Ma parole!

Pourquoi je suis obligée de fêter (la Saint-Valentin)

Fêtez-vous la Saint-Valentin ? Notre chroniqueuse Geneviève Pettersen ne soulignait pas la journée des amoureux… avant d’avoir des enfants.

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Avant que mes filles fréquentent la garderie et l’école, je ne fêtais jamais la Saint-Valentin. Et ce n’est pas parce que je trouve cette fête trop commerciale, même si les étalages des pharmacies et des magasins me donnent mal au cœur entre le 1er janvier et le 14 février. Ce n’est pas non plus parce que je trouve l’amour pas important ou que je désire faire partie du club des cyniques qui haïssent toutes les fêtes.

Je n’ai jamais fêté la Saint-Valentin et je ne sais pas trop pourquoi, au fond. C’est peut-être à cause de mon ancien métier de serveuse. Quand je travaillais dans la restauration, le 14 février était pas mal la pire soirée de l’année. La salle se remplissait de couples qui s’engueulaient devant leurs repas 4 services. C’était vraiment laid à voir et je crois que cela a contribué à me faire bouder la fête de l’amour. Un peu comme si fêter la Saint-Valentin allait porter malheur à mon bonheur conjugal. Je suis superstitieuse, que voulez-vous que je vous dise.

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Je le répète, ça, c’était avant. Avant que la garderie et l’école ne fassent de la Saint-Valentin un événement à grand déploiement. Avant que mes filles exigent des vêtements rouges, roses ou mauves la veille au soir, et que je doive me fendre en quatre pour bricoler des guirlandes en forme de cœur, cuisiner du pain doré en forme de cœur et me garrocher au magasin le plus proche pour trouver un cossin inutile (fabriqué en Chine) en forme de cœur. J’ai juste à ne pas céder, vous allez me dire. Plus facile à dire qu’à faire, je vous en passe un papier.

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Photo: iStock

Au pays de l’école et de la garderie, les fêtes exercent leur hégémonie sur le calendrier. Je vous le jure, on ne s’en sort pas. Au début de l’année, on fait tout un plat avec l’Halloween. Après, c’est Noël, puis la Saint-Valentin, puis Pâques, puis alouette. Je sais que les professeurs et les éducateurs ne font pas ça pour mal faire, que c’est plaisant d’avoir des thèmes de bricolage et que ça égaye le quotidien, mais moi je trouve ça lourd à la longue cette obligation d’être en constante célébration.

Une fête, c’est un moment spécial. C’est ce qui fait sa particularité. À force de faire de l’année scolaire une fête perpétuelle, j’ai peur que mes enfants perdent de vue le sens premier des célébrations, c’est-à-dire un moment extraordinaire dans le temps ordinaire.

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Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

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