Culture

Tête-à-tête avec France Beaudoin

Productrice aguerrie, la rayonnante France Beaudoin anime aussi ses émissions de télé de main de maître. Tout ce qu’elle entreprend est fait avec cœur… y compris ses grilled cheeses !

Une passion qu’on ne me connaît pas
Tous les jours, je regarde les propriétés à vendre. Ça rendait mon chum fou au début. On venait de s’installer et… j’avais envie de recommencer! Remettre à zéro, stripper à la grandeur, faire des flips… [NDLR: acheter et rénover une maison, puis la revendre à profit.] Je pourrais faire ça. J’aime le mouvement.

Si je n’avais pas travaillé en télévision, j’aurais…
Une business ! Avec le temps, j’ai assumé un côté affaires qui me plaît beaucoup. Créer une entreprise, monter une équipe, effectuer des études de marché, ça m’intéresse énormément.

On dit de moi que je suis…
Bordélique. En fait, c’est ce que mon chum dirait. Autant je suis compartimentée au travail, capable de gérer 12 budgets en même temps, autant ma maison n’est pas ordonnée. Ne me parle pas de passer un dimanche à faire du rangement quand on peut aller jouer dehors…

Une étiquette qu’on me donne dans mon milieu professionnel
J’exprime sans détour ce que je pense, et ça surprend parfois les gens. Comme s’ils croyaient que je suis la gentille qui met toujours des gants blancs ou qui est incapable de dire les choses telles qu’elles sont.

Un film qui m’a marquée
Sur la route de Madison. La scène où il y a ce fameux moment décisif dans une existence: je pars ou je reste ? J’ai braillé… démesurément ! À me demander ensuite pourquoi cela m’avait tant bouleversée. Ce qui me touche, c’est l’idée de se donner le droit de changer de vie. Ou le plus chavirant : passer à côté du grand amour ou d’une belle carrière parce qu’on n’a pas sauté dans le train au bon moment.

Un livre qui m’a touchée
La série d’ouvrages de Sylvie Drapeau, dans lesquels elle raconte son histoire personnelle: Le fleuve, Le ciel, L’enfer, La terre (Leméac Éditeur). Je pense en particulier à un passage où elle décrit la souffrance d’une famille qui apprend la mort d’un des siens. Les mots sont si beaux, si puissants…

Un endroit où j’irais vivre demain matin
On a redécouvert L’Isle-aux-Coudres récemment, des personnes que j’aime y habitent. Le fleuve, les gens, l’énergie… Oui, je pourrais m’y installer.

Un lieu qui me ramène à mon enfance
Le lac Breeches, à côté de Disraeli. Un endroit écologique où on était lâchés lousses. On y pêchait, on se levait avec le lever du soleil et on se couchait avec le coucher du soleil… Des étés complets sans aucun « fais attention ! ».

Une odeur que j’adore
Celle des colorants capillaires. Quand ça sent la teinture, c’est le réconfort suprême! Ma mère a longtemps eu un salon de coiffure, et des gens venaient souvent le soir chez nous dans la cuisine pour une coupe, une permanente. Ça jasait, je m’asseyais avec eux et je faisais semblant de ne pas écouter. C’était le bonheur.

Un vêtement qui me fait sentir belle
Moi, aller à un gala et devoir trouver quelque chose à mettre… Je ne l’ai pas ! Je ne porte que trois choses dans la vie: des jeans, des hoodies et des chandails de laine. C’est ce qui me fait sentir… pas déguisée. [Rires]

Un défaut que j’aimerais corriger
Je souffre d’anxiété de performance. Cela m’a nui de vouloir autant ne pas décevoir les collègues, les amis, la famille. Je me suis améliorée, mais il me reste un bout de chemin à faire pour me détacher du regard des autres.

Pour gérer mon stress, je…
Marche. Au moins cinq kilomètres par jour. Dans mon quartier, même le soir, pour apprendre mes textes, par exemple, avec ma lampe sur la tête. Je suis aussi une pro du power nap. Dans le temps de Bons baisers de France, j’étais enceinte et j’allais me coucher en dessous du bureau de la salle de réunion pour un petit shut down de 15 minutes. Ah ! il y a également les bains au sel d’Epsom ! [Rires]

Le mets que je cuisine le mieux
Je laisse ça à mon chum! Un jour, je me suis demandé si j’allais vraiment me battre pour mon territoire dans la cuisine ou si je pouvais contribuer autrement dans la maison. J’ai choisi la seconde option… Même si je fais d’excellents grilled cheeses !

Un mot qui me définit
Joie. Bien sûr, je me suis déjà roulée en boule pendant des moments difficiles. Mais mon premier réflexe, il est joyeux. Je me réveille le matin et je ressens de l’enthousiasme, quitte à taper sur les nerfs des autres. Je me trouve chanceuse d’avoir encore cette essence de petite fille joyeuse.

J’aime mon métier pour…
Les humains qui m’amènent à penser autrement et les idées. Les effets bénéfiques de la créativité.

Un projet qui me trotte dans la tête
Quand j’explore les terres à vendre, je me plais à imaginer comment je pourrais y installer toute ma famille, mais aussi bâtir des petits chalets autour. J’ai fait construire ma première propriété à 19 ans, mettons que je suis rendue pas pire avec les plans et les drains français ! [Rires]

J’aimerais que les gens se souviennent de moi comme de quelqu’un qui…
En fait, ça ne me dérangerait pas qu’on ne se souvienne pas de moi. Est-ce que nous nous « souvenons » tous de nos arrière-grands parents ? On ne passe pas à l’histoire, ou on ne laisse pas grand-chose, finalement… Je me dis: je vais m’arranger pour être bien pendant que je suis là, être bienveillante avec mon monde et espérer créer de la joie autour de moi.

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.