Dans la vallée
Les environs de Peisey-Vallandry se prêtent bien à la promenade. En ce jour printanier, le chemin est dégagé de toute trace de neige. Un petit crachin tombe. Niché à 1 650 m d’altitude, le hameau de Vieux Plan Pesey est désert. Quelques maisons de pierre avec toits de lauzes, reprises et rénovées par des proprios étrangers, sont louées aux skieurs de passage.
Au bout de la route, une belle récompense : la chapelle Notre‑Dame-des‑Vernettes datant de 1720, classée monument historique – on a restauré ses fresques d’art baroque au cours des dernières années. Nous sommes à 1 816 m d’altitude au pied de l’Aiguille Grive (2 732 m).
Le tonnerre se fait entendre au loin. En sortant du lieu de culte, on se retrouve propulsés en plein hiver. Le temps changeant de la montagne a fait des siennes : une neige molle recouvre le paysage printanier. Les fleurs ploient sous les cristaux blancs. Les Alpes s’effacent dans la tempête. Le sentier pédestre se transforme vite en rigole boueuse. Sales et mouillés jusqu’aux os, on descendra presque sur les fesses jusqu’au village de La Chenarie, à 1 505 m d’altitude.
Après, visite de la ferme de Pierre Poccard, qui produit des fromages fins, tel le mythique beaufort (de type gruyère). Avec le lait de ses 200 vaches tarentaises, il en fabrique annuellement 80 tonnes, dont une partie du très recherché beaufort d’alpage, impossible à trouver à l’extérieur de la France. « En montagne, si on ne fait pas de la qualité, on ne survit pas », lâche-t-il.
Ses bêtes sortent dès que le beau temps s’installe. À la mi-juin, elles grimpent dans les montagnes, jusqu’à 2 300 m d’altitude, puis reviennent au bercail en octobre. « Quand il n’y a plus d’herbe à manger, on les fait monter. Et on monte, encore et encore », explique Marie Rivaud de l’Office de tourisme de Peisey-Vallandry.
Il faudra revenir en été pour gambader dans les pâturages fleuris et entendre les sonnailles des jolies rousses de Monsieur Poccard. En attendant, on repartira en chargeant ses bagages de reblochon fermier et de beaufort d’alpage – oui, oui ! on peut rapporter du fromage sous vide…
La journaliste a été l’invitée d’Atout France, du Club Med, d’Air Canada, de Tourisme Auvergne-Rhône-Alpes et de l’Office de tourisme de Peisey-Vallandry.