Société

8 idées pour répondre aux besoins de ses enfants en restant zen

Être parent, ça peut être vraiment stressant! Entre le travail, les repas, les devoirs et tout le reste, l’épuisement guette. Voici quelques astuces pour éduquer et aimer nos enfants, sans perdre la tête.

Photo: Unsplash / Jessica Rockowitz

Déterminer les vrais besoins

Les enfants doivent manger, apprendre et être aimés, mais ont-ils vraiment besoin d’une fête d’amis dans un centre de trampoline? De la toute dernière console de jeu? «Il faut faire la différence entre le nécessaire, les désirs des enfants et notre besoin de perfection. Si on met tout dans la catégorie des besoins, la pression devient énorme», souligne la psychologue Rose-Marie Charest.

Nos attentes doivent également être réalistes. Espérer que notre enfant ne connaisse jamais de déception, de frustration ou de peine, c’est totalement irréaliste. Tenter de répondre à chacun de ses désirs est tout aussi utopique. «Ça ne les aide pas. En consultation, j’ai vu tellement de gens qui se sentaient coupables de tout ce que leurs parents avaient sacrifié pour eux. C’est terrible de penser qu’on a été un poids pour ses parents», ajoute-t-elle.

Prendre soin de soi

Au-delà du fameux conseil «garde du temps pour toi», le plus important est de demeurer une personne à part entière, avec des intérêts et des accomplissements indépendants de son rôle de parent. «Montrer à nos enfants que nous avons des satisfactions qui ne dépendent pas d’eux est très positif. Ça leur envoie le message qu’ils ne sont pas responsables de notre bonheur», explique Rose-Marie Charest.

Cette attitude est bonne pour notre santé mentale et nous permet de revenir auprès de nos proches calme et disposée à nous occuper d’eux. «Je donne souvent comme exemple les consignes des agents de bord dans les avions, qui disent aux parents d’enfiler leur propre masque à oxygène avant de placer celui de leur enfant. Si on ne prend pas soin de soi d’abord, comment peut-on être là pour eux?» affirme la psychoéducatrice Mélanie Bilodeau.

Il ne s’agit pas de s’offrir une visite au spa toutes les semaines ou un voyage dans le Sud chaque hiver, mais bien de trouver ce qui nous nourrit au quotidien. «Ça peut être de se lever plus tôt le matin pour s’entraîner, de préparer des repas le week-end pour être moins stressée les soirs de semaine. Ou simplement de prendre 15 minutes pour s’amuser avec les enfants en arrivant du travail plutôt que de se mettre tout de suite à cuisiner le souper», suggère-t-elle.

Dire non et être conséquente

Il faut savoir dire non, même si c’est parfois difficile, conseille Ariane Hébert, psychologue et autrice d’Être parent – La boîte à outils (Éditions de Mortagne, 2018). «Acheter la paix, ça finit toujours par coûter cher. C’est tentant, mais au bout du compte, on s’achète du trouble pour la prochaine fois. Si l’enfant sait qu’il y a du jeu, il réessaiera de nous faire céder, criera plus fort, s’obstinera plus longtemps», illustre-t-elle. Les parents peuvent donc choisir d’éviter un conflit immédiat, mais ils doivent être au courant que ce ne sera que partie remise!

Et si on cède à un désir ou à un caprice, on limite les dégâts en spécifiant clairement qu’il s’agit d’une exception à la règle. «De cette façon, nous envoyons le message que c’est nous qui choisissons de lâcher prise. L’enfant n’aura pas l’impression d’avoir gagné. La décision restera la nôtre», indique Ariane Hébert.

Discipliner dans le plaisir

Les enfants ne veulent que s’amuser. Pourquoi ne pas profiter de ce penchant ludique pour les motiver? «Tout peut devenir un jeu», insiste Mélanie Bilodeau. Il refuse d’aller se laver? On fait un sprint jusqu’à la salle de bains. Elle n’est pas tenable à l’épicerie? On organise une chasse au trésor avec les articles sur la liste.

Et pour que le quotidien ne soit pas qu’une longue course dont tout le monde sort épuisé, la psychoéducatrice suggère souvent d’adopter une soirée plus «lousse», comme elle l’a fait elle-même avec sa famille. «Chez nous, ce sont les jeudis fiesta. On peut faire un pique-nique au parc ou dans le salon, jouer à des jeux de société, laisser faire le bain, se coucher (un peu) plus tard. On n’abandonne pas tout le cadre de discipline, mais c’est comme une entorse aux règles, un soir de laisser-aller et de lâcher-prise. Ça fait du bien aux parents comme aux enfants.»

