Entrevues

Maman au boulot: Gina Desjardins

La femme de 37 ans est productrice de contenus et médias numérique et maman d’un garçon de 3 ans.

Photo: Louise Savoie

Ce que je fais dans la vie

À la base, je suis journaliste spécialisée en technologies – une des seules filles à couvrir ce domaine au Québec. Mais, ces derniers temps, je produis surtout des sites web, notamment pour des séries télé (Les pêcheurs, Les appendices, Les pays d’en haut). J’établis les budgets, j’engage les équipes, je supervise la réalisation du design et de l’architecture des sites.

Je devrais donc…

Apprendre à lâcher prise. Je ne sais pas mettre les freins quand je m’investis dans un projet. Je suis assoiffée de connaissances et maniaque des détails, si bien que je peux me taper 10 000 ouvrages sur un même thème. Chaque fois, je pourrais écrire une thèse de doctorat ! Or, ce n’est pas forcément ce que le client souhaite.

Je rêve…

De réaliser une émission télé sur l’impact de la technologie sur la société : une série documentaire ou un magazine, ça reste à voir, je suis en train de l’écrire. Dans les médias, on parle trop de gadgets et pas assez de ce que la techno change dans nos vies. C’est à cette question que je veux m’attaquer.

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Je me définis comme…

Une personne loyale ; je mets du temps à m’engager mais, quand je le fais, c’est du sérieux. Je suis patiente, aussi, et je me concentre sur les aspects positifs des choses. Ma mère m’a appris que chaque échec nous fait grandir.

J’arbore fièrement…

Un pendentif Eliot, de Swarovski, offert par ma mère à la naissance de mon garçon (il s’appelle justement Elliott). Elle m’en a aussi fait faire un avec les diamants de son jonc de mariage.

J’ai appris que…

Je pouvais dépasser ma timidité et mon manque de confiance. Au début de la vingtaine, je suis partie pour Londres sur un coup de tête. Je n’y connaissais personne, je n’avais pas un sou et je ne parlais pas anglais. J’y ai finalement habité pendant deux ans. Je me suis prouvé que je savais me débrouiller.

Je conseille aux filles…

De ne pas attendre « le bon moment » pour ceci ou cela. Quand je suis partie vivre à Londres, j’étais en début de carrière et j’avais peur qu’on m’oublie. Finalement, je n’ai rien manqué. Même chose quand j’ai eu un enfant, je n’étais pas sûre d’être prête et je m’inquiétais encore pour ma carrière – allait-on se souvenir de moi ? Mais oui. Il n’y a pas de garantie pour l’avenir, alors aussi bien saisir les occasions lorsqu’elles se présentent.

Mes trucs conciliation

Chercher de l’aide. Quand on aborde ce thème dans les magazines, les femmes citées en exemple sont toujours en couple avec un ou une partenaire qui les appuie ! C’est une autre paire de manches quand on est séparée et que l’ex a un horaire atypique. Pour le moment, j’arrive à m’en sortir grâce à sa sœur que nous avons embauchée pour s’occuper de notre enfant pendant que nous travaillons.

Je décroche quand…

Je fais du coloriage avec mon fils ! J’aime ça encore plus que lui… Je joue aussi à des jeux vidéo – m’immerger dans un autre univers m’aide à décoller du quotidien. Sinon, le sport, bien sûr. Les randonnées pédestres me font beaucoup de bien : au contact de l’air pur, mes idées se mettent en place.

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Mon dada

J’adore les vêtements, les chaussures… En fait, je suis gravement accro au shopping, mais j’ai entrepris un sevrage. Parce que je veux avoir plus d’argent pour voyager et m’acheter une maison, entre autres. En ce sens, ma sœur India est un exemple – elle a réalisé ses rêves d’écriture en surveillant ses dépenses.

Photo: Louise Savoie

Je porte souvent…

Un chandail doudou que mon fils adore… C’est la beauté de travailler de la maison. Mais, quand je sors, je suis très robe – des coupes simples, cintrées, aux couleurs vives. Je porte surtout des designers québécois : Atelier B, Mélissa Nepton, Jennifer Glasgow.

Je suis particulièrement heureuse…

Que, malgré les douleurs engendrées par la séparation, nous ayons été capables, mon ex et moi, de prioriser les intérêts de notre enfant.

Un obstacle que j’ai dû surmonter

J’ai eu un grave accident d’auto à l’adolescence. J’ai eu peur de mourir ou d’être paralysée. Ça a changé mon rapport à la vie. Mais, depuis un an,
j’ai enfin mon permis de conduire !

J’ai renoncé à…

Me maquiller. Je n’ai plus le temps depuis la naissance de mon fils, et puis ça me tue de me démaquiller ! Par contre, je prends soin de ma peau sèche et sensible. J’utilise la crème Eucerin, qu’on trouve en pharmacie. Dans mon cas, c’est plus efficace qu’une crème à 100 $ !

Je suis inspirée par…

La cofondatrice de Budge Studios, Noémie Dupuy. Quelle magnifique énergie ! C’est la meilleure mère que je connaisse et elle réussit à mener son entreprise de main de maître dans le secteur hyper compétitif des jeux vidéo, sans y laisser sa peau. Elle ne travaille ni le soir ni la fin de semaine, par exemple. Je l’admire beaucoup.

Un livre qui m’a marquée

Le petit prince. Chaque fois que je le lis, l’histoire résonne en moi différemment, en fonction de l’étape que je traverse. Le chapitre sur le renard me touche, parce que, comme lui, il faut m’apprivoiser lentement. Je pourrais aussi nommer Reality Is Broken, de Jane McGonigal, une réflexion intéressante sur les manières dont les jeux vidéo peuvent venir au secours du monde réel.

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