Art de vivre

Profiter des fêtes sans y laisser sa peau

Ça y est, le temps des fêtes est arrivé! Oui, le plus beau moment de l’année est là, avec son lot de plaisirs, mais aussi sa dose de stress. Pour minimiser cette part d’irritants, on peut suivre les quelques trucs que nous livre notre collaborateur Mathieu Charlebois dans un savant mélange de profondeur et de légèreté. Attention, humour irrévérencieux au programme!

Photo: Pixel / rawpixel.com

 

L’abc du repas festif

Les classiques à l’honneur

La dinde, la tourtière, les patates pilées, le ragoût de boulettes… Chaque année, il se trouve quelqu’un pour se plaindre qu’on mange toujours la même chose au réveillon. Mais… ouin pis ? On ne le fait qu’une fois par année ! Alors, à moins d’être finaliste à l’émission Les Chefs !, oublions l’idée de « réinventer » le menu et de « déconstruire » les classiques. Vive les traditions !

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Un potluck sans tracas

La formule potluck, c’est bien, mais certains points méritent d’être pris en compte :

❄ Si 15 personnes cuisinent chacune un plat pour 15 personnes, on obtient un buffet pour 225 personnes.
❄ Celui qui lance : « J’apporte le pain ! » et juge que sa mission sur terre est accomplie devrait être exclu à jamais de la famille.
❄ Personne ne tient tant que ça à manger de la salade de légumineuses.
❄ Option à considérer : demander à tous les invités d’apporter des petites saucisses dans la sauce VH. C’est le seul plat qui fait l’unanimité.

Pour tous les goûts

Sylvie est végétarienne, Marc est végane (non, ce n’est pas pareil !), Simon est allergique aux noix, Cassandra fait des boutons juste à regarder une tranche de pain et Mélanie est intolérante au plaisir en général et à la nourriture en particulier.

Que faire comme repas ? On ne le sait pas plus que vous, et on se souhaite collectivement bonne chance.

Du plaisir pour les enfants aussi

On installe les enfants à une table à part pour ne pas avoir à les gérer. Quand bien même fiston n’aurait mangé que cinq bouchées de dinde tellement il est énervé, est-ce si grave ? N’oublions pas qu’il va sans doute manger plus au cours des deux prochaines semaines que dans les cinquante qui vont suivre. Alors, laissons-le se vautrer dans la bûche en paix. On s’évitera ainsi un ulcère à tenter de le raisonner. « Ça arrive rien qu’une fois par année », comme dit la chanson.

Bon à savoir

Du 24 décembre au 2 janvier, on passe 52,8 % du temps à manger et 70,2 % à digérer, pour un total de 123 % de la durée des fêtes consacrée à la nourriture, révèle une étude de la très sérieuse maison Mathieu et Charlebois.

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L’art des photos réussies

Illustration: iStock.com / Jacksonjs

Il est si rare de voir toute la famille ainsi rassemblée que quelqu’un voudra absolument immortaliser ce moment par une série de photos qui semblera ne jamais avoir de fin. Pour être bien certain de n’oublier aucune pose, on les coche au fur et à mesure dans cette liste pratique :

❏ Les grands-parents ;
  les grands-parents + leurs enfants ;
  les grands-parents + leurs enfants + leurs petits-enfants (on ajoute des générations au besoin) ;
❏ chaque personne présente + son conjoint ou sa conjointe (y compris la blonde de Guillaume, qu’on voit pour la première fois et qui ne sera peut-être plus avec lui dans deux mois) ;
❏ grand-maman + les trois générations de filles, de petites-filles et d’arrière-petites-filles (ne pas oublier de mentionner à quel point c’est beau et émouvant de voir ça) ;
❏ les enfants qui pleurent parce qu’il est tard et que ça fait 30 minutes qu’on leur demande de sourire sur commande ;
❏ oncle Stéphane + tous les gauchers ;
❏ seulement les gens dont le nom contient un nombre pair de lettres, en excluant les voyelles.

Des conversations sans danger 

Envie de parler d’immigration ? d’appropriation culturelle ? de Donald Trump ? ou, plus controversé encore, de végétarisme ? Avant même qu’on arrive à la fin de la première phrase, le nombre de décibels aura doublé dans la pièce.

En 2018, les seuls sujets sûrs qui restent sont :

❄ la météo (non mais, quel hiver !) ;

District 31 ;

❄ la robe de Sylvie (je me demande où elle l’a prise) ;

❄ le bon goût des sandwichs aux œufs. 

Tous les autres sujets de discussion risquent de lancer un débat, une chicane, voire une révolution armée. Ça limite les interactions ? Pas si on fait des mélanges et des variations ! Par exemple, pourquoi ne pas jaser de la température des sandwichs aux œufs, des robes dans District 31, etc.

Astuce

Simuler un coma soudain est parfois la seule façon de se sortir d’une conversation qui déraille. On s’exerce à la maison, pour être prêt quand on en aura besoin.

Rappel

Ben oui, Rachel est toujours célibataire. Ben oui, elle aimerait ça avoir « un p’tit chum » à nous présenter. Mais elle aimerait surtout ne pas avoir à parler de ça chaque année.

