Voyage initiatique
Caroline Le Blanc, célibataire
Caroline mourait d’ennui et de frustration, assise 40 heures par semaine devant un écran d’ordinateur. Alors elle a planifié son coup. Six mois durant, elle a ramassé ses sous, puis elle s’est envolée pour Bangkok, avec 3 500 $ en poche. « Officiellement, je partais pour six mois, dit-elle. Parce que ça rassurait mes parents de savoir que j’avais un billet de retour. Mais je me doutais bien que je resterais plus longtemps. »
Elle avait d’abord prévu voyager avec une copine… qui s’est désistée. « Je suis partie toute seule mais j’ai rencontré plein de monde, dit-elle. Il est très facile de se faire des amis; on fait un bout de chemin ensemble, puis chacun s’en va de son côté. J’étais en Asie, mais j’ai découvert les cultures italienne, allemande, américaine, française ! »
Pendant 18 mois, elle s’est promenée de la Thaïlande à l’Inde en passant par l’Australie, le Vietnam et le Cambodge, avec, parfois, des arrêts boulot obligatoires. Elle a été femme de chambre, serveuse, prof d’anglais. Elle s’est même payé le luxe de se faire avoir en Tasmanie par un vigneron qui l’a fait travailler pendant deux semaines sans la payer… Ce voyage l’a changée à jamais, croit-elle. Et partir en solo a été une bonne idée. « Je le recommande à tout le monde. J’ai appris à me faire confiance. On ne se doute pas qu’on est capable de faire autant de choses avant de l’expérimenter. »
La preuve: elle vient de s’installer à Vancouver où elle commence une nouvelle carrière… d’agente de bord. Parce qu’elle veut continuer à voyager.
« Les femmes ne devraient pas hésiter à voyager seules. Et il ne faut pas qu’elles écoutent tous ceux qui tentent d’imposer leurs propres peurs. Bien sûr, on doit être prudente et respecter le code vestimentaire local. Mais il faut aussi se rappeler que, dans l’immense majorité des cas, les gens sont bons et gentils. »
– Caroline Le Blanc