantasmée du rôle de parent qu’essaient de nous vendre les stars d’Instagram.

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Mais est-ce vraiment audacieux de nos jours de parler de l’écoeurantite des mères? Est-ce vraiment encore un sujet tabou? Je pense qu’ici, on enfonce un peu une porte ouverte. Oui, ç’a fait du bien, pendant un temps, de se dire les vraies affaires et de revendiquer notre côté «mère indigne». On avait besoin de ça. On avait besoin de se libérer de l’image de la mère parfaite des années 60. Par contre, ça devient lourd à la longue de se faire dire que la maternité est un long chemin de croix. Je ne dis pas que c’est ce que fait Sophie Lambert avec son documentaire. Je parle plutôt du discours ambiant, dont ce film est tributaire.

Moi aussi, je suis à bout parfois. Je vous en parle assez souvent. Et non, la maternité n’est pas une longue et douce croisière dans les Bahamas. La paternité non plus par ailleurs. Ces femmes qui m’ont écrit sur Facebook pour me dire qu’elle en avait un peu marre de ce bruit de fond déprimant m’ont cependant fait réaliser qu’il serait peut-être temps d’accorder un peu d’espace aux mères qui vivent bien leur état. Qui sait, peut-être ont-elles des solutions à nous apporter à nous, les mamans qui en arrachent par bouts?

Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

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