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Cadeau d’hôtesse : comment le choisir 

❄ Le pot de confiture de canneberges au porto acheté à la petite boutique qui ne vend que des produits locaux

POUR: Ça fait fancy.
CONTRE: Tellement fancy que nos hôtes ne trouveront jamais l’occasion de l’ouvrir
et le pot va finir par « passer date » au fond du frigo.

❄ Le bricolage fait par les enfants

POUR: C’est mignon comme tout.
CONTRE: C’est mignon quand ce sont NOS enfants. Mais les bricolages de ceux
des autres, honnêtement…

❄ Les biscuits maison

POUR: Ils sont succulents.
CONTRE: Nous ne sommes que le 23 décembre et le quota de sucre de tout le monde est déjà atteint pour l’année à venir.

❄ La bouteille de vin

POUR: C’est une bouteille de vin.
CONTRE: Ne s’applique pas.

Illustration: iStock.com / Mecahela

La musique : un petit air de déjà-vu

Iiiiiiii’m dreaming of a whiiiite… Christmaaas… et je rêve aussi d’un monde où il existe plus que 10 chansons de Noël, mais ce n’est pas le cas. Chaque année, dès le début de novembre, on nous repasse en boucle les mêmes refrains, dans toutes sortes de versions, allant de la carrément country jusqu’à la plus sirupeuse.

Rapidement, on risque la surdose de grelots et de chanteurs qui se prennent pour des crooneurs des années 1950 parce qu’ils portent un smoking sur la pochette de leur album. Bref, l’auteur de ces lignes a ses réserves sur la musique de Noël. Et il sait qu’il n’est pas le seul.

Alors, s’il vous plaît, on y va mollo. Pourquoi ne pas alterner Michael Bublé avec un disque de VRAIE musique intemporelle comme celle des Beatles ou de Rihanna ? D’avance, merci.

La générosité, antidote à la solitude

La personne qui sait qu’elle sera seule à Noël ne lit probablement pas ce texte. Il y a tout de même des limites au masochisme. C’est donc à nous, les chanceux qui sont bien entourés, de veiller à ce que son 25 décembre et son 1er janvier soient plus joyeux et festifs qu’un repas congelé passé au micro-ondes et un dodo à 21 h. C’est notre collègue de travail, c’est la personne qu’on ne connaît peut-être pas tant que ça, c’est notre voisin, c’est quelqu’un qu’on pourrait bien inviter à notre table, non ?

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L’organisation plutôt que la course à obstacles

Les petits parfaits qui traversent les fêtes sans se fatiguer le diront encore et encore : « Il faut s’y prendre d’avance, c’est tout. C’est le seul truc. » Combien de temps à l’avance ? Le plus à l’avance possible. Dès le 26 décembre si on est motivé. Dès le Noël des campeurs si on est plus paresseux.

On organise tous ses faits et gestes de l’année autour du 25 décembre. On teste les recettes de dinde en août. À chaque visite au centre commercial, on achète un cadeau même si on ne sait pas à qui on va le donner. On consacre ses vacances de juillet à fabriquer des cadeaux d’hôtesse.

Bref, le truc pour un Noël PARFAIT, c’est de faire tourner toute son existence autour de ces deux semaines de festivités. De quoi virer fou ? Peut-être. Mais on veut un Noël parfait ou pas ?

Leçon de vie

Parce qu’il s’y est pris trop tard dans son magasinage de cadeaux, le roi mage Gaspard a offert de l’encens à bébé Jésus. De l’encens ! À un bébé ! Ne soyez pas un Gaspard. Prenez-vous d’avance.

Conseil zen

On a beau avoir tout organisé pour que la fête se déroule dans le salon, le vrai party va inévitablement se dérouler dans la cuisine. On l’accepte, on relaxe et on vit mieux.

Illustration: iStock.com / Stdemi

Doit-on vraiment « survivre » à Noël ?

Peut-on mourir de Noël ? Nous avons épluché les plus récentes études scientifiques sur le sujet et tout semble indiquer que non. Ce dossier existe pourtant bel et bien. D’où vient cette folie qui nous fait redouter ce qui est censé être le moment le plus magique de l’année ? Il est peut-être temps de revoir nos attentes par rapport à cette période de célébrations et de remettre en question ce qu’on n’a supposément « pas le choix » de faire. L’obligation de la fête tue la fête, comme un clown qui nous forcerait à rire, un fusil sur la tempe. Bien sûr, il y a des passages obligés, comme ce souper auquel on assiste pour faire plaisir à quelqu’un. C’est la vie. Concentrons-nous alors sur le bonheur que l’on crée en y étant, plutôt que de transformer notre envie d’être ailleurs en mauvaise humeur et en haine profonde de la salade de macaroni. Et le reste du temps, n’en prenons pas plus sur nos épaules que ce qu’elles peuvent porter. Le père Noël a huit rennes volants pour transporter son gros sac. Pas nous.

Avis public

Les invitations aux brunchs, soupers et soirées ne sont pas livrées par un huissier avec une citation à comparaître. Décliner poliment est toujours possible. Des fois, rester chez soi en pyjama, c’est tout ce dont on a besoin.

 

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