Club de lecture

4 livres d’horreur à lire avant l’Halloween

Frousse et frissons garantis!


 

Le titre : Salem

L’auteur: Stephen King (65 ans)

L’Exergue :
«Mon ami, que cherches-tu ? Après de longues années d’errance
Tu reviens, la tête pleine d’images. Recueillies sous des cieux étrangers
Loin de ta patrie.»
George Seferis

L’histoire: «Maine, 1970. Ben Mears revient à Salem, où il s’installe à Marsten House, une grande demeure inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingt-cinq ans plus tôt. Très vite, il se passe des choses bizarres dans cette petite ville de la côte est américaine : un enfant disparaît, un chien est éviscéré et… l’horreur se répand telle de la poudre, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem.»

L’univers : Stephen King est l’un des auteurs américains le plus prolifiques et populaire. Dans Salem, son deuxième livre, ce maître de l’épouvante offre une histoire de vampires bien différente de celles popularisées par les Twillight de Stephenie Meyer.

La voix : Plurielle. Tour à tour, King partage la narration de l’histoire entre les différents protagonistes. Parfois à la première personne. Souvent à la troisième. Résultat : le lecteur s’attache à ces personnages qui se retrouvent dans des situations à glacer le sang.

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Les premières phrases : « C’est le père et le fils, se disait-on en les voyant. Ils traversaient le pays suivant une diagonale chaotique, du nord-est au sud-ouest, dans une vielle Citroën, empruntant de préférence les routes secondaires, s’arrêtant de-ci de-là… Ils firent trois haltes dans leur périple, avant d’atteindre leur destination finale : la première à Rhode Island, où l’homme aux cheveux bruns trouva un travail dans une usine de textile ; puis à Youngstown, dans l’Ohio, pendant trois mois, où il travailla comme OS sur une chaîne d’assemblage de tracteurs ; et enfin, dans une petite ville de Californie, à côté de la frontière mexicaine, comme pompiste, dans un garage où l’on réparait des petites voitures étrangères. Il s’était découvert, à cette occasion, un don pour la mécanique et il en tira une certaine fierté.

Partout où ils s’arrêtaient, l’homme achetait un journal du Maine, le Press-Herald de Portland, et regardait s’il s’y trouvait quelque nouvelle d’une petite ville du nom de Jerusalem’s Lot. Cela arrivait de temps en temps.

Un peu avant d’avoir atteint Central Falls, Rhode Island, il écrivit, dans des chambres de motel, le canevas d’un roman et l’expédia à son agent littéraire. Car il avait été écrivain, il y avait de cela des millions d’années, avant que les ténèbres eussent obscurci sa vie ; il avait même connu un certain succès… L’agent communiqua le projet à l’éditeur qui avait publié son dernier livre. Celui-ci manifesta un intérêt poli, mais d’avance pécuniaire il ne fut point question.»

La raison de le lire: Stephen King : «Quoi qu’il en soit, j’aimais l’idée que mon roman de vampires puisse contrebalancer celui de Bram Stoker (l’auteur de Dracula, NDLR). Je pense que Salem, malgré tous ses défauts, est l’un de mes meilleurs romans. L’un des me plus effrayants aussi. Si vous ne le saviez pas encore, je vous le dis… Et si vous le saviez déjà, je vous le répète…».

En un mot : Bouh !

Éditeur : Le Livre de Poche  – fantastique – 828 pages


 

Le titre : Frankenstein

L’auteur: Mary W. Shelley (1797-1851)

L’histoire : Passionné de sciences et d’électricité, le jeune Victor Frankenstein cherche à créer, à partir de parties de corps récupérer dans des morgues, des boucheries et des cimetières, un être vivant. Mais le jour où il réussit, sa créature s’échappe en semant derrière lui des ruisseaux de sang. Plusieurs années plus tard, la bête rejetée de toute part retrouve son créateur et lui impose de lui créer une douce moitié. Et là, le cauchemar tourne carrément à l’enfer.

L’univers : Carrément gothique. Publié en 1818, Frankenstein est considéré comme l’un des romans fondateurs de la littérature fantastique.

La voix : Si le début de l’histoire est un peu lent, selon les standards d’aujourd’hui, avec ses échanges de lettres, le style de Mary W. Shelly n’a pas trop mal vieilli. D’autant plus que la deuxième partie du roman est réellement captivante.

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Les premières phrases:
«…
Lettre 1
À Madame Saville, Angleterre
Saint-Pétersbourg, 11 décembre 17
«Tu seras heureuse d’apprendre qu’aucun désastre a marqué le début de l’entreprise au sujet de laquelle tu nourrissais de si funestes pressentiments. Je suis arrivé ici, hier, et ma première tâche est de tranquilliser ma chère sœur et de lui faire part de ma confiance croissante dans la réussite de mes projets.

Je suis déjà bien loin, au nord de Londres, et tandis que je me promène dans les rues de Saint-Pétersbourg, je sens souffler sur mes joues une aigre bise qui stimule mes nerfs et me comble de joie. Tu peux comprendre ce que j’éprouve ? Cette bise, qui vient des régions vers lesquelles je vais me diriger, me donne un avant-goût de leur climat glacial. Inspirés par ce vent prometteur, les rêves que je fais éveillé deviennent plus réels et plus fervents. J’essaie vainement de me persuader que le pôle est le siège du froid et de la désolation ; invariablement, il se présente à mon esprit comme un lieu de beauté et de délice. Là-bas, Margaret, le soleil ne se couche jamais. (…)
Robert Walton
…»

La raison de le lire: Parce qu’il est toujours intéressant de remonter à la source d’un mythe. Parce que l’on confond trop souvent le monstre et son maître (Frankenstein est le savant, non la bête). Parce que le cinéma lui a donné tant de vies. Parce que c’est le premier vrai roman de science-fiction.

