Et que dire des Backwaters, un réseau de 900 km de canaux, de rivières, de lacs, de lagunes, d’anses et d’estuaires façonnés par les mouvements de la mer et des hommes! Ce gigantesque labyrinthe abrite un écosystème unique. Il est utilisé depuis des siècles pour le transport, la pêche et l’agriculture. C’est en y naviguant qu’on découvre le quotidien des Kéralais. Toutes ces caractéristiques ont mené, dès 1999, le magazine National Geographic Traveler à désigner le Kerala parmi les 50 destinations à voir dans une vie. Pour les merveilles de sa nature, bien sûr, mais surtout pour les conditions de vie. Aujourd’hui encore, et malgré la pauvreté, ses 34 millions de citoyens jouissent du plus haut indicateur de développement humain au pays.
Sur les canaux plus larges, on croise des kettuvallams. Ces embarcations à la coque en bois et au toit de chaume étaient autrefois utilisées pour transporter du riz ou autres denrées. Le tourisme les a transformées en palais flottants intimes.
C’est donc à bord d’un bateau-maison que je ballotterai et dormirai à partir d’Alappuzha, parfois appelée la Venise de l’Est. Un millier de péniches sillonnent les Backwaters. Une fois installé, on n’a plus que deux choses à faire: se relaxer et dire «mathi, mathi!» («assez, assez!») pour décliner la suite du festin servi sans fin.