Lâchée lousse

Résolutions: en 2016, j’aimerais…

«Chez nous, la matinée du jour de l’An est le moment de la liste “Cette année, j’aimerais…” », écrit notre journaliste Louise Gendron.

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Pour certains, le premier janvier sert à se remettre du party de la Saint-Sylvestre. D’autres se préparent pour le souper du jour de l’An. Beaucoup font même les deux.

Chez nous, il existe une tradition supplémentaire.

La matinée du premier janvier est l’une des plus importantes de l’année. Et l’une des plus agréables. C’est le moment de la liste. Pas la liste d’épicerie ni celle des obligations. La liste « Cette année, j’aimerais » (CAJA pour faire court).

Photo: Stocksy

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On est très trrrèès loin de la résolution, ce déprimant synonyme de « Je devrais » et autres « Il faudrait », qui exhalent un puissant arôme d’échec.

CAJA, au contraire, consiste à voir l’année qui vient comme un voyage dont on serait capitaine. Où veut-on être dans un an ? Que veut-on faire de ces 365 jours ? Sur le plan personnel, mais aussi comme couple, comme famille, comme citoyenne. Ça a l’air idiot comme ça mais, vraiment, ça a changé la vie de toute notre maisonnée.

Concrètement, c’est très simple. Et assez plaisant. Voici comment ça se passe.

Chacun fait d’abord sa propre liste dans les jours précédents. Cette étape est la seule qui s’effectue en solo. Perso, je choisis un moment tranquille pour ce tête-à-tête avec mes besoins et mes envies profondes. Rendez-vous important qui s’accompagne idéalement d’une tasse de thé ou d’un ballon de merlot.

La liste CAJA se divise en catégories qui varient selon les circonstances. En gros, ça donne quelque chose comme : Moi ; Toi et moi ; La famille ; Les autres ; Les sous ; Le boulot.

Exemple : dans la colonne Moi, il pourrait y avoir « Cette année, j’aimerais perdre 10 kilos ». Dans la colonne Toi et moi, « Cette année, j’aimerais instaurer une soirée souper-cinéma par quinzaine », histoire de voir mon partenaire de vie un peu moins comme un coloc et un peu plus comme un amoureux…

Cette démarche oblige à réfléchir. Je veux perdre 10 kilos. Vraiment ? Dans quel but ? Est-ce que j’y tiens suffisamment pour y consacrer mon temps, ma créativité, mon énergie physique, mentale et émotionnelle ? Oui ? D’accord. Mais alors, il faut aussi planifier en conséquence et accepter l’espace et l’importance que cet objectif va prendre dans mon année. Et décider à quoi d’autre je choisis de renoncer…

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La deuxième étape se passe en couple d’abord (si couple il y a), puis en famille (si famille il y a). C’est le moment CAJA. Cette année, j’aimerais. Ou, pourquoi pas, le Conseil d’amoureux du jour de l’An.

Une fois balayées les miettes du fastueux petit-déjeuner, on refait une cafetière et chacun met sa liste sur la table. Pour exposer envies, besoins et objectifs à ceux qui partagent notre vie… Pour connaître les leurs, et ainsi comprendre leur démarche et leurs comportements toute l’année. Et les appuyer si possible.

Ça permet aussi de voir si on veut les mêmes choses. Si oui, tant mieux. Si non, pas besoin de chercher un autre appart pour autant. Ça demande tout simplement d’­imaginer les mesures concrètes à adopter pour que chacun y trouve son compte. Que l’une puisse s’entraîner pour le demi-­marathon ou lancer sa petite entreprise pendant que l’autre se met au hot jazz ou rénove le sous-sol pour se faire un atelier d’artiste.

Le premier janvier prochain, on refera l’exercice. Mais avant, on ressortira la liste précédente pour faire un suivi. A-t-on réussi à accomplir ce qui nous semblait important à pareille date l’an dernier ? Si oui, l’effet escompté est-il au rendez-vous ? Si non, pourquoi ? Parce qu’on ne le voulait pas vraiment ? Ou parce que tsé, la vie des fois (genre Junior s’est fracturé le péroné, ce qui a foutu en l’air tous les projets de l’hiver) ? Le veut-on encore suffisamment pour le remettre sur la liste de cette année ?

Chez nous, l’exercice CAJA nous a permis de réaliser que, finalement, les buts de chacun, bien que différents, répondaient aux mêmes objectifs profonds : moins de stress et plus de plaisir. Et que la meilleure façon d’y arriver, c’est que la réussite de chacun soit la responsabilité de tous.

C’est ça, une famille, non ?

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