Culture

Ma vie en 5 livres : Sébastien Diaz

Les histoires qui ont marqué l’animateur de Voir.

Sophie Samson

Sophie Samson

Il se décrit comme un obsessif : quand il aime, il aime beaucoup, veut tout savoir, tout lire, tout… voir. Voir, comme le titre de l’excellente émission culturelle à Télé-Québec dont il reprend l’animation cet automne pour la cinquième année.

vian_articleL’écume des jours (1947)
Une lecture obligatoire au secondaire et un coup de foudre. J’ai acheté les disques de Boris Vian, dévoré tous ses livres à partir de celui-là, l’un des grands romans du 20e siècle. Et aussi l’un des plus absurdes que j’ai lus. Un homme tombe amoureux d’une femme qui a une maladie : un nénuphar lui pousse sur un poumon. Il va s’occuper d’elle, ils vont vivre toutes sortes de malheurs, et plus ça va mal, plus leur maison rétrécit. Un livre inadaptable. Seul le réalisateur Michel Gondry pouvait s’y risquer. Je n’ai toujours pas vu le résultat…

ostende_articleOstende (1994)
Un ami au cégep n’arrêtait pas d’en parler. On suit la vie d’un gars de la banlieue québécoise de 1963 à 1980. Le roman est divisé en six parties, qui correspondent à six morts célèbres : celles de John F. Kennedy, Che Guevara, Bob Marley… En même temps, c’est l’histoire du héros, du primaire au secondaire, ses premières amours… On le voit qui embarque dans le mouvement nationaliste. À la fin, le gars est dans la trentaine. Une petite leçon de culture pop. J’aurais aimé que l’auteur, François Gravel, écrive la suite.

stalinger_articleL’attrape-cœurs (1951)
Holden Caulfield, un jeune des années 1950, mal dans sa peau, quitte la Pennsylvanie et passe trois jours à New York, fait des mauvais coups,  se retrouve au Musée d’histoire naturelle, boit. Pas un New York de carte postale, mais une métropole sale, vraie. J’ai lu le roman de J.D. Salinger à l’adolescence, quand tu te demandes qui tu es, où tu vas. Je l’ai découvert en lisant une bio de John Lennon. On y disait que son assassin avait ce livre sur lui et que, quand les policiers l’ont interrogé, il a répondu : « Ce que j’ai à dire est là-dedans. » Je voulais savoir quoi.

saucier_articleIl pleuvait des oiseaux (2011)
Mon dernier coup de cœur québécois, un peu en retard car il est sorti il y a deux ans. À Voir, on avait souvent parlé de Jocelyne Saucier, et c’est une auteure qui m’intriguait. En Abitibi, où on a tourné une émission l’hiver dernier, elle est devenue une fierté locale. Un roman difficile à résumer. Trois vieillards qui ont survécu à un grand feu dans le nord de l’Ontario, début 1900, vivent en ermites, parlent de la mort. Il y a là-dedans une histoire d’amour qui m’a jeté par terre, écrite avec beaucoup de sensualité. Faut que quelqu’un adapte ça au cinéma !

king_articleSimetierre (1983)
Le roman comme le film qu’on en a tiré sont ce que j’ai lu et vu de plus épeurant. Plus encore que L’exorciste. Un chef-d’œuvre du macabre. Une famille de Chicago déménage dans le Maine, dans une maison construite près d’un vieux cimetière amérindien qui a la particularité de ressusciter ceux qui y sont inhumés. Quand le chat meurt écrasé, le père décide de le faire revivre en l’enterrant là. C’est le début d’une spirale infernale. La force de Stephen King, ce sont ses personnages, et sur ce plan, c’est peut-être son meilleur roman, le plus fin.

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