En un mot : Mythique

Éditeur : Livre de Poche – 256 pages


 

Le titre : Histoires extraordinaires

L’auteur: Edgar Allen Poe (1809-1849)

L’exergue :
Quelle chanson chantaient les Sirènes? Quel nom Achille avait-il pris, quand il se cachait parmi les femmes? — Questions embarrassantes, il est vrai, mais qui ne sont pas situées au-delà de toute conjecture.
Sir Thomas Browne

L’histoire: Les treize nouvelles qui composent le recueil Histoires extraordinaires sont une succession de courtes histoires plus biscornues les unes que les autres et où s’empilent les cadavres.

L’univers : Poète, romancier, éditeur, journaliste, Edgar Allen Poe, dixit Wikipédia, est surtout reconnu pour ses contes dont, «la brièveté lui permet de mettre en valeur la théorie de l’effet, suivant laquelle tous les éléments du texte doivent concourir à la réalisation d’un effet unique.»

La voix : écrites à la première personne, mais racontées par de nouveaux personnages à chaque fois, les treize nouvelles de ce recueil ont été traduites de l’anglais par le célèbre poète français Charles Baudelaire.

Les premières phrases (extraits de la première nouvelle intitulée Double assassinats dans la rue Morgue):
«Les facultés de l’esprit qu’on définit par le terme analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d’analyse. Nous ne les apprécions que par leurs résultats. Ce que nous en savons, entre autres choses, c’est qu’elles sont pour celui qui les possède à un degré extraordinaire une source de jouissances des plus vives. De même que l’homme fort se réjouit dans son aptitude physique, se complaît dans les exercices qui provoquent les muscles à l’action, de même l’analyste prend sa gloire dans cette activité spirituelle dont la fonction est de débrouiller. Il tire du plaisir même des plus triviales occasions qui mettent ses talents en jeu. Il raffole des énigmes, des rebuts, des hiéroglyphes ; il déploie dans chacune des solutions une puissance de perspicacité qui, dans l’opinion vulgaire, prend un caractère surnaturel. Les résultats, habilement déduits, par l’âme même et l’essence de sa méthode, ont réellement tout l’air d’une intuition. (…).

Le récit qui suit sera pour le lecteur un commentaire lumineux des propositions que je viens d’avancer.

Je demeurais à Paris ?? pendant le printemps et une partie de l’été de 18?? et j’y fis la connaissance d’un certain C. Auguste Dupain. Ce jeune gentleman appartenait à une excellente famille, une famille illustre même ; mais par une série d’événements malencontreux, il se trouva réduit à une telle pauvreté que l’énergie de son caractère y succomba, et qu’il cessa de se pousser dans le monde et de s’occuper du rétablissement de sa fortune…»

La raison de le lire :
Pour l’ambiance étrange et mystérieuse qui s’en dégage. Pour découvrir le génie créatif de Poe. Pour la plume de Baudelaire.

En un mot : Extraordinaire.

Éditeur :
Folio-Classique– 356 pages


 

Le titre : Dracula

L’auteur: Bram Stoker (1847-1912)

L’histoire: «Répondant à l’invitation du comte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre, à son arrivée dans les Carpates, un pays mystérieux. Malgré la bienveillance de son hôte, Jonathan éprouve alors une angoisse grandissante : Dracula ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l’apesanteur…»

L’univers : Mystérieux comme un brouillard à couper au couteau. Plus effrayant encore qu’une maison hantée.

La voix : Celles des nombreux protagonistes que l’on suit à travers leurs journaux intimes et les lettres qu’ils échangent avec leurs proches.

Les premières phrases:
«…
Journal de Jonathan Harker
«Bistritz, le 3 mai. Quitté Munich à 8 h 35 du soir, le 1er mai, avec l’intention d’arrivée à Vienne le lendemain de bonne heure. En principe, je devais y être à 6 h 46, mais le train avait une heure de retard. Si j’en crois ce que j’ai entrevu de mon wagon et la petite flânerie que j’ai pu me permettre dans ses rues, Budapest est un endroit merveilleux. J’avais peur de me retrouver trop loin de la gare d’où, en dépit de notre retard, nous devions repartir si possible à l’heure normale. Ma plus profonde impression fut que nous quittions l’Occident pour pénétrer en Orient. Il suffit de franchir le plus occidental des ponts qui enjambent le Danube (particulièrement large et profond ici) pour se retrouver parmi les traditions turques.

(…) J’avais profité de mon temps libre à Londres pour étudier, au British Museum, ouvrages et cartes relatifs à la Transylvanie. Quelques connaissances de la région ne me feraient évidemment aucun tort, puisque je devais traiter avec un gentilhomme de là-bas. Je découvris que la région à laquelle il faisait allusion s’étendait en bordure de trois États : la Transylvanie, la Moldavie et la Bukovine, tous trois au milieu des Carpates, une des régions les plus sauvages et les moins connues de toute l’Europe. Par contre, ouvrages et plans ne m’ont pas permis de localiser le château de Dracula— il n’existe d’ailleurs, de cette région particulière, aucune carte qui puisse se comparer à nos cartes d’état-major. Je n’ai pu localiser que Bistriz, ville de relais dont me parlait le conte Dracula…»

La raison de le lire: Précurseur de la littérature terreur moderne, le Dracula de Bram Stocker est paru pour la première fois en mai 1897. Depuis, il est devenu une source inépuisable d’inspiration pour le cinéma, la télé et la littérature.

En un mot :
Sanglant

Éditeur : Pocket– 512 pages

 

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