Une vie sur le pouce
Anick-Marie Bouchard, nouvellement en couple
Anick-Marie Bouchard se définit comme une nomade. « Je ne voyage pas, moi, je déménage », dit-elle. Depuis 15 ans, elle a ainsi posé ses valises à Cologne, à Paris, à Montpellier, à Édimbourg, à Bruges… Chaque fois, elle se fait un camp de base, dans l’appartement d’un ami par exemple, d’où elle rayonne pendant quelques mois. Puis, elle met les voiles.
Pas d’emploi, pas de bail, pas de voiture, elle vit avec moins de 10 000 $ par an, qu’elle gagne avec des piges et des contrats. « Les contraintes de la vie sédentaire me donnaient de l’anxiété et des crises de panique, explique-t-elle. La vie nomade m’offre une forme de stabilité qui me convient mieux. »
Son mode de transport principal: le stop. Presque toujours toute seule. Parce qu’elle en a pris l’habitude aux îles de la Madeleine, où elle a grandi et où le pouce est souvent l’unique façon de se déplacer. Et puis, bien sûr, parce que ça coûte moins cher.
Voyager en solitaire, c’est la liberté, dit-elle, et ça permet de développer la résilience. « On apprend à prioriser ses besoins, à demander de l’aide si nécessaire, en sachant laquelle on ne veut pas. Bref, on développe une intelligence intuitive, sorte d’intégration fine de toutes ses expériences, utile dans toutes les sphères de la vie. »
Ces jours-ci, la nomade s’embarque dans un trip complètement nouveau pour elle: le mariage… « Une grande aventure dans l’univers domestique », dit-elle.
Fini le nomadisme ? « Non, juste un camp de base différent. » On lui souhaite tout le bonheur possible.
« Je m’appelle la globe-peureuse. Mon objectif n’est pas de vaincre la peur, mais de la gérer. J’analyse, et je planifie beaucoup. Quand j’ai des craintes, j’y vais doucement, je sors de ma zone de confort de façon contrôlée. Le problème : nos peurs irrationnelles et celles que les autres projettent sur nous. L’anxiété de ma mère n’est pas la mienne… »
– Anick-Marie Bouchard