Photo: Unsplash / Sai De Silva

Déléguer les tâches

Plier les serviettes, ranger ses vêtements, desservir la table: une foule de tâches sont à la portée des enfants. «Souvent, ils sont bien heureux de nous aider, souligne Mélanie Bilodeau. Il faut simplement accepter que ça ne soit pas parfaitement exécuté.»

Pour Ariane Hébert, confier des tâches aux enfants est essentiel puisque ces responsabilités leur apportent autonomie et fierté, en plus de contribuer à la cohésion familiale. «L’entretien devient un travail d’équipe, on s’y met tout le monde ensemble. Ça change beaucoup la relation parent-enfant.»

Redéfinir le temps de qualité

On travaille, on court et on se sent souvent coupable de ne pas être assez présente. Mais faire un atelier de peinture avec Junior, ce n’est pas forcément la meilleure façon d’avoir du temps de qualité avec lui. «Combien de fois ai-je vu des parents qui sortaient tout le matériel de bricolage pour passer un bon moment avec leur enfant et se fâchaient parce que ça finissait en crise, soupire Mélanie Bilodeau. Les enfants n’ont pas toujours besoin d’une activité dirigée. Tout ce qu’ils veulent, c’est être avec nous et que nous soyons disponible. On peut simplement s’asseoir près d’eux et lire un magazine, tant qu’on s’intéresse à ce qu’ils font.»

Les moments magiques peuvent aussi se cacher dans des activités anodines, comme cuisiner ou faire l’épicerie, soutient Ariane Hébert. «Ce qui définit le temps de qualité, c’est le sentiment de communion qu’on a avec son enfant, le fait d’être tous les deux dans la même petite bulle et de partager quelque chose. On peut vivre ça n’importe où et n’importe quand.»

Gérer son impatience

«Dépêche-toi, ne touche pas à ça, brosse-toi les dents, mange tes légumes…» Certains jours, on a l’impression de n’avoir adressé la parole aux enfants que pour les réprimander ou leur donner des ordres. Et lorsqu’on est fatiguée ou stressée, le ton monte encore plus vite. Pour établir une relation plus harmonieuse, Ariane Hébert suggère de se mettre à la place de son enfant. «Quand on se fâche, c’est parce qu’il n’obéit pas. Plutôt que d’y voir une confrontation, on peut se demander ce qui l’empêche d’écouter. Manque-t-il de ressources? A-t-il bien compris? On peut même lui demander ce qui l’aiderait à faire ce qu’on attend de lui.» Ainsi, au lieu de l’engueuler parce que c’est la dixième fois qu’on lui répète de remettre le bouchon sur le tube de dentifrice, on trouve avec lui une solution pour qu’il s’en souvienne. L’affrontement se transforme en travail d’équipe.

Et si on n’en peut plus et qu’on sent qu’on est sur le point d’exploser, on s’isole deux minutes. Il suffit de prévenir son enfant qu’on a besoin d’un peu de temps. On va dans la salle de bains ou dans sa chambre prendre quelques grandes respirations, puis on revient. «De cette façon, on donne un bon exemple de saine gestion de la colère aux enfants, souligne Mélanie Bilodeau. Pour retrouver son calme, je suggère souvent de prendre ce moment pour regarder quelques photos de nos tout-petits, histoire de se rappeler à quel point on les aime.»

Être indulgente envers soi

Comme maman, nous nous comparons beaucoup aux autres, mais ça ne nous console pas souvent. «J’ai l’impression qu’on est dans une ère du parent gonflable, dit Ariane Hébert. On veut toujours accoter nos amis et notre réseau, faire aussi bien, sinon mieux qu’eux.»

Pour Rose-Marie Charest, cette façon de vouloir en faire trop peut avoir des conséquences néfastes pour les jeunes. «S’ils sentent notre besoin d’être toujours parfaite comme mère, ça risque de leur injecter la peur de ne pas être parfaits eux-mêmes.» Attention à Instagram, Facebook et compagnie. Il faut garder à l’esprit que les gens n’y présentent que les plus beaux côtés de leur vie.

On a aussi chacune ses forces et ses faiblesses. Notre amie fait son pain maison? C’est probablement parce qu’elle apprécie ce moment. Mais si on trouve stressant de pétrir la pâte et d’enfariner toute la cuisine, on n’est pas obligée de faire la même chose. «Concentrons-nous sur ce que nous aimons et sur ce qui nous fait du bien. Et, surtout, prenons le temps de remarquer nos bons coups et de nous en féliciter», ajoute Mélanie Bilodeau.

À lire aussi: Les ingrédients d’une famille heureuse

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.